samedi 15 janvier 2011

BOYCOTT DE AHAVA : deux victoires en Grande Bretagne et au Canada

Publié le 14-01-2011

John Lewis, l’une des principales chaînes commerciales en Grande-Bretagne, ainsi que BAY* au Canada, viennent d’annoncer qu’elles cessaient de vendre les cosmétiques AHAVA exportés par Israel et produits dans la colonie de Mitzpe Shalem dans les territoires palestiniens occupés.
Les actions de boycott menées à l’intérieur et à l’extérieur des magasins britanniques (et notamment londonien où des militants se sont enchaînés pour dénoncer la vente des produits AHAVA, et où ils manifestent tous les 15 jours devant le magasin de Covent Garden), ont porté leurs fruits. Grâce à l’attention ainsi attirée, les clients sont de plus en plus nombreux à refuser de se rendre complices de l’occupation israélienne en achetant ces produits illégaux. Et les magasins en tirent les conséquences.
Andy Street, le directeur général de John Lewis a adressé une lettre, le 7 janvier dernier, à la campagne britannique de solidarité avec la Palestine (PSC), dans laquelle il déclare : "En tant que commerçant socialement responsable, John Lewis prend très au sérieux les conditions de travail et le traitement des travailleurs. Nous exigeons de tous nos fournisseurs non seulement qu’ils respectent la loi, mais également les droits, les intérêts et le bien-être de leurs employés, de leurs communautés et de l’environnement. Et concernant votre demande spécifique au sujet d’AHAVA, je peux vous confirmer que John Lewis a cessé de commercialiser ces produits".
Sarah Colborne, responsable des campagnes et actions de PSC s’est félicitée de cette décision, soulignant que le mouvement en faveur des droits à la paix et à la justice pour les Palestinien se renforçait massivement dans le monde entier. "Bien que les gouvernements, y compris le nôtre, refusent de faire pression sur israel pour qu’il mette un terme à ses violations du droit international et des droits de l’homme, ceci est la preuve que nous avons tous les moyens de réagir en refusant d’acheter les produits israéliens et en rejoignant le mouvement BDS. PSC continuera à faire en sorte que les entreprises qui tirent profit de l’occupation israélienne paient le prix de leur complicité avec les crimes israéliens".
La campagne "Beauté volée" (Stolen Beauty), lancée en juillet 2009 par Codepink, a déjà remporté plusieurs victoires, soulignent nos amis américains. La première a été obtenue auprès de OXFAM qui a renoncé à employer la star Kristin Davis tant qu’elle accepterait de louer ses services en tant que représentante mondiale de la marque AHAVA. En plus de la Grande-Bretagne, des militants hollandais ont obtenu du ministère des affaires étrangères de leur pays de lancer une enquête sur les méthodes commerciales de AHAVA. En France, les militants de CAPJPO-EuroPalestine, outre les actions d’information dans les magasins, ont engagé des poursuites judiciaires contre la firme SEPHORA qui commercialise les produits AHAVA. Les militants de "Ouvrez la rue Shuhada", en Afrique du Sud ont porté plainte contre un commerçant qui proposait les produits de cette marque.
"La campagne de boycott de "AHAVA Beauté Volée" a été rendue possible par les efforts des militants de base pour les droits de l’homme, notamment aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en France, en République Tchèque, en Afrique du Sud, en Israël, en Palestine", conclut Grace Paley dans un communiqué de l’association Codepink.
*La firme canadienne The Bay a annoncé hier, par la voix de son PDG Bonnie Brooks qu’elle "cessait de vendre les cosmétiques AHAVA, parce que leur vente décline depuis plusieurs années et qu’il y a parallèlement une campagne agressive de boycott contre ces produits". The Bay se propose de "relooker" ces produits à partir du printemps prochain ( !).
CAPJPO-EuroPalestine