mardi 25 octobre 2011

Possibles dissensions entre l'armée et le gouvernement sur la libération du second groupe de prisonniers palestiniens

25.10.2011par Laurent COHEN
Selon la presse israélienne, l'état-major de Tsahal s'appreterait à recommander la libération de détenus palestiniens appartenant au Fatah de Mahmoud Abbas.
Cette proposition aurait pour objectif de renforcer le prestige de l'Autorité palestinienne, dont l'image s'est encore "dégradée ", au profit de celle du Hamas, après le récent accord d'échange de prisonniers qui a conduit à la libération de Guilad Shalit.
La réaction du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou et de son entourage a été un refus catégorique.
Un proche du Premier ministre, qui a tenu à conserver l'anonymat, a ainsi déclaré au quotidien Haaretz : "Il y a des membres du gouvernement qui considèrent que le président Mahmoud Abbas doit être ‘sanctionné', pour avoir présenté unilatéralement à l'ONU sa proposition de reconnaissance d'un Etat palestinien ", poursuivant "nous ne souhaitons pas que l'Autorité palestinienne s'effondre, mais si cela doit arriver, ce ne sera pas non plus la fin du monde ".
L'armée a pourtant confirmé qu'elle remettrait au gouvernement, dès le mois prochain, "une liste de suggestions et de recommandations ", parmi lesquelles figurera la libération de certains détenus du Fatah.
Selon les services de renseignements militaires, "le gain obtenu par le Hamas, après l'accord de libération des 1027 prisonniers palestiniens, compromet dangereusement l'équilibre des forces entre le mouvement islamiste et le Fatah ".
Haaretz a même cité un "haut responsable politique ", selon lequel "il ne fait aucun doute pour le président Abbas qu'Israël a finalement conclu cet accord avec le Hamas dans la seule intention de le punir pour l'action diplomatique unilatérale qu'il tente de conduire l'ONU ".
Une autre proposition de l'armée devrait porter sur la "zone B de Cisjordanie ".
Il s'agirait de "transférer ce secteur aux Palestiniens, qui y exerceraient un contrôle civil, tandis que la sécurité relèverait toujours de la responsabilité de Tsahal ".
Simultanément aux réactions d'ores et déjà négatives du gouvernement, des responsables de l'Autorité palestinienne ont fait savoir que le "geste "qu'ils attendent réellement, "à l'occasion des prochaines fêtes musulmanes ", touche à la libération de "tous les palestiniens issus des rangs du Fatah arrêtés et emprisonnés en Israël depuis les Accords d'Oslo de 1993 ".
Alors qu'il accueillait les premiers prisonniers libérés, Abbas s'adressait à Israël, rappelant la promesse qui lui aurait faite, selon lui, de libérer un grand nombre de prisonniers palestiniens.
Dans l'entourage d'Ehoud Olmert, ancien Premier ministre, on confirme que celui-ci aurait effectivement fait cette promesse dans le cadre d'un accord de paix et de la libération de Guilad Shalit, qui aurait concerné la grâce de 550 prisonniers liés au Fatah.