samedi 18 décembre 2010

France-Diplomatie - Point de presse

vendredi 17 décembre 2010 - 09h:05
Ministère Affaires étrangères - France
Point de presse du 14 décembre 2010
Extraits
6 - DERNIERS DEVELOPPEMENTS DU PROCESSUS DE PAIX AU PROCHE-ORIENT
La France salue le discours prononcé par Hillary Clinton le 10 décembre à Washington. Nous relevons avec satisfaction la détermination de l’Administration américaine à poursuivre ses efforts sur le dossier du processus de paix au Proche-Orient, en dépit des obstacles rencontrés. Les seuls vainqueurs d’une absence de paix, ce sont les extrémistes et les seules victimes, les populations de la région.
Nous apporterons naturellement notre plein appui à la poursuite des efforts américains. Il importe que la communauté internationale, notamment l’Union européenne, y soient pleinement associées. Leur objectif demeure la conclusion d’un accord cadre d’ici fin 2011 en vue de la création d’un Etat de Palestine souverain, indépendant, démocratique, contigu et viable, vivant en paix et en sécurité aux côtés d’Israël. Ceci implique que soient rapidement définis les principaux paramètres du règlement final.
Dans ce contexte, l’Union européenne a adopté hier des conclusions lors de son Conseil Affaires étrangères qui portent des signaux politiques forts sur le processus de paix et sur Gaza :
-  elle rappelle l’urgence de parvenir à une solution négociée ainsi que les paramètres qui devraient y présider ;
-  elle rappelle l’importance d’une coordination plus étroite au sein du Quartet ;
-  elle se félicite des progrès substantiels réalisés par l’Autorité palestinienne dans la construction des institutions du futur Etat et rappelle sa disponibilité à le reconnaître, le moment venu ;
-  elle affirme que la légitimité de l’Etat d’Israël et le droit des Palestiniens à disposer d’un Etat ne doivent pas être remis en question, à un moment où la pertinence de la solution des deux Etats est parfois contestée sur la scène internationale ;
-  elle salue les récentes mesures israéliennes destinées à faciliter les exportations depuis Gaza, tout en soulignant l’insuffisance des progrès obtenus et la nécessité d’un changement fondamental de politique qui ne remettrait pas en cause les préoccupations sécuritaires légitimes d’Israël ;
-  elle rappelle sa disponibilité à contribuer, en lien avec les parties, à la reconstruction et au développement de Gaza.
Q - Vous avez annoncé hier la reconnaissance de l’Etat palestinien. Vous n’avez pas donné de date exacte. Par contre, les Allemands disent que cela adviendra dans un an. Quelle est la position de la France ? Cela va-t-il être dans quelques mois ou dans un an ?
R - La position de la France est qu’il faut travailler comme je viens de l’indiquer. En soutenant et en accompagnant les efforts américains qui ont été réaffirmés par Mme Clinton il y a quelques jours, en mobilisant nos partenaires européens, en travaillant sur le terrain, en passant les messages aux Israéliens, en passant les messages aux Palestiniens, en continuant à travailler pour la construction d’un Etat palestinien et en continuant à travailler avec tous les pays arabes de la région. La priorité aujourd’hui, pour nous, est à l’effort, à la mobilisation. Ce n’est pas le moment de baisser les bras, c’est difficile, c’est compliqué, mais c’est précisément une raison de plus pour rester plus engagé que jamais. Je le rappelle, les seuls vainqueurs d’une absence de paix, ce sont les extrémistes et les seules victimes, les populations de la région, et c’est pour cela qu’il faut être véritablement mobilisé. Pour nous, le calendrier, c’est l’effort, l’effort immédiat.
Q - Hier vous avez parlé des problèmes de boycott des produits israéliens et vous avez fait une différence entre les produits israéliens et les produits fabriqués dans les colonies. Est-ce qu’il y a un moyen technique de connaître le pourcentage qui est intégré dans un produit ou est-ce qu’il suffit de mettre l’étiquette « made in Israël » pour que ça passe ?
R - Nous devons vérifier ce point. Ce sont des considérations douanières et de traçabilité sur lesquelles je n’ai pas d’informations. Le troisième point que je déduis de votre question c’est le processus à l’entrée des frontières européennes.
Q - Est-ce que la France souhaite une réunion du Quartet le plus rapidement possible comme l’a demandé un dirigeant palestinien ?
R - Ce sera à discuter avec tous ceux qui sont membres du Quartet. Avec tous nos partenaires européens hier nos avons rappelé l’importance d’une coordination plus étroite au sein du Quartet. On trouve cela dans toutes les déclinaisons de cet effort qu’on met au centre de notre position aujourd’hui. C’est précisément dans le cadre de cette coordination que l’on pourra déterminer quel sera le rythme et la gestion du temps. Aujourd’hui, notamment après le discours d’Hillary Clinton, ce qui importe c’est de rester plus mobilisés que jamais.
Q - C’est un rappel très clair de la position française, mais il n’y a pas beaucoup de nouveau. Si j’étais Palestinien, où pourrais-je trouver encouragement et assurance dans cette déclaration ?
R - Si j’étais Palestinien, je serais particulièrement déprimé si le porte-parole du Quai d’Orsay ne faisait pas de déclaration aujourd’hui sur ce sujet.
Q - Oui, mais y-a-t-il du nouveau ? Je n’en vois pas.
R - Le nouveau c’est premièrement la réaffirmation de l’engagement américain. Il a été réaffirmé au plus haut niveau il y a quelques jours. Deuxièmement, nous disons que nous sommes face à une situation compliquée, face à des obstacles, face à des difficultés et qu’il faut se ressaisir, il faut se mobiliser. C’est un signal fort, que l’on envoie à tout le monde, à commencer par nos partenaires. Ça a été réaffirmé à nouveau par les Européens hier.
Q - Mais avant dans une déclaration française, on aurait au moins vu mention du problème des implantations qui est le problème le plus grave pour les Palestiniens et qui n’est même pas mentionné ici.
R - Nous nous sommes à nouveau exprimés sur les colonisations il y a quelques jours à peine.
Q - Où est la nouvelle approche, le changement de méthode, préconisé par le président de la République ?
R - La première étape du changement de méthode, c’est de rester plus que jamais engagé. Et si on a ces conclusions hier du Conseil Affaires étrangères à Bruxelles, je peux dire que dans tout cela il y a un input français qui est très important en matière de mobilisation de nos partenaires européens. Souvenez-vous, on l’avait fait au Conseil européen de décembre 2009. Je vous renvoie à ce texte qui était très important. Et on ne cesse d’être en situation de mobilisation de nos partenaires européens. On ne cesse d’être en situation de soutien de nos partenaires américains et on ne cesse d’être en situation de dialogue avec les deux principaux protagonistes pour leur envoyer des messages. Sur la colonisation, nous en avons envoyé. Avec les Palestiniens, nous travaillons très concrètement. M. Duquesne s’occupe du suivi de la Conférence de Paris de 2008 et est impliqué dans ce suivi tous les jours. Et enfin, nous travaillons avec tous nos partenaires arabes. Il est important aujourd’hui de réaffirmer notre engagement et notre mobilisation.
Q - Je souhaiterais relire attentivement vos déclarations d’hier. J’ai été étonné par le communiqué. Deuxièmement, les Américains coopèrent-ils avec vous ? M. Mitchell va-t-il passer à Paris au retour du Proche-Orient pour discuter avec les Français ?
R - Vendredi dernier j’avais dit deux choses. Premièrement j’avais rappelé que Mme Alliot-Marie venait de s’entretenir au téléphone avec M. Mitchell et je vous avais dit que nous restions en contact avec lui.
8 - ISRAEL - DROITS DES ENFANTS
Q -Depuis quelques jours, l’ONG israélienne B’Tselem a porté plainte et va entamer un procès contre le gouvernement israélien, contre la police israélienne pour l’arrestation des enfants dans des conditions enfreignant la loi. Ils auraient arrêté des enfants la nuit et les auraient battus. Avez-vous des informations et avez-vous une réaction ?
R - Non. Si la justice israélienne est saisie, il faut la laisser faire son travail. En Israël, il y a des lois, c’est à la justice israélienne, en toute indépendance de se prononcer sur ces plaintes.
Q - N’y a-t-il pas d’accord sur le principe concernant les arrestations d’enfants ?
R - Nous devons analyser cela au regard de la légalité israélienne.
14 décembre 2010 - France Diplomatie
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