jeudi 10 novembre 2011

Sarkozy parle de l'Iran avec des dirigeants juifs

09/11/2011
Nicolas Sarkozy a reçu mercredi après-midi les présidents du Congrès juif mondial, Ronald Lauder, et du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier, pour parler de l'Iran et de la situation au Proche-Orient, a-t-on appris auprès de ces organisations.
Ronald Lauder voulait notamment demander au président français de prendre la tête de nouveaux efforts des Occidentaux pour contrer les projets militaires nucléaires de l'Iran.
Selon Richard Prasquier, Nicolas Sarkozy a réaffirmé qu'il ne permettrait pas qu'Israël soit mis en danger par l'Iran et promis de plaider pour un renforcement des sanctions internationales contre Téhéran.
"Les sanctions envisagées visent à rendre de plus en plus difficiles les transactions avec la Banque centrale iranienne et les exportations de pétrole de l'Iran", a précisé le président du Crif, joint au téléphone par Reuters.
Le président français a en revanche réaffirmé qu'une frappe contre les sites nucléaires iraniens ne pouvaient être qu'une solution de dernier recours et auraient des conséquences extrêmement lourdes.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) vient de publier un rapport jugé "accablant" par le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, sur le programme iranien.
Dans un communiqué du Groupe de haut niveau sur la coopération franco-britannique en matière de défense, qui s'est réuni mercredi à Londres, la France et la Grande-Bretagne expriment leur "très vive préoccupation" concernant la dimension militaire du programme nucléaire iranien.
Les deux partenaires ont redit leur "claire détermination à rechercher des sanctions nouvelles et fortes si l'Iran refuse de coopérer" au démantèlement de son programme nucléaire.
PALESTINE ET ONU
Selon le Congrès juif mondial, Ronald Lauder et Richard Prasquier voulaient aussi demander à Nicolas Sarkozy de renouveler son soutien à Israël et de s'opposer à "l'unilatéralisme palestinien aux Nations unies".
La France, comme la Grande-Bretagne, a annoncé qu'elle s'abstiendrait lors du vote du Conseil de sécurité de l'Onu sur une admission, demandée par le président palestinien Mahmoud Abbas, de la Palestine en tant que membre à part entière de l'Organisation des nations unies.
La plupart des diplomates de l'Onu pensent que les Palestiniens n'obtiendront pas les neuf voix sur 15 nécessaires et que les Etats-Unis n'auront pas à faire usage de leur véto.
Nicolas Sarkozy propose pour sa part d'octroyer à la Palestine un statut intermédiaire d'Etat observateur, qui passe par un vote de l'Assemblée général de l'Onu, acquis aux Palestiniens, et non par le Conseil de sécurité.
La Palestine a été admise le 31 octobre, avec le soutien de la France et à la colère d'Israël et de Washington, en tant que membre à part entière de l'Unesco, organisation culturelle de l'Onu qui a son siège à Paris.
La France, qui plaide pour une reprise rapide des négociations de paix entre Israël et l'Autorité palestinienne, a condamné la décision israélienne d'accélérer son programme de construction de logements dans ses colonies de Cisjordanie.
Un fragment d'entretien entre Nicolas Sarkozy et son homologue américain Barack Obama en marge du sommet du G20, entendu par accident par des journalistes, a révélé l'état d'exaspération de ces deux dirigeants à l'égard de l'actuel gouvernement israélien et de son Premier ministre.
Selon les propos rapportés, le président français a ainsi qualifié Benjamin Netanyahu de "menteur" et affirmé qu'il ne pouvait "plus le voir".
Richard Prasquier a assuré qu'il n'en avait pas parlé avec Nicolas Sarkozy. En revanche, a-t-il dit, "le président nous a assuré de son amitié pour l'Etat d'Israël et nous a dit que la France faisait tout pour favoriser la paix".