jeudi 24 mars 2011

Quelle évolution pour le conflit arabo-israélien

Abdallah Al-Achaal
Les dernières évolutions survenues dans la région arabe ont prouvé aux Occidentaux que leurs calculs étaient erronés, qu’ils n’ont pas pris en considération tous les ingrédients de la réalité arabe et qu’ils se sont basés sur un seul facteur, celui des dirigeants arabes. Plus le leader était loin de son peuple, plus il était libre dans ses coalisions avec l’Occident et avec Israël. Un fait qui a poussé ces derniers à rêver d’un nouveau monde. Ils étaient heureux de leurs alliés arabes auxquels ils ont donné tous les moyens de l’oppression des peuples. Mais aujourd’hui, l’Occident a commencé à prendre conscience de la nouvelle équation dans le conflit arabo-israélien et comprendre qu’Israël est directement ou indirectement impliqué dans tout ce qui se passe surtout en Egypte, où la situation a atteint un stade insupportable qui a mené à l’explosion.
L’Occident a commencé à ressentir de l’inquiétude face à la nouvelle conjoncture. Il a ressenti qu’il a défendu une démocratie raciste en Israël et qu’Israël a fait peu de cas des Arabes et des Palestiniens, il a fait preuve d’avidité dans l’annexion des territoires Palestiniens et d’intransigeance dans son refus de l’initiative arabe. Israël a ignoré tous les appels de la paix. Les calculs d’Israël se sont basés sur le fait que le milieu officiel arabe est incapable d’agir et que le conflit militaire avec lui est devenu impossible. Les Palestiniens sont divisés et il n’y a pas d’espoir qu’ils soient unis, surtout qu’Israël et Washington luttent de toutes les manières contre cette union. Les Arabes ont porté leurs regards sur les Etats-Unis lorsqu’ils ont essayé d’arrêter la colonisation. Cependant, ils ont été déçus lorsqu’ils ont constaté l’impuissance d’Obama d’imposer sa volonté à Israël.
Lorsque le Conseil de sécurité a discuté le projet de résolution arabe autour de l’arrêt des implantations, le vote avait une importante signification dans l’analyse politique du conflit. La position américaine était pro-israélienne comme d’habitude, bien qu’elle ait essayé de faire la différence entre son refus des implantations en tant que politique et son refus de dénoncer Israël en tant que conviction. Dans ce contexte, la conviction est plus forte que les politiques. Malgré l’allégement du projet de résolution et bien qu’Israël ne respecte jamais les résolutions de l’Onu, le veto américain a représenté un soutien formel de Washington à Israël.
Dans ce scrutin, les quatorze pays qui ont voté pour le refus des implantations ont formé un seul front contre les Etats-Unis. La chose étrange est que l’Allemagne, pour la première fois depuis son union, a voté en faveur de la résolution. C’est une première fort dangereuse pour Israël, pour l’Allemagne et pour les Etats-Unis. En effet, l’Allemagne et l’Europe en ont assez des dangers résultant de l’intransigeance israélienne qui a contribué à l’explosion de la région à cause de l’injustice flagrante et de l’absence de tout espoir de paix.
En dépit de tout ceci, Israël continue à brandir l’épouvantail de la force militaire en réponse aux dernières évolutions dans la région, alors qu’il devrait plutôt faire preuve de bonne volonté et annoncer son intention d’accepter une paix juste et permanente. Pourvu que l’Occident incite Israël, à la lumière de ces évolutions, à accepter l’initiative de paix arabe afin d’avancer sur la voie de la paix, alors que tout le monde commence à perdre espoir en la paix. C’est pourquoi nous nous attendons à ce que l’Europe commence à faire pression sur Israël, car son intérêt nécessite que la question soit résolue de manière politique et non de manière militaire comme il est l’habitude d’Israël. Est-il donc possible que s’opère un changement dans les équations du conflit ?