lundi 13 juin 2011

La réconciliation interpalestinienne bute sur le sort de Fayyad

13/06/2011
Le Hamas a exprimé hier son opposition catégorique à la nomination par le Fateh de Salam Fayyad pour diriger un gouvernement palestinien d’union. Cette prise de position intervient deux jours avant une réunion au Caire pour négocier la composition d’un cabinet dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de réconciliation conclu en avril entre les deux formations palestiniennes rivales.
« Il est certain que nous n’accepterons pas Fayyad, ni comme Premier ministre d’un gouvernement d’union ni comme ministre au sein de ce gouvernement », a déclaré Salah al-Bardawil, un haut responsable du mouvement islamiste.
La nomination de Fayyad comme candidat a été entérinée samedi soir par le comité central du Fateh. L’actuel chef du gouvernement de l’Autorité palestinienne est un indépendant, ancien économiste à la Banque mondiale. Ses partisans soulignent que la bonne réputation qu’il s’est forgée auprès de la communauté internationale est un atout pour garantir aux Palestiniens le maintien de l’aide étrangère et faciliter leur quête de reconnaissance d’un État lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre.
Le Hamas, pour sa part, accuse le Premier ministre de coopérer avec Israël dans l’application de l’embargo sur la bande de Gaza et de partager la responsabilité de l’arrestation de dirigeants et militants du Hamas en Cisjordanie ces dernières années. Hier, M. Bardawil a mis en garde contre toute nomination qui pourrait être considérée par l’autre partie comme une provocation.
Jamal Mehsen, membre du comité central du Fateh, a de son côté fait valoir que son parti cherchait un Premier ministre capable d’obtenir un soutien international, un dirigeant « dont le travail sera de mettre fin au blocus de Gaza, pas de provoquer un autre blocus en Cisjordanie ».
Victime d’un malaise cardiaque lors d’une visite privée aux États-Unis en mai, M. Fayyad s’est attiré depuis deux ans les éloges du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, qui ont conclu récemment que les Palestiniens étaient désormais prêts à gérer un État.
En cas de blocage persistant sur son nom, un candidat de compromis pourrait néanmoins émerger. Le 30 mai, le président du Fonds d’investissement de Palestine et conseiller économique de M. Abbas, Mohammad Moustapha, n’a pas exclu d’assumer les fonctions de Premier ministre si elles lui étaient proposées, une candidature à laquelle le Hamas n’a pas jusqu’à présent mis son veto.
(Source : agences)