mardi 15 février 2011

Les habitants de la bande de Gaza fêtent le départ de Moubarak

[ 15/02/2011 - 00:25 ]
Gaza – CPI
Sans aucun doute, le départ de l’ancien président égyptien Hosni Moubarak et de son régime représente un point, une charnière, le début d’un grand changement dans tout l’Orient islamique. C’est un point crucial surtout pour tout le peuple palestinien, surtout pour les habitants de la bande de Gaza. En effet, le bande de Gaza a beaucoup souffert de ce régime, en particulier durant ces années dures de blocus. Un régime qui n’épargnait aucun effort pour rendre le blocus plus hermétique, pour priver les Gazaouis de toute aide, de la nourriture, des médicaments. Il les empêchait de passer à travers le point de passage de Rafah…
Notre Centre Palestinien d’Information (CPI) met le doigt sur certaines de ces étapes douloureuses pendant lesquelles le peuple palestinien de la bande de Gaza souffrait le martyre.
Il ne mérite aucun respect !
Mohammed Salem, 42 ans, habitant du département du Nord de la bande de Gaza, dit : « Je suis heureux de voir le régime de Moubarak en Egypte tomber, après trente ans. De mon point de vue, en tant que citoyen de la bande de Gaza, c’était un président qui ne méritait aucun respect ».
« Moubarak, ajoute-t-il, nous privait, comme c’était mon cas, de voyager, en fermant le point de passage frontalier de Rafah, le seul passage nous reliant à un pays arabe. Nous avons beaucoup souffert de ces mesures pratiquées contre nous. Le départ de Moubarak est, pour moi, une victoire de la volonté de la rue égyptienne qui a persisté jusqu’à son départ pendant de longs jours, en résistant dans des rassemblements pacifiques, sur la place Tahrir et dans tous les départements égyptiens. »
Il n’était pas neutre
Pour sa part, Ahmed Al-Asttal, 39 ans, du département de Khan Younes, au sud de la bande de Gaza, dit : « Laissez-moi exprimer ma grande joie après avoir vu Hosni Moubarak partir, et j’espère voir venir un président égyptien qui porte attention aux soucis de tous les peuples arabes, les peuples égyptien et palestinien en particulier ».
Al-Asttal exprime sa joie et ajoute : « Moubarak n’était pas neutre quand il se voulait juge entre les mouvements du Fatah et du Hamas, les deux axes de la cause palestinienne. Pourtant, il aurait pu faire beaucoup de choses pour le peuple palestinien, surtout en réconciliant les deux mouvements palestiniens. Malheureusement, il n’a rien fait de tel ; tout au contraire, il s’alignait sur la position d’un mouvement au détriment de l’autre. Il soutenait toujours le mouvement du Fatah contre le mouvement du Hamas. Ce harcèlement a renforcé le sentiment de haine envers lui et envers son régime tyrannique ».
Des accords avec l’occupation israélienne
La Palestinienne Hidaya Rajeb, 28 ans, de la ville de Gaza, croit que Moubarak allait contre le courant de la rue arabe, égyptienne et palestinienne. Il tirait profit de ces accords de Camp David avec l’Entité sioniste qui humilient le peuple égyptien. De plus, il vendait du gaz à un prix très bas, au moment où les habitants de Gaza ont une grande difficulté à s’approvisionner en carburant, en essence et en gaz.
Les Gazaouis encerclés
De son côté, Mohammed Al-Tawil, 36 ans, du département du Centre de la bande de Gaza, n’est pas prêt d’oublier les crimes du régime de Moubarak commis à l’encontre de tous les Palestiniens, en particulier ceux de la bande de Gaza. Il participait activement à l’injuste blocus et « à interdire les malades de voyager à travers le point de passage frontalier de Rafah, qui partaient chercher les soins qui leur étaient nécessaires dans les hôpitaux égyptiens et d’autres encore. Il interdisait l’entrée de médicaments aux habitants de la bande de Gaza. »
« C’est lui qui est responsable de ces malades gazaouis qui sont morts à cause de cette interdiction de voyager. »
Le régime de Moubarak a aussi interdit beaucoup de solidaires d’entrer à Gaza. Puis il y a cette affaire honteuse du mur d’acier construit par ce régime pour asphyxier la bande de Gaza. Voilà le destin qui l’attendait et qui attendait son régime injuste, conclue-t-il.