mercredi 13 juillet 2011

Gaza : des chips et du chocolat

publié le mardi 12 juillet 2011
Jean-Claude Lefort, président de l’AFPS

 
Un très officiel rapport du Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) dédié à la situation de Gaza et publié mardi 21 juin est passé relativement inaperçu. Son contenu est pourtant accablant.
Intitulé « Gaza : eased or un-eased ? », il note que l’allègement du blocus de Gaza, annoncé par Israël il y a un an, après la première flottille, n’a eu qu’un « impact positif marginal. » Le programme alimentaire mondial (PAM) indique que la situation a Gaza « est insoutenable ».
Les assouplissements annoncés ne concernent que les chips et le chocolat, les sodas et certains produits d’hygiène. Par contre, loin d’ouvrir de nouveaux points de passage, « le point de passage de Karmi a été fermé en mars 2011 et un seul est ouvert à l’importation et à l’exportation des marchandises. » Le PAM souligne qu’Israël n’a toujours pas fourni la liste des produits interdits par lui. Rien. Ce qui redonne activité aux tunnels.
Le niveau des exportations représente 5 % du volume antérieur au blocus et se limite à des fleurs et tomates-cerises à destination de l’Europe, Israël fermant aux produits de Gaza l’accès aux marchés extérieures – européens et israéliens notamment – ainsi qu’à leurs marchés naturels en Cisjordanie et en territoire israélien. Blocus des exportations qui ne peut s’expliquer que par la volonté d’étrangler la bande de Gaza sur un plan économique.
Voilà la réalité. Et voilà que les autorités européennes demandent de faire suivre l’aide alimentaire par les canaux prévus. Voilà qu’elles disent « non » au blocus mais qu’elles ne font rien contre lui. Pire : elles s’en prennent à ceux qui veulent sa levée conformément au droit international. C’est insupportable.
C’est pourquoi, une nouvelle fois, nous demandons la levée du blocus et, sur le champ, la levée de l’interdiction de naviguer pour celles et ceux qui s’y opposent et qui acheminent de l’aide alimentaire, directement, à Gaza.
Les masques sont tombés ces jours derniers. Du côté israélien, on a multiplié les communiqués de victoire, qui cachent mal l’isolement d’Israël et qui, démesurés, provoquent de fortes tensions hostiles au pouvoir dans le pays même.
Du côté, grec et européen, on a mis en pratique et étendu à l’ensemble de l’union cette formule de l’écrivain Chamfort : « En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin. »