vendredi 28 octobre 2011

Abou Sarhan : Jour d’arrestation, jour de libération

[ 27/10/2011 - 21:13 ] 
Gaza – CPI

Le 21 octobre 2011 reste un jour extraordinaire dans la vie du détenu Amer Abou Sarhan. Le 21 octobre 2011 est le jour de sa libération, réalisée grâce à la transaction d’échange de prisonniers effectuée entre la résistance palestinienne, le mouvement de la résistance islamique Hamas en tête, et les occupants israéliens. C’est une date qu’il ne pourra jamais oublier, après des années et des années passées derrière les barreaux de l’occupation sioniste.
Il a été emprisonné le 21 octobre, et il est resté derrière les barreaux 21 ans durant. 21, un nombre qu’il commençait à haïr. Mais le 21 octobre 2011, tout a basculé. Il a été libéré et le 21 a pris une allure optimiste.
Sentiment de fierté
Abou Sarhan ne cache pas son sentiment de fierté. Il n’a pas été emprisonné pour rien, mais parce que c’est un résistant à une occupation longue et lourde. Abou Sarhan, 40 ans, est fier d’avoir mené des opérations héroïques qui ont fait mal aux occupants. Il est fier d’avoir mis le feu au poudre et d’avoir entamé "La révolution des couteaux", la révolution qui a marqué le début de la Première Intifada, en poignardant trois occupants sionistes.
Abou Sarhan est né le 18 janvier 1972 ; plus de la moitié de sa vie, il l’a passée dans les prisons de l’occupation israélienne. Aucun regret cependant.
La fille Hamas
Abou Sarhan n’a qu’une fille. Il est tellement fier de son mouvement, le Hamas, qu’il a appelé sa fille Hamas. L’état civil de l’occupation israélienne a refusé de l’enregistrer sous ce prénom. Son grand-père lui a enfin donné le prénom Djihad ; toutefois, ses camarades ont continué à l’appeler Abou Hamas (le père de Hamas), ce qui mettait en colère les bourreaux sionistes.
Le détenu martyr
Beaucoup croyaient qu’Abou Sarhan était tombé en martyre, en effectuant une opération contre les occupants israéliens. Des chants louaient même le courage du martyr. Abou Sarhan a le sourire aux lèvres, en se rappelant de cette anecdote, tout en se montrant fier de son parcours.
Le combattant au repos
Actuellement, Abou Sarhan se repose dans un des plus chics hôtels de la bande de Gaza ; il se repose sur la plage de Gaza,. Un repos mérité après vingt et un an d’enfermement. Il rigole : « Mer, chaises confortables, jus, pain frais, nourriture de qualité. Il y a deux jours seulement, nous nous asseyions sur des chaises en fer brut ; nos repas étaient des plus mauvais ; nous ne voyions que les murs et les visages insupportables des bourreaux. Aujourd’hui, nous voyons la création du Créateur : la nature, la mer, les arbres ».
Une affaire gâche tout de même ce climat apaisant. Les occupants israéliens n’ont accepté de le relâcher que vers la bande de Gaza, loin de sa famille en Cisjordanie : « Ce n’est pas trop grave, dit-il le sourire aux lèvres. Les miens viendront bientôt me voir. Je les attends avec une grande impatience ; ils me manquent énormément ».
L’unité nationale
Et en ce qui concerne les détenus encore dans les prisons de l’occupation israélienne, il les trouve satisfaits : «  Ils sont très contents de la transaction, même si elle n’a pu libérer tout le monde. Honte aux Arabes qui n’ont pu libérer un des leurs enfermé dans les prisons israéliennes depuis 34 ans ; la résistance palestinienne, cependant, a pu en libérer des centaines ! »
L’unité nationale est très importante pour Abou Sarhan : « L’unité nationale est très nécessaire pour faire face à l’arrogance sioniste, surtout à l’intérieur de ses prisons. Par ailleurs, mettre la main sur les soldats (israéliens) reste le meilleur moyen pour libérer tous les détenus palestiniens ».
Enfin, le captif détenu a appelé le monde entier à réagir, à leur venir en aide, à les libérer, afin que tout le monde ait les mains libres pour libérer la sainte mosquée d’Al-Aqsa de ces injustes Sionistes.