jeudi 28 avril 2011

Egypte: remise en question des relations avec Israël

17:34 27/04/2011
LE CAIRE, 27 avril - RIA Novosti
Certains candidats à la présidence en Egypte envisagent - en cas de victoire - de revoir les relations assez étroites entretenues par le Caire avec Israël sous le régime de Hosni Moubarak.
Le vice-président de la Cour de cassation, Hesham el-Bastawisi, qui a annoncé son intention de briguer un mandat présidentiel, propose de réviser les parties des accords égypto-israéliens de Camp David qui lèsent les intérêts de l'Etat égyptien.
"La principale disposition à revoir est celle qui empêche l'Egypte d'exercer pleinement sa souveraineté sur le Sinaï", a-t-il déclaré mercredi dans une interview au quotidien londonien de langue arabe Al-Sharq al-Aswat. Bien que l'Egypte ait récupéré le Sinaï, elle n'a pas le droit d'y déployer ses troupes, car selon les accords de Camp David, cette péninsule doit rester démilitarisée.
Un autre candidat à la magistrature suprême, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, estime pour sa part qu'il faut suspendre l'application de ces accords tant qu'Israël ne reconnaîtra pas le droit des Palestiniens à la création de leur propre Etat et n'abandonnera pas "l'implantation illégitime" de colonies juives dans les territoires occupés en 1967 lors de la guerre des Six Jours.
"Les accords de Camp David seront caduques si Israël ne remplit pas ses engagements", a-t-il souligné.
Le quotidien cairote Al-Ahram a publié mercredi les résultats d'un sondage effectué fin mars - début avril en Egypte par un centre américain d'études d'opinion. Selon ce sondage réalisé auprès d'un échantillon de plus de 1.000 Egyptiens, 54% des personnes interrogées se sont déclarées favorables à l'annulation du traité de paix avec Israël.
Réunis en septembre 1978 à Camp David (Etats-Unis), le président égyptien Anouar el-Sadate et le premier ministre israélien Menahem Begin ont convenu de signer un accord de paix sous la médiation du président américain Jimmy Carter. Pour les adversaires de ce "pacte séparé avec Israël", le nom même de Camp David est le symbole d'une politique américaine appelée à diviser les Arabes et à encourager Israël.