mercredi 10 novembre 2010

Les grandes puissances «préoccupées»

10.11.10 | 03h00
Comme d’habitude, les alliés d’Israël se contentent de livrer leurs états d’âme, alors qu’ils brandissent la menace contre l’Iran.
Le président américain, Barack Obama, la Russie, la France et l’UE se sont dits, hier, préoccupés par la décision d’Israël d’autoriser 1300 logements juifs dans le secteur à majorité arabe de Jérusalem, car elle complique encore la reprise des négociations avec les Palestiniens. «Ce genre d’activité n’aide jamais quand il s’agit de négociations de paix», a déclaré Barack Obama, lors d’une conférence de presse à Jakarta. «Je suis préoccupé par le fait que nous ne voyons pas les parties faire l’effort (...) qui permettrait une avancée» dans les négociations, en vue de «créer les conditions pour qu’Israël vive côte à côte en paix avec une Palestine souveraine», a-t-il ajouté.
Lundi, le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley, avait déjà indiqué que les Etats-Unis, où se trouve actuellement le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, étaient «profondément déçus» par cette annonce. Israël a approuvé lundi la construction de 1300 logements dans le secteur à majorité arabe de Jérusalem, dont un millier dans le quartier de la colonisation juive de Har Homa, près de la ville palestinienne de Bethléem. La chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton, et la France ont demandé hier à Israël de revenir sur sa décision.
«Ce plan (de construction) est en contradiction avec les efforts déployés par la communauté internationale pour reprendre les négociations directes et la décision devrait être infirmée», a dit Mme Ashton dans un communiqué.
«Les colonies sont illégales en vertu du droit international, elles constituent un obstacle à la paix et menacent de rendre une solution à deux Etats impossible», a-t-elle ajouté. Déplorant «vivement» ce feu vert, la France a également «demandé instamment aux autorités israéliennes de revenir sur cette décision contre-productive». «Il ne faut pas laisser se refermer l’opportunité ouverte le 2 septembre à Washington par la reprise des négociations directes en vue de créer un Etat palestinien viable et contigu vivant en paix aux côtés d’Israël», a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero.
Seul contre tous
La Russie a, pour sa part, indiqué accueillir la décision israélienne «avec la plus vive préoccupation» et jugé «nécessaire que la partie israélienne s’abstienne des travaux annoncés» afin de permettre «de poursuivre les négociations israélo-palestiniennes». «Ce dialogue reste une solution sans alternative pour aboutir à un règlement politique juste et global au Proche-Orient», a souligné le ministère russe des Affaires étrangères. Au cours de sa rencontre lundi avec M. Netanyahu, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’était lui aussi dit «préoccupé par la reprise des constructions», estimant «vital de sortir de l’impasse diplomatique». Jugeant qu’Israël se considère comme étant «au-dessus des lois», le négociateur palestinien, Saëb Erakat, en a appelé hier à la communauté internationale.
«Si en construisant des colonies Israël veut boycotter la création d’un Etat palestinien souverain, le monde doit lui répondre en reconnaissant l’Etat palestinien dans ses frontières de 1967, avec Jérusalem comme capitale», a-t-il affirmé. Selon l’ONG anti-colonisation israélienne ‘‘La Paix Maintenant’’, un projet de construction de 800 logements a également été relancé dans un nouveau quartier de la colonie d’Ariel, en Cisjordanie occupée, qui permettra «d’encercler la localité voisine palestinienne de Salfit».
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