lundi 23 août 2010

Le départ du « Mariam » chargé d’aides pour Gaza reporté

23/08/2010
Le bateau toujours à quai au port de Tripoli.
Le bateau toujours à quai au port de Tripoli.
Le départ du « Mariam », un bateau d'aide humanitaire qui veut briser le blocus maritime israélien de la bande de Gaza, a été reporté à une date indéterminée, faute d'autorisation délivrée par le port de Chypre, ont indiqué hier les organisateurs lors d'une conférence de presse tenue au port de Tripoli, où se trouve l'embarcation.
« Le projet a été reporté à une date indéterminée mais il n'a pas été annulé », a précisé l'organisatrice de l'expédition, Samar el-Hajj.
Le « Mariam », qui devait partir dimanche soir du port de Tripoli, ne peut plus le faire faute d'autorisation des autorités chypriotes où il devait se rendre dans un premier temps, ont indiqué les organisateurs. Le gouvernement de Nicosie a rappelé vendredi dans un communiqué qu'il interdisait à tout navire de se diriger vers l'enclave palestinienne à partir des ports contrôlés par la République de Chypre.
Une cinquantaine de femmes, libanaises et étrangères, devaient embarquer à bord du « Mariam », initialement baptisé « Jouneh Star », un cargo battant pavillon bolivien et dont le capitaine est libanais.
Hier, au cours de la conférence de presse, Rima Farah, porte-parole du comité organisateur de l'expédition, a réaffirmé que « Mariam n'est pas du folklore », et que c'est « un processus en marche ». « Après la décision d'interdiction annoncée par les autorités chypriotes, nous avons reçu beaucoup d'appels de soutien, qui nous assurent du fait que l'opération a déjà atteint ses objectifs, mais ces paroles ne suffisent pas », a-t-elle ajouté.
Yasser Qachlaq, président du mouvement Palestine libre, qui finance l'expédition du Mariam, a déploré que « le bateau reste à quai en raison de l'esprit de reddition arabe ». « Si l'envoi de médicaments contre le cancer et d'aides vers Gaza déclenchent une guerre mondiale contre l'humanité, comment peut-on espérer ramener 400 000 réfugiés palestiniens vivant au Liban à leur pays ? » s'est-il demandé. Il a espéré que « la décision de la Grèce sera plus libre que celle de Chypre, et moins sujette aux pressions ».
Interrogé sur les perspectives, M. Qachlaq a annoncé que « si d'ici à vendredi prochain aucun port n'accepte d'accueillir les bateaux Mariam et Naji el-Ali (une autre expédition à partir du Liban), il ne nous restera qu'une option, celle de hisser le drapeau des Nations unies et de nous diriger directement vers le port de Gaza, dans l'optique d'appliquer la résoluion 194 du Conseil de sécurité, stipulant le retour des réfugiés ». Il a précisé que « Chypre n'a avancé aucune raison pour justifier l'interdiction ».
Pour sa part, Mme el-Hajj a demandé aux ports libanais d'appliquer le principe de réciprocité avec les ports voisins qui refusent d'accueillir des bateaux venant du Liban, notamment le Mariam et le Naji el-Ali. Elle a enfin annoncé la fondation d'une organisation baptisée Mariam, dont les bureaux sont prêts depuis samedi, pour les aides humanitaires partout où il existe un besoin.
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