mercredi 26 mars 2014

Sortie du rapport final de l’ONU sur la Palestine occupée

Affaires stratégiques, mardi 25 mars 2014
A l’occasion de la pré­sen­tation de son rapport final, le rap­porteur spécial des Nations unies sur la Palestine occupée, Richard Falk, a demandé une éva­luation par la Cour inter­na­tionale de Justice (CIJ) sur le statut légal de l’occupation pro­longée israé­lienne de la Palestine.
Surtout, M. Falk a appelé la CIJ à étudier les allé­ga­tions selon les­quelles cette occu­pation pré­sen­terait des carac­té­ris­tiques léga­lement inac­cep­tables de « colo­nia­lisme », d’« apar­theid » et de « net­toyage eth­nique ». Outre l’institution judi­ciaire inter­na­tionale, le rap­porteur a éga­lement demandé au Conseil des droits de l’Homme onusien (CDH) à exa­miner les impli­ca­tions légales de l’occupation de la Palestine et a exhorté la com­mu­nauté inter­na­tionale à agir réso­lument pour faire res­pecter les droits humains des Pales­ti­niens. Selon M. Falk, qui a servi durant six ans en tant qu’expert indé­pendant mandaté par le CDH pour rendre compte de la situation huma­ni­taire dans les ter­ri­toires occupés par Israël depuis 1967, « des mesures spé­ciales doivent être prises pour s’assurer que les droits humains du peuple pales­tinien sont pro­tégés et que l’état de droit est établi dans le cadre d’une occu­pation qui dure main­tenant depuis plus de 45 ans ».
Le rap­porteur spécial de l’ONU considère que « l’expansion actuelle de la colo­ni­sation reste un sérieux obs­tacle et sape les pers­pec­tives d’une auto-​​détermination pales­ti­nienne », notant que le nombre de colonies construites en Cis­jor­danie a doublé en 2013, selon les données du gou­ver­nement israélien. Concernant la bar­rière de sépa­ration israé­lienne [1] – le Mur – l’expert onusien a rappelé que la CIJ a déclaré en 2004 que sa construction en ter­ri­toire occupée était illégale. Alors qu’environ 85 % du tracé prévu du Mur se trouve à l’intérieur de la Cis­jor­danie et que plus de 60 % de sa construction, qui se poursuit, a été accomplie, M. Falk sou­ligne qu’un tel plan d’action ébranle le respect du droit inter­na­tional et devrait être contesté. Le rap­porteur spécial a éga­lement alerté sur la dété­rio­ration de la situation à Jérusalem-​​Est qu’il décrit dans son rapport comme un micro­cosme de la frag­men­tation du ter­ri­toire se déroulant à travers la Cis­jor­danie, ajoutant que plus de 11.000 Pales­ti­niens ont été privés de leur droit à vivre à Jéru­salem depuis 1996, selon les règles imposées par Israël.
Le rap­porteur spécial a éga­lement analysé la res­pon­sa­bilité des entre­prises qui tirent des profits des colonies, sou­li­gnant que « cer­taines com­pa­gnies et pays se désen­gagent de plus en plus des colonies sur la base de leur illé­galité au regard du droit inter­na­tional ». Concernant la situation huma­ni­taire qui empire à Gaza, M. Falk sou­ligne que les effets du blocus, conjugués aux déve­lop­pe­ments régionaux, ont un impact grave sur la popu­lation civile. Surtout, selon lui, il ne faut pas oublier que des mil­liers de pri­son­niers poli­tiques pales­ti­niens, y compris des enfants, demeurent dans les geôles israé­liennes et que beaucoup d’entre eux sont sujets à des mauvais trai­te­ments et à la torture à partir du moment où ils sont arrêtés jusqu’à leur inter­ro­ga­toire en détention. Pour finir, rap­pelant qu’Israël continue de refuser de coopérer avec le rap­porteur spécial et que des ONG poli­tiques tentent de saper son mandat par des attaques dif­fa­ma­toires, M. Falk enjoint l’ONU et le CDH à sou­tenir et à per­mettre à son suc­cesseur de rendre compte objec­ti­vement des vio­la­tions des droits humains subies par le peuple palestinien.
[1] Nom donné au Mur d’annexion par les auto­rités israéliennes
http://www.france-palestine.org