Julien Salingue
Le
caporal Gilad Shalit a été libéré à la suite d’un accord entre Israël
et le Hamas. L’attention s’est portée sur le jeune franco-israélien,
mais peu a été dit sur les 1 027 prisonniers palestiniens
« échangés ». Et pourtant…
Les scènes de joie réunissant
des centaines de milliers de personnes à Gaza et en Cisjordanie ont
rappelé à ceux qui ne veulent pas l’entendre que la question des
prisonniers politiques est centrale en Palestine. Selon les plus basses
estimations, plus de 6 000 Palestiniens croupissent aujourd’hui dans les
geôles israéliennes. Les derniers chiffres de l’association
palestinienne Addameer indiquent que depuis 1967, environ 650 000
Palestiniens ont été incarcérés, soit 20 % de la population des
territoires occupés. Chez les hommes de plus de 18 ans, la proportion
atteint plus de 50 % ! La liste des 477 premiers « libérés » est un
échantillon très révélateur de la population carcérale : ils étaient en
prison depuis en moyenne quatorze ans ; près d’une centaine d’entre
eux étaient détenus depuis plus de vingt ans ; certains purgeaient une
peine de deux, trois, dix ans, voire… 36 perpétuités ! Le tout dans des
conditions déplorables.
Rappelons que plusieurs centaines de prisonniers
palestiniens sont en grève de la faim depuis la fin du mois de septembre
pour protester contre leurs conditions de détention, au premier rang
desquels le secrétaire général du FPLP Ahmed Saadat, à l’isolement total
depuis deux ans et demi, et dont l’état de santé se dégrade rapidement.
La fin de la captivité de 1 027 d’entre eux est une
première victoire, mais les prisonniers palestiniens doivent tous être
libérés.
Publié dans l’du Heb do du NPA : do Tout est à nous ! 120 (20/10/11)