samedi 23 octobre 2010

Les "Sages" craignent l’évanouissement de la solution de deux Etats

Samedi, 23 Octobre 2010 00:43 
IRIB - Le groupe des "Sages" formé de personnalités internationales a apporté jeudi son soutien aux Palestiniens de l’Est de Jérusalem, vivant sous une occupation raciste et souffrant de mesures inhumaines qui les privent de leurs droits minimes."Si une solution doit être trouvée au conflit entre Israéliens et Palestiniens, cela doit être également ici à Jérusalem", a souligné l'ex-chef de l'Etat irlandaise Mary Robinson lors d'une conférence de presse. "Nous en tant que +Sages+ craignons que la possibilité d'une solution à deux Etats ne soit en train de s'évanouir à cause de ce qui se passe ici à Jérusalem", a-t-elle indiqué.L'ex-président américain Jimmy Carter, qui fait partie de la délégation, a précisé que les Sages avaient jugé "très dérangeant" le traitement par « Israël » de ses minorités, notamment des Arabes, dans des entretiens avec le maire israélien de Jérusalem, Nir Barkat, et le président du Parlement israélien Reuven Rivlin. Ce dernier s’en est pris alors à Carter, l’accusant d’être pro-Hamas et partial, vu ses appels à permettre à ce mouvement de résistance de participer au processus politique et à rencontrer ses dirigeants Khaled Mechaal et Ismaïl Haniyeh. « Le fait que vous avez rencontrez Mechaal et Haniyeh laisse constater que vous soutenez le terrorisme », a-t-il dit.
Réagissant à ces propos, l’ancien Président américain a dit : « l’objectif primordial de la délégation est de réaliser la paix dans la région, pour cette raison, nous rencontrons toutes les parties concernées dans le conflit. Nous écoutons mais nous ne soutenons pas ». Pour sa part, Robinson a attaqué la série de projets de loi racistes qui attendent l’approbation de la Knesset, dont le dernier est celui de l’allégeance à un Etat juif, estimant que de telles lois portent atteinte au statut des Palestiniens vivant dans les territoires occupés de 1948. Dans un communiqué publié après la rencontre, Barkat a pour sa part estimé que "l'implication dans le processus de paix de tierces parties biaisées faisait plus de mal que de bien".
"Cela pousse les parties à se précipiter vers un mauvais accord", a-t-il ajouté. Auparavant, les "Sages" s'étaient adressés à des habitants du quartier de Silwan, théâtre de heurts quotidiens entre police et Palestiniens, sous une tente abritant un sit-in de protestation contre le projet de la mairie de raser 22 maisons afin d'ériger un parc à thème biblique, et contre l'installation de colons. "Comme vous le savez, nous ne disposons pas d'autorité, mais nous pouvons faire entendre notre voix", avait déclaré Carter. "Nous continuerons à œuvrer en vue d'une solution pacifique qui fera que les Israéliens quitteront Jérusalem-Est pour qu'elle devienne la capitale d'un Etat palestinien," a-t-il ajouté. Une mère de famille palestinienne, Aïda Rishek, a dépeint l'anxiété des siens qui vivent sous la menace permanente d'un ordre d'expulsion.
"Donnez-nous une nuit de tranquillité sans la peur que mes enfants ou mon mari soient arrêtés," a-t-elle lancé à la délégation devant les journalistes. D'autres Palestiniens se sont plaints des descentes policières, de la brutalité des vigiles en charge de la protection des colons et de la façon dont une association de colons extrémistes, Elad, monopolise le tourisme dans cette partie de la Ville sainte. Dans un document de septembre 2008, l'Autorité de développement de Jérusalem (ADJ) annonçait que la création d'une "série de parcs entourant la Vieille ville" avait pour but de "renforcer Jérusalem comme capitale d'Israël". Le groupe des "Sages" ("Elders"), qui œuvre pour la fin des conflits dans le monde, est arrivé jeudi à Jérusalem (AlQods) après s'être rendu dans la bande de Gaza, en Egypte, en Syrie, en Jordanie et en Cisjordanie.
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