dimanche 23 octobre 2011

Procès en cours sur le meurtre de Vittorio Arrigoni

Gaza - 23 octobre 2011
Par ISM-Gaza
20 Octobre 2011 - Le procès militaire des quatre hommes accusés de la mort de l'activiste italien d'ISM Vittorio Arigoni a repris à Gaza-ville aujourd'hui. La petite salle d'audience était pleine d'amis et de collègues d'Arigoni et des membres des familles des accusés. Ceux-ci ont comparu sans entraves, dans une cellule vitrée installée dans la salle, et sont restés debout tout au long du procès.
Procès en cours sur le meurtre de Vittorio Arrigoni
Au début du procès aujourd'hui, les parties ont examiné où elles en étaient restées à la fin de l'audience du 22 septembre.
Le procureur, vêtu d'un pantalon militaire olive et d'une chemise kaki, a alors déclaré que "chacun des accusés l'a étranglé [Arrigoni] avec des menottes en plastique," et que les quatre étaient donc complices de l'enlèvement d'Arrigoni et de son assassinat. Auparavant, seuls deux des prévenus avaient été accusés du meurtre, un autre de complicité dans l'enlèvement et le meurtre d'Arrigoni, et le quatrième d'avoir procuré la maison où son corps a été retrouvé pendu.
L'avocat de l'accusé Mohammed Salfiti a alors demandé que le fonctionnaire responsable de la vidéo et du rapport des aveux des prévenus pour le compte du gouvernement comparaisse pour que la défense puisse l'interroger. Les trois juges ont rejeté la requête après que le procureur ait déclaré que "dans l'armée, nous ne formons qu'un," et que la personne qui avait fait le rapport avait déjà confirmé son exactitude.
Le procureur a alors présenté comme preuve un téléphone portable et un ordinateur portable, dont il a déclaré qu'ils avaient été utilisés dans la commission du meurtre d'Arrigoni.
Le juge Mansour a alors montré le téléphone portable à Salfiti et lui a demandé si c'était le sien. Salfiti a déclaré que "je suis arrivé après qu'ils l'aient enlevé et j'ai enregistré cette vidéo sur mon portable."
Le prévenu Tamar Hasasnah a ensuite été appelé à sortir de la cellule et a été interrogé par le juge Mansour sur la manière dont un ordinateur portable admis comme preuve avait été utilisé dans la commission du crime. Hasasnah a déclaré que l'ordinateur portable avait servi à éditer la vidéo d'Arrigoni et à la publier sur Internet.
Après le témoignage d'Hasasnah, le procureur a ajouté que les prévenus "s'étaient servis de l'ordinateur portable pour éditer la vidéo et la publier sur Internet et demander la libération de Hisham al-Saidany," puis a décrit l'état physique d'Arrigoni comme montré sur la vidéo. Le gouvernement avait arrêté al-Saidany, le leader de Tawhid al-Jihad, groupe qui nie toute implication dans le meurtre, en mars 2011.
Salfiti a alors témoigné que l'ordinateur portable était à lui, et qu'il avait servi à publier la vidéo d'Arrigoni sur Internet.
Après une vingtaine de minute d'audience, une dispute a éclaté entre avocats lorsque la défense a interrompu le procureur et a affirmé ne pas avoir reçu de copies de certains dossiers relatifs à l'ordinateur, dossiers que l'accusation a affirmé avoir déjà mis à leur disposition. L'avocat de la défense a alors dit au juge, "il essaie de nous traiter de menteurs."
Le procureur a alors demandé au juge si la suite du procès pouvait être reportée de manière à ce qu'il puisse "avoir d'autres dossiers" nécessaires au procès, sans que ces dossiers exacts ne soient spécifiés. Le tribunal a accepté d'ajourner le procès jusqu'au jeudi 3 novembre 2011.
Un avocat du Palestinian Committee for Human Rights (PCHR) et cinq activistes d'ISM, dont un avocat, ont assisté à l'audience.
Arrigoni, membre de longue date d'ISM, a été kidnappé et tué le 14 avril 2011.

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Source : Palsolidarity
Traduction : MR pour ISM
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