vendredi 4 février 2011

Paris accueille Salam Fayyad avec la volonté de peser en faveur de la paix israélo-palestinienne

04/02/2011
Une réunion ministérielle du quartette est prévue demain à Munich pour étudier les moyens de sortir les négociations de l'impasse.
La France a déroulé hier le tapis rouge au Premier ministre palestinien Salam Fayyad et a appelé à une relance du processus de paix, dans l'impasse depuis l'automne. « Nous disons clairement que l'Europe ne peut plus continuer à payer et être tenue à l'écart des décisions politiques », a déclaré le Premier ministre français François Fillon lors d'une conférence de presse avec M. Fayyad. « Nous pensons qu'une nouvelle approche s'impose, une méthode plus collective, plus volontariste, qui associe davantage le quartette » (USA, ONU, Russie, UE), a-t-il répété alors qu'une réunion ministérielle du quartette est prévue demain à Munich. « L'imminence de la création d'un État palestinien exige la mobilisation totale du quartette avec un rôle actif, efficace de l'Union européenne », a abondé Salam Fayyad. Le quartette se réunit au chevet des négociations de paix au moment où les deux parties s'en détournent, Israël obnubilé par le sort de son traité de paix avec l'Égypte et les Palestiniens en quête d'une reconnaissance internationale.
La France est prête « à organiser une deuxième conférence des donateurs, à une condition, et elle est pour nous très importante, c'est qu'elle s'inscrive bien dans une dynamique conduisant à la création du futur État palestinien », a ajouté le Premier ministre français.
La première conférence des donateurs, en décembre 2007 à Paris, s'est concrétisée par le versement sur 3 ans de l'intégralité des 7,7 milliards de dollars promis alors, dont 4,3 milliards d'aide budgétaire.
François Fillon a rendu hommage au « travail remarquable » de son homologue palestinien depuis cette conférence, évoquant la croissance économique en Cisjordanie (9 % en 2010 après 8 % en 2009) et la sécurité restaurée. Selon un diplomate français, « la réussite de la première conférence des donateurs a permis de démontrer que les Palestiniens n'étaient pas corrompus, laxistes et incompétents.
Ce qui nous permet de dire aujourd'hui sans être ridicules que l'État palestinien peut être proclamé à tout moment ». « Ce qui a été promis a été fait. La question est : qu'est-ce qu'on en tire comme conclusions politiques ? » souligne-t-il.