Montréal, le 9 novembre 2011 -- David
Heap et Ehab Lotayef devraient être libérés et renvoyés au Canada
aujourd'hui après avoir été détenus pendant cinq jours dans une prison
israélienne. Les deux activistes canadiens ont été arrêtes vendredi
dernier dans les eaux internationales alors qu'ils étaient à bord du
Bateau canadien pour Gaza (BCG). Ils devraient arriver à l'aéroport
Pearson de Toronto tôt demain matin. Les deux hommes ont comparu en cour
mardi, où un juge a menacé dans un premier temps de les incarcérer pour
une période pouvant aller jusqu'à deux mois sans que des accusations
soient portées contre eux ou qu'un procès n'ait lieu s'ils ne signaient
pas une déclaration affirmant qu'ils étaient entrés en Israël «
volontairement » et « illégalement ». Une troisième Canadienne, Karen
DeVito, a été libérée tard mardi soir.
Dans une lettre publiée lundi, Heap a affirmé avoir
été maltraité par les autorités israéliennes, mentionnant avoir été
battu et électrocuté par Taser et qu'il boite en raison de ses
blessures. Le journaliste américain Jihan Hafiz, qui se trouvait à bord
du BCG et qui a également été arrêté en dépit de ses accréditations, a
déclaré que les passagers du bateau avaient été « assaillis, battus,
kidnappés, volés et emprisonnés, et qu'on les avait électrocutés par
Taser ». Jusqu'ici, le gouvernement canadien a évité de tenir Israël
responsable des arrestations et des mauvais traitements. John Babcock,
porte-parole de Diane Ablonczy, ministre d'État aux Affaires étrangères,
a affirmé par courriel : « Nous avons demandé fermement et ce, à
plusieurs reprises, aux intéressés de ne pas participer à une action
provocatrice dans le but de briser le blocus naval et ceux qui y
participent en dépit des avertissements doivent être prêts à en assumer
les risques. ».
«Nous sommes soulagés d'apprendre que David et Ehab
seront libérés et renvoyés au Canada. En détenant ces deux hommes,
Israël a violé leur droit à l'habeas corpus. Qu'Israël ait envisagé de
détenir ces deux homes pendant des jours, des semaines voire des mois
sans que des accusations soient portées contre eux est tout à fait
contraire à l'éthique», a déclaré Thomas Woodley, président de Canadiens
pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO). CJPMO encourage le
gouvernement canadien à intervenir rapidement et fermement lorsque des
Canadiens sont arrêtés, détenus et torturés illégalement dans un pays
étranger. CJPMO rappelle au gouvernement canadien que le BCG participait
à une mission non violente afin d'apporter de l'aide à Gaza.
Israël maintient le blocus de Gaza depuis juin 2007.
Ce blocus viole le droit international parce qu'il empêche la population
civile de Gaza d'avoir accès aux denrées alimentaires. Le vendredi 4
novembre, les commandants de la marine israélienne sont montés à bord
des bateaux canadien (Tahrir) et irlandais (Saoirse) qui participaient à
l'initiative Vagues de la Liberté pour Gaza. Les bateaux ont tenté de
briser le blocus illégal de Gaza par le gouvernement israélien afin de
livrer symboliquement à la bande de Gaza des médicaments d'une valeur de
30 000 $. Le raid a été perpétré à environ 35 miles nautiques des
côtes, dans les eaux internationales.