vendredi 4 avril 2014

Israël: "les conditions de négociations doivent changer radicalement", selon l'OLP

L'annulation par Israël de la libération d'un dernier contingent de prisonniers montre que "les les conditions de toutes futures négociations doivent changer radicalement", a déclaré jeudi à l'AFP un dirigeant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo.
"Nous ne sommes pas surpris par la décision israélienne d'annuler la libération des prisonniers d'avant les accords d'Oslo de 1993. Israël a l'habitude de se dérober aux accords et ententes qu'il a signés", a affirmé M. Abed Rabbo, secrétaire général du Comité exécutif de l'OLP.
"C'est la raison pour laquelle les conditions de toutes futures négociations doivent changer radicalement", a-t-il estimé, dénonçant une "politique constante de chantage et de pressions".
"Israël veut des négociations sans sérieux et sans base pour gagner du temps afin d'augmenter et étendre la colonisation", a accusé le dirigeant palestinien.
Lors d'une rencontre qui a duré jusqu'à l'aube de jeudi entre négociateurs en présence des médiateurs américains, la chef de la délégation israélienne Tzipi Livni a informé son homologue palestinien Saëb Erakat que la libération d'un quatrième contingent de prisonniers, prévue le 29 mars mais reportée, était désormais annulée.
Une source proche des discussions a précisé que Mme Livni avait justifié l'annulation des libérations par les demandes d'adhésion à 15 accords et traités internationaux signées mardi soir par le président palestinien Mahmoud Abbas, alors que, selon elle, le gouvernement israélien s'apprêtait à honorer son engagement.
Les dirigeants palestiniens avaient au contraire fait valoir que le non-respect de la date fixée et l'exigence supplémentaire d'Israël d'une prolongation des pourparlers au-delà de l'échéance du 29 avril pour relâcher ces prisonniers les déliaient de leur obligation de s'abstenir de démarches auprès de la communauté internationale.
Selon l'accord conclu en juillet sous l'égide du secrétaire d'Etat américain John Kerry, Israël s'était engagé à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant les accords d'Oslo de 1993, dont les trois premiers groupes ont été relâchés.
En contrepartie, la direction palestinienne avait consenti à suspendre toute démarche d'adhésion aux organisations internationales, y compris les juridictions à compétence mondiale susceptibles de poursuivre Israël.
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