mardi 8 avril 2014

Journal de bord d'Angélique, militante française actuellement à Gaza avec Unadikum

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05.04.2014 - Aujourd'hui je vais vous raconter comment se passent nos matinées. Le matin tôt, nous allons à la rencontre des paysans dont les terres sont situées à la frontière, dans cette zone que les forces d'occupation appellent "la zone de sécurité" ou "zone tampon" ; ils nous attendent à l'entrée du champ, nous restons prés d'eux 2 à 3 heures, ils ne nous demandent pas de les aider à travailler, seulement d'être là afin de se sentir protégés. L'aide des internationaux leur est vitale. Grâce à l'association Unadikum, les paysans peuvent cultiver leurs terres. Jusqu'à il y a quelques années, ils ne pouvaient s'y rendre parce que les soldats de l'occupation leur tiraient dessus, et continuent d'ailleurs régulièrement.
Journal de bord d'Angélique, militante française actuellement à Gaza avec Unadikum
Tous les matins nous assistons au va-et-vient des jeeps israéliennes, elles passent puis repassent... Ces jours-ci sont relativement calmes, elles s’arrêtent quelques minutes puis repartent ; certains jours les soldats ouvrent leur portières, crient des choses que je ne peux comprendre, mais il est clair qu'ils ne nous saluent pas.
On voit la peur chez les paysans ; quand ils voient les jeeps arriver, tous se positionnent dans le champs, les femmes demandent aux hommes de reculer car bien souvent ils sont avec nous près de la “clôture électrifiée”. Ils nous disent que c'est leur terre et qu'ils pourraient mourir pour elle.
Ce sont des héros et non des terroristes.
Je sais qu'il se passe des choses horribles ici, mais nous vivons de beaux moments en leur compagnie, il faut aussi le dire. ils sont tous si gentils et tellement chaleureux.
Sur une de ces photos, une agricultrice palestinienne s'est servie de l'une de ses robes en guise de nappe pour poser devant nous le repas qu'elle a préparé...
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Source : Unadikum