jeudi 10 novembre 2011

Les captives libérées souffrent encore de l’atrocité de leur emprisonnement

[ 09/11/2011 - 20:54 ]
Naplouse – CPI
La transaction d’échange de prisonniers réalisée par la résistance palestinienne, le mouvement de la résistance islamique Hamas en tête, a fait libérer des centaines de captifs palestiniens dont de nombreuses femmes. Elles sont bien contentes de la victoire et de leur liberté, de rencontrer les leurs, de vivre avec eux leur première fête (l’Aïd Al-Kebir), après un moment d’emprisonnement et d’isolement. Cependant, cette joie est tâchée de séquelles causées par la torture physique et psychique que les occupants israéliens leur faisaient subir.
Les mauvais souvenirs de la prison continuent à poursuivre les détenus libérés. Les mauvais souvenirs ne veulent pas les quitter. Les mauvais souvenirs restent ancrés dans leurs esprits, ainsi que sur leurs corps. Les mauvais souvenirs, les maladies et les douleurs entachent la joie de leur liberté, de leur Aïd.
Pour ce qui est de la libérée Amel Jaa, comment pourra-t-elle se réjouir de sa liberté, au moment où elle est hospitalisée à l’hôpital de Naplouse pour recevoir le soin nécessaire à son état de santé détérioré par les dures enquêtes qu’elle subissait dans les prisons de l’occupation israélienne ?
Amel, 41 ans, libérée par la transaction, souffre encore du mauvais traitement de l’interrogation. Elle souffre d’une grave hémorragie au niveau de son estomac et d’un cancer de l’utérus, parmi d’autres maladies et séquelles causées par les prisons israéliennes.
Amel a passé quatre années de son emprisonnement dans les hôpitaux ; l’administration pénitentiaire négligeait son état de santé, pourtant empiré par les cruelles interrogations.
Les examens médicaux pratiqués à l’hôpital spécialisé de Naplouse confirment qu’Amel a été le sujet d’erreurs médicales et qu’elle besoin d’une nouvelle opération destinée à en corriger une pratiquée pendant son emprisonnement.
Amel a tout de même parlé au correspondant du Centre Palestinien d’Information (CPI) de sa joie lorsqu’elle avait entendu la nouvelle de sa libération, diffusée par les radios des captifs de la bande de Gaza. Mais la joie n’était pas complète avant que la nouvelle soit officialisée.
Notons que les autorités de l’occupation israélienne ont arrêté Amel, le 9 mai 2004, l’accusant d’être membre des brigades des Martyrs d’Al-Aqsa. Elle a été condamnée à 38 ans d’emprisonnement. Elle en a purgé neuf, avant qu’elle soit libérée par la transaction.
Une autre souffrante
La captive libérée Lattifa Abou Diraa parle elle aussi de ses souffrances dans les prisons de l’occupation israélienne. Elle a été le sujet d’un long isolement. Elle se rappelle de cette longue période d’isolement qui est allée jusqu’à un an et demi. Ces frères et ses enfants n’avaient le droit de lui rendre visite qu’une fois par an.
Pendant son enfermement, elle a perdu plusieurs membres de sa famille dont son cousin Mohammed. Quels jours difficiles ! En ces moments difficiles d’isolement, sa fille et son fils se sont mariés, sans elle !
Néanmoins, Abou Diraa raconte aussi la manière dont la Palestinienne, malgré toutes les endurances, a transformé la période d’emprisonnement en une expérience utile, en écrivant des articles et des poèmes, en organisant des cercles culturels, en tissant des liens avec différentes captives.
La torture psychologique a été pratiquée par les occupants israéliens jusqu’au dernier moment. Après la notification officielle de leur libération faite par l’ambassade égyptienne, les forces israéliennes d'occupation ont rassemblé les libérables dans une division isolée de la prison d’Al-Charoun et ont pris leur empruntes.
La dernier jour avec les occupants israéliens était une dure journée ; elle n’a même pas pu prendre son médicament.
Lattifa a été arrêté en 2003. Les forces israéliennes d'occupation ont investi sa maison et lui ont demandé de l’accompagner pour cinq minutes ; les cinq minutes se sont cependant transformées en 35 ans d’emprisonnement. Elle en a purgé huit, avant que la transaction la libère.
La joie de la liberté et de la fête est grande ; elle reste cependant incomplète vu qu’il y a encore beaucoup de Palestiniens enfermés dans les prisons de l’occupation israélienne. Elle appelle à leur libération : « Ne peuvent connaître les souffrances de la prison que ceux qui les ont goûtées ».