AFP | 24/10/2011
Des archéologues européens, américains et du Moyen-Orient ont exhorté la
municipalité israélienne de Jérusalem à renoncer à un projet
controversé de musée dont la construction est prévue sur le site d'un
cimetière musulman. Selon le Centre pour les droits constitutionnels,
basé à New York, les 84 signataires, dont des universitaires israéliens
et palestiniens, demandent l'arrêt "immédiat" du projet.
"Le projet de musée de la Tolérance à Jérusalem a surmonté tous les
obstacles sur le plan de l'urbanisme et du droit, y compris devant la
Cour suprême de l'Etat d'Israël", a répondu lundi le porte-parole du
maire Nir Barkat, Stephan Miller, dans une réponse écrite à l'AFP. Le
porte-parole n'a pas précisé si le maire avait reçu le courrier que les
archéologues lui ont adressé, ainsi qu'au centre Simon Wiesenthal, qui
finance le projet.
Le musée doit être érigé sur le terrain du vieux cimetière musulman
Ma'man Allah, où plusieurs saints soufis sont enterrés, ce qui avait
suscité l'indignation de la population musulmane et un malaise dans
l'opinion publique en Israël.
"Les derniers et plus agressifs empiètements sur le cimetière pour la
construction du +musée de la Tolérance+ ont entraîné des excavations
profondes qui ont abouti au déterrement de centaines d'os humains et
d'autres importantes antiquités d'une manière non scientifique et
irrespectueuse", dénonce le courrier des archéologues, daté du 20
octobre.
Selon le département israélien des Antiquités, 200 squelettes ont dû être exhumés.
La Cour suprême israélienne, qui avait dans un premier temps ordonné
la suspension des travaux, a finalement donné son feu vert en janvier
2009, les promoteurs faisant valoir que la plus grande partie du terrain
servait jusqu'alors de parking.