mercredi 5 mars 2014

Il y a une politique pour couper les ponts entre les Palestiniens et les Chiites


Au cours d’un entretien avec l’agence Quds Net, le représentant du mouvement du Jihad islamique au Liban, Abu Imad Rifa’î, a décrit la situation palestinienne actuelle comme étant très préoccupante, et qu’elle passait par une phase « extrêmement critique et dangereuse » à cause des pressions américaines exercées sur l’Autorité palestinienne pour arriver à un règlement conforme aux intérêts « d’Israël ».
Il a considéré que le point le plus critique est la division inter palestinienne, qui n’a pas encore été réglée et la préoccupation des Arabes par les crises internes. Il a mis en garde contre les tentatives d’enliser la situation palestinienne dans l’exil dans les conflits et les divisions de la région, pour détruire le fondement de la question palestinienne, la question des réfugiés.
A propos de la relation du mouvement avec le Hezbollah libanais, dans le cadre des conflits en cours, Rifa’î a déclaré : « la relation du Jihad islamique avec le Hezbollah est telle qu’elle l’était  au passé, elle n’a pas été influencée par les événements en cours, elle est toujours aussi solide et basée sur le principe de la protection du projet de la résistance et du peuple palestinien, et notamment la question des réfugiés, pour contrer le projet sioniste ». Il a ajouté « nous sommes concernés par le renforcement de cette relation dans le contexte des tentatives visant à liquider la question palestinienne ».
Répondant à la question sur la campagne menée contre son mouvement à cause de sa relation avec l’Iran et le Hezbollah, Rifa’î a dit: « le mouvement  du Jihad islamique est visé parce qu’il protège le projet de la résistance et parce qu’il représente l’avant-garde  qui s’oppose au projet sioniste, et parce qu’il a rejeté tout compromis. Il a maintenu ses positions relatives à la libération de la terre spoliée, il refuse la politique des négociations et l’abandon des droits et des lieux saints, islamiques et chrétiens ».
La "maîtrise de soi"
Il a poursuivi : « L’entité israélienne prend pour cible le mouvement du Jihad islamique à cause de son rôle dans la lutte contre son projet dans la région » et cité entre autre comme exemple la décision américaine d’inscrire le vice-secrétaire général du mouvement, Ziyad Nakhalé, sur la liste du «terrorisme international ».
A propos de la politique de la « maitrise de soi » adoptée par le mouvement du Jihad et le Hamas, envers les violations « israéliennes » à Gaza,  et si elle émanait de la crainte d’un affrontement prochain, Rifa’î a répondu : « Certes, le mouvement du Jihad et le Hamas et la résistance palestinienne ne craignent pas l’occupation, nous avons consacré nos vies pour affronter l’occupant et nous savons parfaitement que tout affrontement exife des sacrifices. Toutes les menaces ne nous empêcheront pas de défendre notre cause sacrée, et nous sommes prêts à protéger notre peuple, quels que soient les sacrifices ».
Il a poursuivi, disant que des « estimations internes imposent l’ampleur de la riposte aux crimes sionistes, sans cependant enterrer le droit de riposte, et le moment de cette riposte doit être entre les mains de la résistance, c’est elle qui doit commencer et non l’occupation, il faut que la résistance à Gaza soit en mesure de prévoir les intentions sionistes, et la nature de la riposte doit être basée sur une stratégie claire et une estimation du terrain, politique et régional. »
Un scénario en cours
Le représentant du mouvement du Jihad islamique en Palestine au Liban a affirmé que « nous ne devons pas parler d’incapacité de la résistance, ni croire à un recul de la ligne de la résistance, la résistance est concernée par la protection du peuple palestinien. Et « je crois que nous devons étudier les conditions qui entourent la réalité palestinienne et la réalité de l’entité sioniste sur le terrain, pour élaborer une politique claire et riposter à l’agression ». Il a ajouté que la « riposte doit se réaliser à partir d’une étude précise du conflit, dans le cadre d’une situation arabe changeante. Nous avons besoin d’une stratégie basée sur une vision claire ».
Il a cependant affirmé qu’il ne pensait pas à une « agression prochaine sur Gaza, à court terme, ni contre le mouvement du Jihad, mais nous ne rejetons pas l’idée qu’un scénario est en préparation pour Gaza, et cela est en lien avec la situation dans le monde arabe et probablement, avec les résultats des défis en cours. »
A propos du Hamas et de l’Iran
A la question sur les relations entre le Hamas et le Hezbollah, qui a connu un certain recul sur la base de l’la position sur le conflit en Syrie, Rifa’î a dit : « je ne vais pas parler au nom du Hamas, mais nous assistons à un retour à la normale dans les relations entre le Hamas et la république islamique d’Iran, il y a des rencontres et des contacts permanents ».
Il a ajouté: « les relations entre le Hamas et le Hezbollah sont également revenues à la normale, après le différend sur la Syrie ». « Les relations ont été tièdes », a-t-il ajouté, « mais elles n’ont jamais été coupées, les contacts se poursuivent entre les frères du Hamas  et du Hezbollah, et les choses reviennent à leur cours presque naturel ».
Abu Imad Rifa’î a cependant affirmé que « nous, au mouvement du Jihad, nous sommes concernés par le fait que les meilleures relations entre le Hamas, le Hezbollah et l’Iran existent, car nous avons tous le même projet de résistance dans la confrontation avec l’entité sioniste occupante ».
Les camps palestiniens au Liban
Répondant à la question relative aux tentatives d’impliquer les réfugiés palestiniens dans le conflit entre les Libanais, après la révélation sur des Palestiniens impliqués dans les événements à Beyrouth récemment, Rifa’î a déclaré : « Certains palestiniens ont été impliqués dans un attentat qui a été dénoncé par tout le peuple palestinien à Beyrouth, le but consistait à impliquer les Palestiniens dans le conflit en cours, pour ébranler le milieu protecteur du peuple palestinien, puis la résistance au Liban et la question des réfugiés. Le but est donc double ».
Il a clarifié que « cette politique hypocrite vise à couper les liens entre le peuple palestinien et le peuple libanais, notamment les frères shi’ites, dans le but de détruire la résistance au Liban et la question des réfugiés. Ce projet est dangereux et menace toute la cause palestinienne. Mais il ne pourra réussir, car il y a à tous les niveaux une prise de conscience concernant ce qui se trame contre le peuple palestinien et le projet de résistance et de soutien aux Palestiniens. »
Il y a « une entente entre les forces palestiniennes et libanaises pour élaborer un plan de protection des camps palestiniens, empêcher leur infiltration, et renforcer les relations entre les deux peuples », a-t-il dit, ajoutant que « nous, en tant que forces palestiniennes au Liban, assurons le suivi de ces questions avec les comités et les cadres politiques dans les camps de réfugiés, pour consacrer la participation de tous, les mettre face à leurs responsabilités et protéger les jeunes palestiniens contre les tentatives de les impliquer dans l’exécution d’agendas étrangers, qui détruisent le projet de résistance et les relations entre les peuple palestinien et libanais ».
http://www.almanar.com.lb