samedi 31 juillet 2010

Feu vert Arabe à Abbas pour entamer des négociations directes avec "Israël"

30/07/2010  
Les représentants des pays Arabes, réunis jeudi au Caire, pour discuter de la reprise des négociations avec "Israël" n'ont pas pu résister aux pressions américaines et à leurs alliés.  Le comité de la Ligue chargé du suivi de l'initiative arabe de paix réuni en présence de plusieurs ministres des Affaires étrangères, a annoncé que les pays arabes sont d'accord sur le principe de pourparlers directs avec "Israël", mais laissent au président palestinien Mahmoud Abbas le soin de juger quand les conditions seront réunies pour qu'ils débutent.   
"Je serai clair. Il y a un accord mais nous attendons ce qui sera discuté et comment les négociations directes seront menées", a précisé Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al-Thani, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, qui présidait au Caire la rencontre à laquelle participait Abbas.  
"Nous laissons au président palestinien le soin d'évaluer quand les conditions permettront de débuter de telles négociations", a-t-il ajouté.  
Le Premier ministre qatari a, en outre, indiqué qu'une lettre allait être envoyée au président américain Barack Obama exposant "comment nous voyons tout processus de paix ou négociation directe".  
Selon le principal négociateur palestinien Saëb Erakat, "les Arabes ont demandé dans leur lettre à Obama qu'il soit fait référence aux frontières de 1967 de l'Etat palestinien, avec des échanges territoriaux mutuellement agréés, ainsi qu'à la fin de la colonisation" israélienne dans les territoires occupés. 
Quant au secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, il a parlé de la nécessité d'obtenir des "garanties écrites" pour ces discussions directes, qui doivent selon lui "être sérieuses" et porter sur le "statut final" d'un futur Etat palestinien et d'un accord de paix.  
Il est à noter qu'Abbas qui a été entendu à huis-clos par le comité de la Ligue avait assuré, lors d'une rencontre avec des responsables de la presse égyptienne, qu'il faisait face à "des pressions comme je n'en ai jamais connues avant dans ma vie, de la part de l'administration américaine, de l'Union européenne et du secrétaire général de l'ONU".   
NETANYAHU ET WASHINGTON SALUENT LA DECISION ARABE   
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rapidement réagi en se déclarant prêt à des négociations "directes et franches" avec l'Autorité palestinienne.    
Les Etats-Unis ont jugé eux "encourageants" les signes de soutien manifestés par la Ligue arabe à une reprise du dialogue direct.    
Washington et d'autres pays ont intensifié les pressions en faveur de négociation directes, au lieu des discussions indirectes conduites sans grand succès depuis début mai sous la houlette de Washington.     
LES FACTIONS PALESTINIENNES REFUTENT TOUTE RESIGNATION  
Cependant les factions palestiniennes ont réfuté toute sorte de résignation aux pressions américaines.   Le mouvement du Hamas a dans ce contexte mis en garde le comité de suivi de la Ligue Arabe contre de telles décisions refusées par le peuple palestinien qui ne voit en elles qu'un projet visant à liquider la question palestinienne.  
Le Hamas poursuit dans un communiqué, publié jeudi, que "l’expérience a démontré que l'occupation israélienne profite des négociations pour poursuivre ses agressions contre le peuple palestinien". Il a notamment cité "la judaïsation de la ville occupée d'Al-Quds, la démolition de ses maisons, et l'expulsion de ses habitants". Avant de parler "de la poursuite de la colonisation en Cisjordanie occupée, et du maintien du blocus injuste contre les familles dans la bande de Gaza".    
De son côté, le mouvement du Jihad s'est dit opposé à la poursuite des négociations avec l'occupation israélienne.  
Il a affirmé que le comité arabe de suivi ne possède pas le pouvoir d'accorder de couverture politique aux négociations. "Le peuple palestinien n'a donné à personne le droit pour parler en son nom.  
Il a également mis en garde contre toute soumission aux  pressions internationales et sionistes.  
"La reprise des négociations avec l'occupation israélienne veut dire la judaïsation d'Al-Quds et la perte des droits nationaux du peuple palestinien. Celui qui soutient le choix des négociations avec l'ennemi sioniste participe directement à renforcer l'occupation", a-t-il conclu.