lundi 13 septembre 2010

2e round des négociations israélo-Palestiniennes Les choses sérieuses commencent demain

le 13.09.10 | 03h00 
Passé le faste de la reprise solennelle des négociations à Washington, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le dirigeant palestinien, Mahmoud Abbas, se retrouveront demain pour des discussions qui devraient permettre de sonder le sérieux de leurs intentions.
Mais ces négociations à Charm El Cheikh (Egypte), en présence de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, risquent d'être minées par le contentieux sur le gel partiel de la colonisation juive en Cisjordanie, ainsi que sur l'ordre du jour, qui fait encore débat entre les deux parties, selon les médias israéliens, citant des sources gouvernementales. Le président américain Barack Obama a reconnu vendredi que le chemin vers la paix serait semé d'embûches.Afin d'en déjouer une première, il a révélé avoir dit à «M. Netanyahu que tant que les pourparlers allaient dans la bonne direction, cela avait du sens de prolonger le moratoire» de la construction dans les colonies, qui expire le 26 septembre, dont l'Autorité palestinienne considère la reconduction comme indispensable à la poursuite des négociations. Le chef du gouvernement israélien, soucieux de ménager l'aile ultranationaliste de sa coalition, a affirmé dans un premier temps ne pas envisager de prolonger le moratoire, mais s'est abstenu récemment de prendre publiquement position.
Un moratoire problématique
Des responsables israéliens ont laissé entendre que certaines restrictions à la construction pourraient être maintenues de facto dans les colonies isolées, mais pas dans les blocs d'implantation qu'Israël souhaite annexer aux termes d'un futur accord de paix. M. Netanyahu a en outre assuré dimanche qu'un «accord de paix serait fondé en premier lieu sur la reconnaissance d'Israël comme l'Etat national du peuple juif», une question qu'il compte aborder d'emblée à la table des négociations, selon des sources gouvernementales israéliennes. «J'entends les Palestiniens parler de deux Etats, mais à mon regret pas de deux Etats pour deux peuples», a-t-il déploré.
Les Palestiniens rejettent cette exigence israélienne, vieille de quelques années, qui exclurait leur revendication immuable, au moins sur le principe, du droit au retour des réfugiés chassés de leur terre ou ayant fui lors de la création d'Israël en 1948.
L'émissaire américain pour la paix au Proche-Orient, le sénateur Georges Mitchell, est attendu aujourd’hui en Egypte pour préparer ce 2e round des négociations directes palestino-israéliennes, a indiqué la presse égyptienne, citant des sources diplomatiques américaines. De son côté, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a informé hier le représentant spécial du Quartette international pour le Proche-Orient, Tony Blair, des derniers développements concernant le processus de paix palestino-israélien. Les entretiens entre M. Abbas et le représentant du Quartette (Etats-Unis, Union européenne (UE), Nations unies et la Russie), ont eu lieu dans la journée à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne. L'Autorité palestinienne insiste sur la nécessité de voir ces négociations aboutir à la création d'un Etat palestinien indépendant et sur l'arrêt total de la colonisation israélienne dans tous les territoires occupés.
R. I. et agences
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