vendredi 22 avril 2011

La situation inquiétante des enfants de Gaza

21-04-2011
Stress, pauvreté, désespoir, danger: voilà le quotidien des enfants de Gaza, s'alarme l'Unicef. Sur le million et demi de personnes qui vivent "emprisonnées" dans ce territoire fermé de 51 km de long et 10 km de large, la moitié ont moins de 18 ans.
Le blocus qu'Israël impose au territoire palestinien depuis 2006 – bien que légèrement allégé après que la prise d'assaut par Tsahal d'une flottille de la paix en juin 2010 a été condamné la communauté internationale – entraine une "paupérisation extrême de la population, dont les enfants sont les premières victimes", explique Catherine Weibel, la porte-parole de l'organisation onusienne pour la région.
Le taux de scolarisation (de 90%) reste l'un des plus élevés de la région, pour les garçons comme pour les filles. Mais le conservatisme croissant à l'égard des filles, sous l'influence du Hamas au pouvoir, pourrait menacer leur accès à l'éducation. Et le fort stress auquel les enfants sont soumis a entrainé une chute de leurs résultats scolaires.
De plus en plus d'enfants cumulent école et travail, pour contribuer aux revenus du foyer. Beaucoup travaillent dans les zones dangereuses, comme dans les tunnels à la frontière avec l'Egypte, qui servent à contourner le blocus. "Des tunnels qui parfois s'effondrent, ou qui peuvent être gazés par les Egyptiens et bombardés par les Israéliens", rapporte Catherine Weibel.
Autre lieu à haut risque, la zone tampon imposée par Israël côté palestinien. C'est une bande de 300 mètres de large, tout le long de la frontière entre les deux territoires. "Officiellement, toute personne qui pénètre dans cette zone est immédiatement prise pour cible par Tsahal. En réalité, les soldats tirent vers tous ceux qui s'approchent à moins de un kilomètre", alors que le territoire ne fait que dix kilomètres de large. Résultat: depuis le début de l'année, huit enfants palestiniens ont été tués et 48 blessés par les forces de sécurités israéliennes (en 2010, les chiffres étaient de 11 enfants tués et 360 blessés).
Si les enfants vont y travailler malgré le danger, c'est parce que cette zone qui couvre 30% des terres arables de Gaza concentre aussi plusieurs industries. "Ils vont dépecer les vieilles usines de leurs matériaux, qu'ils revendent à bon prix aux ferrailleurs, et qui sont utilisés pour la reconstruction", explique Catherine Weibel.
Elle souligne aussi que le désespoir, l'absence de perspectives d'avenir, et le sentiment puissant d'étouffer sur cette bande de terre fermée et surpeuplée pousse de plus en plus d'enfants et d'adolescents à se droguer. La substance à la mode est le Tramadol, un puissant analgésique, que les enfants font passer par les tunnels.
En chiffres
80% de la population gazawie dépend de l'aide humanitaire 60% dépend de l'aide alimentaire

Le taux de natalité est d'environ six enfants par femme.
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