mercredi 5 mars 2014

Le village de Nahaline : pillage sioniste des terres et fermeture des rues

[ 05/03/2014 - 00:53 ] 
Bethléem – CPI
Les citoyens palestiniens ont réussi à se réapproprier  4 000 dunums sur 17 000, qu’ils ont arrachés aux colonies batties sur leurs terres, dans le village de Nahaline à l’ouest de Bethléem, au sud de la Cisjordanie occupée. Plus précisément sur leur terre appelée Ain Al Faress dans ce village.
Cet exploit n’a pas plu aux autorités de l’occupation. Les autorités ont donc cherché par tous les moyens à contourner cette décision, et ont utilisé toute forme de vol pour y parvenir. Ils ont alors imposé une nouvelle fois, un plan ancien de la ville.
Une rue pour relier les colonies
« Au petit matin, il y a deux jours, j’ai entendu le bruit des bulldozers près de ma terre. J’ai suivi le bruit et j’ai trouvé les autorités de l’occupation munies de leurs bulldozers qui construisaient une  route afin de relier la colonie de Bitar Alit à l’ouest de Nahaline et celle de Jafout au sud. Mais les citoyens empêchaient les colons de construire la route et  de finir les travaux. », raconte un agriculteur.
Il poursuit : « les autorités de l’occupation ont commencé par ouvrir 5 mètres de  route ; elle  fera environ 4 km de long, et séparera le sud de Nahaline de l’ouest »
Il ajoute : « Ce qui est bizarre c’est que les autorités de l’occupation travaillent très tôt le matin et finissent  très rapidement puis quittent l’endroit. J’ai informé les autres agriculteurs. Ils ont vu cette route et l’ont filmée ».
Séparer les agriculteurs de leurs terres
Cette route que les colons sont en train de construire avec la protection de l’armée de l’occupation aura des conséquences néfastes sur le village. C’est ce que pense l’activiste du village, Ghassane Najajra. Il explique : « Cette route, si vraiment elle est construite, séparera les agriculteurs de leurs terres dans le quartier de Ain Faress. Les habitants ont récupéré leur quartier récemment  après avoir trainé 3 ans dans les tribunaux de l’occupant ».
La route a été allongée  avec de l’asphalte, bientôt elle sera goudronnée. Elle relie les deux colonies entre elles ce qui veut dire qu’elle sépare les agriculteurs de la zone de Ain Faress et l’isole.
Malgré la création de la nouvelle route pour relier les colonies, l’occupation continue de bloquer la route d’Al Kilou depuis 13 ans. Cette route a été construite pendant le mandat britannique en Palestine. De par son nom uniquement, elle porte beaucoup de significations. Elle relie le village et la rue de Jérusalem Al Khalil. A travers cette route, le village si situe à moins d’un kilomètre de l’artère  qui relie Jérusalem et Hébron.
La fermeture de la route qui a eu lieu pendant l’Intifada d’Al Aqsa sous prétextes sécuritaires, a contraint les habitants à emprunter une autre route qui passe par le village voisin de Houssan, augmentant la distance, les efforts, et les peines.
Passage dangereux
Malgré la fermeture de la rue d’Al Kilou, quelques palestiniens continuent à emprunter ce chemin à la marche. Celui qui veut sortir de la ville se fait déposer devant la porte en fer, puis il continue à pieds, en passant par de gros tas de pierres et des monticules de sable que l’occupant a placé pour fermer la route.
Avec le temps, les colonies de Nahaline se sont élargies jusqu’à atteindre la route d’Al Kilou. Maintenant c’est comme s’ils traversaient les colonies. C’est donc un danger énorme pour les palestiniens d’emprunter ce chemin à cause des agressions répétées et des provocations des colons sur les passants.
Ces derniers temps, les ingénieurs du village sont parvenus à mettre en place un projet pour la restauration de toutes les routes du village. Parmi les projets, il y avait celui de la restauration de la route d’Al kilou mais l’occupation l’a interdit pour le même motif dérisoire qui a poussé à la fermeture de celle-ci.