mercredi 10 novembre 2010

Israël et ses crimes de guerre

 Israël a décidé de différer la reprise de son « dialogue stratégique » avec Londres jusqu’à ce que la Grande-Bretagne révise une loi sur les crimes de guerre, a indiqué le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères. Un nouveau défi israélien à l’encontre des pays occidentaux qui sont les principaux protecteurs.
Concernant la Grande-Bretagne et Israël, Dan Meridor, ministre israélien pour les Services secrets, a récemment annulé une visite à Londres à la suite d’informations, selon lesquelles il aurait fait l’objet d’une plainte pour son rôle dans l’abordage sanglant, le 31 mai, par la marine israélienne d’une flottille internationale qui voulait briser le blocus de Gaza. Il y a eu aussi l’annulation de la visite de l’ex-ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, visée en décembre 2009, par un mandat d’arrêt d’un tribunal britannique sur plainte de militants palestiniens, pour l’offensive israélienne meurtrière dans la bande de Gaza en décembre 2008/janvier 2009. Selon la législation britannique, un juge peut délivrer un mandat d’arrêt contre une personnalité étrangère en visite au Royaume-Uni, à la demande d’un plaignant, s’il estime qu’elle a pu participer à des crimes de guerre ou à des crimes contre l’humanité. Des associations palestiniennes ont utilisé cette législation pour saisir les tribunaux britanniques en évoquant des crimes de guerre des dirigeants politiques ou militaires israéliens. Israël a déjà rencontré des problèmes similaires avec les lois de compétence universelle adoptées notamment par la Belgique et l’Espagne.
En 2001, une plainte fut déposée en Belgique contre le premier ministre israélien de l’époque Ariel Sharon pour les massacres des camps de Sabra et Chatila, au Liban en 1982, Bruxelles s’est soumis ensuite à Israël et a restreint la portée de sa loi qui exige désormais un critère de « rattachement », à savoir l’implication directe d’un citoyen belge.
En janvier 2009, une plainte en Espagne contre de hauts responsables militaires israéliens pour un bombardement meurtrier à Gaza en 2002 avait suscité la colère d’Israël. Elle avait été classée sans suite en juin 2009, date à laquelle le Parlement espagnol avait nettement limité le principe de juridiction universelle permettant aux juges espagnols d’enquêter sur les crimes de masse commis dans le monde. Israël veut à tout prix poursuivre ses crimes sans qu’il soit dérangé le moins du monde. Mais jusqu’à quand va-t-on accepter ces avantages et exceptions qu’il se donne ? L’Occident qui se veut protecteur des libertés et des droits humains ne devrait-il pas agir avec fermeté plutôt que de lancer toutes sortes d’accusations aux pays du tiers-monde ou bien est-ce que les Palestiniens sont des laissés-pour-compte qu’on peut massacrer sans que l’on se soucie d’eux ?.
Al-Ahram Hebdo
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