samedi 15 janvier 2011

Le Liban inquiète plus que jamais "Israël"

14/01/2011  
A peine le cabinet de Hariri tombait que les responsables israéliens s’étaient réunis, au ministère des affaires étrangères, et à celui de la guerre pour se concerter de la situation libanaise et des différents scénarios plausibles. Des aménagements ont d’ores et déjà été ordonnés.
Sur le plan militaire, du côté de la frontière avec le Liban, des milliers de militaires israéliens recevaient l’ordre de se mobiliser. Quoiqu’en tournée en Grèce, le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman n’a pu s’empêcher d’avoir des mots pour le Liban, ordonnant à la Communauté internationale de s’en charger. Selon Lieberman, la démission des ministres de l’opposition « n’est pas une affaire interne, mais un test pour la communauté internationale ».
A la lumière des pronostics des médias israéliens, le pire qu’Israël appréhende est que le Hezbollah prenne la situation en main, surtout à l’échelle politique, sachant que «  sa puissance militaire est nettement supérieure à celle de l’armée libanaise », rappelle le général des services de renseignements Amos Yadlin
Ce qui aurait pour grief pour l’entité sioniste de radicaliser le Liban et d’élever les risques de chaos qui pourrait avoir des répercussions sur la situation à la frontière.
«  … il n’est pas de notre intérêt à long terme la présence d’un gouvernement radical au Liban, » a confié un responsable des services de renseignements israélien à la dixième chaîne israélienne.  
Titrant, « Craintes, le Hezbollah va réchauffer le front » et «  le général Yadlin : le Hezbollah est plus fort que l’armée » libanaise, le Yediot Aharonot va dans le même sens : la crainte d’une guerre.
Scrutant les différentes opinions d’experts, le journal signale que  le déclenchement par le Hezbollah des hostilités contre Israël aurait pour but de détourner l’attention soit de la crise actuelle, soit des accusations du TSL.
Ces appréhension sont toutefois escortées de garanties, par la voix de responsables militaires, relayés dans les médias : comme quoi le Hezbollah n’ira pas en guerre contre Israël car la force de dissuasion israélienne est toujours de vigueur, ou car il est conscient que la prochaine guerre sera très destructrice ou parce que l’Iran ne veut pas de guerre pour le moment.
Mais en tout cas, la prudence est de mise.
La guerre civile est l’autre scénario appréhendé.
«  Le danger de la guerre civile dans l’atmosphère » et «  le Liban au bord de l’explosion », titre le Maariv.
Pour le chroniqueur du Yediot Alex Fishman, ce serait surtout le cauchemar pour « les hommes du 14 mars ». Car il comprendrait la crainte d’un retour au chaos et de celui des Syriens.  «  Ils (les hommes du 14 mars) regardent au loin du côté des frontières sud, d’où le salut leur parviendrait si Israël rentrait en guerre contre le Hezbollah », pense-t-il.
Mais cette prévision n’est pas partagée par un autre chroniqueur du Yediot, de son site électronique, Ron Ben Ishaï, selon lequel la dernière démarche de l’opposition libanaise a au contraire pour but d’empêcher l’éclatement des violences : «  le Hezbollah veut occuper l’opinion publique libanaise sur la formation d’un nouveau gouvernement, et la détourner des conclusions du TSL », écrit-il. Ce qui selon lui révèle la compétence stratégique du Hezbollah.
Loin des appréhensions, les médias israéliens n’ont pas manqué de constater l’effet de surprise provoqué par la démission de l’opposition.
Pour Fishman, elle le fut pour l’administration israélienne, quoique le scénario ait été évoqué par elle. Alors que le chroniqueur du Maariv Amit Cohen le percevait au niveau libanais : «Après de pénibles discours enthousiastes, des menaces et des accusations lancées sans relâche, Hassan Nasrallah a de nouveau montré qu’il pouvait surprendre. La démarche du Hezbollah sur l’arène politique était imprévue et a plongé le Liban dans une situation d’incertitude », a-t-il signalé.
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