lundi 10 mars 2014

De jeunes Israéliens refusent le service militaire pour protester contre « l’occupation »

Un groupe de 50 jeunes Israéliens ont publié une lettre ouverte au Premier ministre Benjamin Netanyahu, expliquant qu'ils refusaient d'effectuer leur service militaire pour ne pas cautionner l'occupation des territoires palestiniens. Le service militaire, de trois ans pour les hommes et de deux ans pour les femmes, est obligatoire en Israël, et s'y soustraire est puni par de la prison ferme.
« Notre opposition à l'occupation des territoires palestiniens par l'armée israélienne constitue la principale raison de notre refus de servir », indique la lettre, publiée au cours du week-end dernier sur la page Facebook de l'organisation pacifiste d'extrême gauche Yesh Gvul (Il y a une limite). Les signataires dénoncent « les violations des droits de l'homme » en Cisjordanie, les « exécutions, la construction de colonies, les détentions administratives (de Palestiniens), la torture, les punitions collectives et une répartition injuste de l'eau et de l'électricité. Tout service militaire perpétue la situation actuelle et, de ce fait, nous ne pouvons prendre part à un système qui se livre à de tels actes », ajoutent les signataires. Le Parlement doit discuter, à partir de demain, d'un projet de loi prévoyant de mettre fin à l'autorisation pour des dizaines de milliers de religieux ultraorthodoxes d'être exemptés du service militaire s'ils étudient à plein temps dans une yeshiva (école talmudique). Plus de 300 000 juifs ultraorthodoxes ont manifesté contre ce projet de loi début mars, le qualifiant de « persécution religieuse ». 
Pas de gel
Cet incident intervient en pleins pourparlers de paix israélo-palestiniens, qui butent sur de nombreux obstacles de part et d'autre. Ainsi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de nouveau exprimé hier son opposition à un gel de la colonisation en Cisjordanie occupée réclamée par les Palestiniens pour faire avancer les négociations de paix parrainées par les États-Unis. Selon des statistiques officielles israéliennes, le nombre de mises en chantier de logements dans les colonies juives de Cisjordanie a plus que doublé en 2013 par rapport à 2012.
De même, M. Netanyahu estime qu'un éventuel accord de paix avec les Palestiniens ne pourra pas être conclu avant au moins un an si tant est que les deux camps acceptent le « cadre des négociations » proposé par Washington pour maintenir les négociations en vie. De retour des États-Unis, le Premier ministre a insisté sur le fait que les lignes directrices sur lesquelles travaille le secrétaire d'État, John Kerry, sont « un document américain reflétant les positions américaines ». En prenant ainsi ses distances, Benjamin Netanyahu compte notamment ménager les susceptibilités des ministres de son gouvernement les plus favorables à la colonisation dans les territoires occupés sur lesquels les Palestiniens entendent créer leur futur État.
Dans ce contexte, la Ligue arabe, en accord avec le président palestinien Mahmoud Abbas, refuse de reconnaître Israël comme un « État juif », une concession que suggéraient les États-Unis pour faire progresser les négociations de paix. Ce refus a été exprimé dans un communiqué des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe réunis hier au Caire.
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