vendredi 22 avril 2011

Efficacité du ministère de l’intérieur de Gaza pour mettre la main sur les assassins d’Arrigoni

[ 21/04/2011 - 23:47 ]
Gaza – CPI
Les habitants de la bande de Gaza ont montré leur soulagement en voyant le ministère de l’intérieur et de la sécurité nationale mettre fin au dossier de l’assassinat du militant italien Vittorio Arrigoni, avec une rapidité et une efficacité exceptionnelles. 
Rapidité 
Abou Ahmed Nabhan, 55 ans, confirme que le cabinet d’Ismaël Haniyeh, premier ministre palestinien, a pu découvrir les ficelles du crime de l’assassinat de Vittorio Arrigoni, en mettant la main sur trois suspects, en cinq jours seulement. Un quatrième y a laissé la vie.
Nabhan confie au correspondant du Centre Palestinien d’Information (CPI) que ce crime est condamné de façon catégorique par toutes les traditions palestiniennes. La religion islamique refuse tout acte semblable. Il souligne que le gouvernement a tous les droits de faire régner la sécurité, la loi, personne n’est au-dessus de la loi.
La police, une sagesse exemplaire
Pour sa part, le Gazaoui Solayman Al-Hazine, 46 ans, dit que l’assassinat du solidaire italien a heurté la sensibilité de tous les Palestiniens. Les assassins doivent recevoir ce qu’ils méritent.
Il a salué la police palestinienne, qui a montré une grande sagesse durant l’arrestation des suspects. Les policiers ont encerclé la maison où se retranchaient les suspects, à l’ouest du camp d’Al-Nassirat.
Al-Hazin est témoin ; il a vu comment les agents du ministère de l’intérieur ont envoyé des négociateurs voir les suspects afin qu’ils se rendent. Mais ils refusaient.
Qu’ils se rendent vivants
Une source de la sécurité qui a participé à cette opération a informé le correspondant du Centre Palestinien d’Information (CPI) : « Nous avons pris toutes les mesures afin qu’ils se rendent vivants, en vain. Ils ont tout refusé, et ont refusé toute intercession. Ils se sont entêtés jusqu’à compliquer la situation que l’on connaît ».
On a appris que non seulement, ils ont refusé toute discussion, mais qu’ils ont aussi ouvert le feu sur les agents de sécurité. Trois d’entre eux ont été moyennement blessés.
Une fin dramatique
Plus tard, le ministère de l’intérieur a déclaré la fin de l’encerclement des suspects de l’assassinat du militant italien Vittorio Arrigoni, à l’ouest du nouveau camp d’Al-Nassirat, au centre de la bande de Gaza. L’opération a pris fin de façon tragique. Le suspect Abou Ar-Rahman Al-Birizat, de nationalité jordanienne, a lancé une bombe sur ses deux camarades, les blessant, un grièvement et un légèrement, avant qu’il ne se suicide par une balle.
L’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) confirme que la police palestinienne a demandé aux suspects, retranchés dans une maison de la famille Abou Gholet, de se rendre, afin de maître la main sur eux vivants.
Les personnes suspectées d’avoir tué le militant italien Vittorio Arrigoni, dit notre correspondant, sont Mahmoud Al-Salfiti, Bilal Al-Omari, Abdou Ar-Rahman Al-Birizat (connu sous le nom de Mohammed Hassan), en plus de Faris Abou Ghola.
Zone sécuritaire fermée
Le ministère de l’intérieur et de la sécurité nationale a considéré le lieu de l’incident comme étant une zone sécuritaire fermée.
Le correspondant du Centre Palestinien d’Information (CPI) confirme que les suspects n’ont pas accepté de se rendre ; pire, ils ont tiré sur les policiers et en ont blessé un. Un suspect a même tiré sur son père qui voulait le convaincre de se rendre, en vain.
Les parents
Des sources du ministère de l’intérieur et de la sécurité nationale confient à notre envoyé que la police palestinienne a convoqué les parents des suspects pour convaincre leurs fils de se rendre, en vain.
Les chefs du ministère de l’intérieur ont donné des ordres clairs pour mettre la main sur les suspects vivants, afin de connaître tous les détails de leur crime, les causes et surtout qui pourrait être derrière le crime.
Notons qu’à l’aube du vendredi 15 avril 2011, le corps du militant italien Vittorio Arrigoni a été trouvé dans une maison vide, au nord de la bande de Gaza. Il a été tué quelques heures seulement après avoir été kidnappé par un groupe dit "salafite". Avant de le tuer, le groupe avait fait diffuser une bande vidéo montrant la victime les yeux bandés, et à la clef, une demande de libération de ses membres détenus dans les prisons du gouvernement palestinien de Gaza.
Notons aussi que le ministère de l’intérieur a publié sur son site internet les photos de trois jeunes suspectés d’avoir participé à l’assassinat d’Arrigoni. Il a aussi mis leur tête à prix.
Disons enfin que le kidnapping et l’assassinat du militant italien ont suscité une grande colère dans la rue palestinienne. Beaucoup sont sortis manifester  pour réclamer la peine de mort à l’encontre des assassins.