mardi 22 avril 2014

En Cisjordanie, le village d’Azbat Tabib lutte pour sa survie

Qalqilia – CPI
Trente-cinq sur quarante-cinq maisons du village d’Azbat Tabib sont menacées de destruction, selon un projet sioniste, au profit de l’élargissement colonial de la région.
Azbat Tabib est un petit village de la sous-préfecture de Qalqilia, au nord de la Cisjordanie occupée. Il est à l’image de l’homme palestinien qui reste attaché à sa terre, défiant toutes les tentatives, tous les agissements, toutes les machinations menés par les sionistes.
Les habitants du village insistent à ne pas le quitter. Ils l’ont transformé en une tête de lance contre la colonisation. Les activités populaires, les sit-in et leurs tentes, les manifestations, les protestations n’y cessent pas, jour et nuit.
Vingt ans de lutte
Bayan Tabib, président du conseil du village, informe le correspondant de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) que la population, épaulée par certaines institutions juridiques, a pu, le 7 avril 2014, acquérir une décision du conseil israélien suprême de la planification permettant aux villageois de prendre connaissance du plan de construction de leur village et d’avoir une durée légale de soixante jours pour poser leurs objections.
C’est une décision très importante, confirme Tabib. En fait, c’est la première fois que les Israéliens reconnaissent l’existence du village. Selon cette décision, les villageois pourront aller porter plainte contre les décisions de destruction de leurs maisons auprès des tribunaux israéliens.
Avoir ce plan est existentiel ; c’est un résultat d’une lutte acharnée menée par la population pour protéger sa terre et ses maisons, au moins une partie.
C’est sous l’égide du centre la Paix et la Coopération internationale, de la ville occupée d’Al-Quds, et plus précisément du professeur Rasem Khamaysi, que ces efforts ont abouti.
Lutter pour exister
Mohammed Tabib est un activiste contre la colonisation dans le ce village d’Azbat Tabib. Il dit à notre Centre Palestinien d’Information (CPI) que son village a perdu quelque 45% de ses terrains à cause du mur de séparation discriminatoire, en 2003. Aujourd’hui, il est menacé de pertes supplémentaitres.
Le village d’Azbat Tabib abrite 45 maisons où 247 personnes habitent. 35 de ces maisons, plus l’école, le cabinet médical, le conseil du village, tous sont menacés de destruction par les forces sionistes d'occupation.
Selon le bureau palestinien des statistiques, le village d’Azbat Tabib est le cinquième parmi les plus pauvres villages de la Cisjordanie. Malgré cette pauvreté, ses habitants continuent leur lutte acharnée.
Nous restons attachés à notre terre
Le fermier Hassan Tabib souligne que les souffrances du village d’Azbat Tabib sont à l’image des souffrances de tous les villages où passe le mur de séparation discriminatoire.
Pire, pour aller au village et en sortir, il faut une autorisation spéciale. Malgré cela et malgré l’inexistence de toutes sortes de services et d’infrastructures, les villageois restent attachés à leur terre.
Hassan confirme que les villageois ont décidé de continuer leurs efforts dans le but de donner plus de légitimité à leur village et mettre en échec les plans de l’occupation sioniste voulant les chasser vers d’autres parties de la Cisjordanie.