dimanche 30 mars 2014

Prisonniers : reniement et chantage israéliens

AFPS, samedi 29 mars 2014
Le gouvernement israélien vient une fois de plus de renier ses engagements.
Il refuse de libérer le qua­trième groupe des 26 pri­son­niers poli­tiques pales­ti­niens d’avant Oslo, ceux qui ont passé plus de vingt années en prison.
Les pri­son­niers de ce qua­trième groupe, comme tous les autres pri­son­niers d’avant les accords d’Oslo, auraient dû être libérés depuis long­temps comme cela avait été acté au sommet de Charm el Cheik en 1999.
Main­tenus en détention par Israël depuis des années au mépris de sa signature, ils devaient enfin être relâchés samedi 29 mars, contre­partie du renon­cement de l’AP à son droit de saisir les ins­tances de l’ONU pendant la durée des soi-​​disant dis­cus­sions de paix, aux termes d’un accord obtenu par les Amé­ri­cains pour la reprise des négo­cia­tions le 29 juillet 2013.
Cette marche arrière, cal­culée et déli­bérée, ajoute de la souf­france aux pri­son­niers qui atten­daient tel­lement ce jour, à leurs familles qui s’apprêtaient à les embrasser et à tout un peuple en quête de ses droits. Pour Israël, tous les moyens sont bons pour tenter de faire plier un peuple qui résiste à une occu­pation brutale de longue durée. La torture psy­cho­lo­gique est une arme au service d’une poli­tique : en condi­tionnant cette libé­ration à l’acceptation par les Pales­ti­niens de « négo­cia­tions » sans fin, il s’agit de per­mettre en toute tran­quillité de pour­suivre la colo­ni­sation et le dépeçage de la Palestine.
Ce reniement constitue éga­lement un camouflet pour ses par­rains amé­ri­cains, l’UE et ceux qui, comme notre gou­ver­nement, s’abritant der­rière de sup­posées négo­cia­tions, se refusent de prendre leurs responsabilités.
Nous l’avons dit et redit : nous sommes face à un pouvoir israélien qui n’a que faire du droit. Ce droit qu’il peut pié­tiner tous les jours car il béné­ficie d’une totale impunité de la part des États-​​Unis et, encore lar­gement, de l’UE. Cela est par­fai­tement établi. Après les dif­fé­rents rap­ports de l’ONU, des Chefs de mis­sions de l’UE et de plu­sieurs ONG, Richard Falk, rap­porteur spécial de l’ONU pour les ter­ri­toires occupés vient de demander à la Cour Inter­na­tionale de Justice une éva­luation de la situation d’occupation pro­longée de la Palestine qui relève à la fois du colo­nia­lisme, de l’apartheid et de l’épuration ethnique.
Pour notre part, nous pour­suivons notre cam­pagne de par­rainage des pri­son­niers poli­tiques pales­ti­niens et nous enga­geons plei­nement dans la cam­pagne inter­na­tionale pour la libé­ration de Marwan Bar­ghouti et de tous les pri­son­niers poli­tiques palestiniens.
Sur la question des prisonniers aussi, la France doit sortir de son mutisme.
Elle doit éga­lement recon­naître l’Etat de Palestine et appuyer ses démarches pour accéder aux juri­dic­tions inter­na­tio­nales et organes de l’ONU.
Le Bureau national