vendredi 11 juin 2010

Que des mauvais signaux

The Jordan Times
publié le jeudi 10 juin 2010.
http://www.jordantimes.com/?news=27329
10/06/2010
Il se dit que plusieurs acteurs internationaux travaillent en coulisses pour assurer un assouplissement du blocus israélien de Gaza.
La dernière proposition en date, dit la presse britannique, verrait Israël échapper à une véritable enquête sur ses actes (raid sur la flottille et meurtre de neuf militants) et, en contrepartie, laisserait davantage d’aide humanitaire entrer dans Gaza.
Ce genre d’offre présente deux problèmes. Tout d’abord, en laissant Israël s’en tirer sans enquête indépendante sur le raid israélien, on va à nouveau permettre à Israël de s’en sortir sans [payer] les conséquences de ses actes, en toute impunité.
C’est précisément le mauvais message à envoyer, non seulement à Israël mais aussi à tous les autres pays.
Le plus grand problème, avec Israël, n’est pas seulement ce qu’il fait mais qu’il lui soit depuis longtemps permis de bafouer sans conséquences les lois et règles internationales. La plus grande avancée vers la paix dans cette région serait de tenir Israël responsable de ses actes.
Une fois ce stade atteint, on pourrait enfin avancer vers une paix négociée basée sur le droit international. Tant qu’on ne l’aura pas fait, le monde laissera tout simplement le conflit israélo-palestinien s’envenimer, avec toute l’instabilité et toutes les souffrances qu’il implique.
En outre, laisser une fois de plus Israël bafouer impunément le droit international sape encore un peu plus la crédibilité de l’Occident pour ce qui est de régler les autres problèmes de cette région.
Il est stupéfiant que l’on n’ait pas encore compris la relation qu’il y a entre les deux à Washington et dans les capitales européennes.
Deuxièmement, bien entendu, on offre à Israël de s’en tirer juste en assouplissant l’embargo. Cela signifie malheureusement que la communauté internationale légitime ainsi le blocus. C’est terriblement mal.
Les organismes internationaux ont, à maintes reprises, attesté que la plus grande crise humanitaire à Gaza n’est pas le manque de nourriture, mais l’impossibilté des Gazaouis à reconstruire leurs vies et leurs industries. Si, au final, Israël se borne à laisser entrer plus de marchandises —comme la coriandre, un des produits qui sont apparemment une menace pour la sécurité de certains paranoïaques jusqu’au-boutistes— çà n’aidera guère les Gazaouis à se reconstruire par eux-mêmes.
Le blocus de Gaza doit être levé complètement. Les Gazaouis doivent être en capacité de produire, cultiver la terre, élever du bétail et créer non seulement pour survivre mais pour se développer. Gaza doit être autorisée à exporter et importer, au lieu d’être condamnée à devenir toujours plus dépendante des largesses d’organisations internationales.
C’est uniquement en mettant fin au blocus de Gaza ainsi que l’impunité d’Israël que nous pouvons commençer à établir une base solide de progrès et de stabilité.
Tr.MC.
http://www.protection-palestine.org/spip.php?article9002