mardi 18 mai 2010

Moshe Hirsch, le ministre juif de Yasser Arafat

lundi 17 mai 2010 - 08h:05
Enric Gonzalez - El Païs
En tant qu’ultra-orthodoxe, il voulait qu’Israël soit fondé par le Messie.
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Yasser Arafat et Moshe Hirsch en 1994 - Photo : AP
Le judaïsme ultra-orthodoxe a entretenu historiquement de mauvaises relations avec l’État d’Israël. D’abord, parce qu’il considérait le sionisme comme un courant laïque du judaïsme, ennemi du traditionalisme religieux. Ensuite, parce qu’il estimait qu’Israël devait être refondé par le Messie et non par des personnes ordinaires.
Le temps aidant, la plupart des groupes ultra-orthodoxes se sont habitués à vivre en Israël et à toucher des subventions publiques. En revanche, Natorei Karta (Gardiens de la Cité en araméen) n’a à aucun moment tempéré son rejet. Au contraire, ses membres préfèrent s’allier à n’importe quel ennemi d’ Israël.
L’un de ses rabbins les plus éminents, Moshe Hirsch est mort, le 2 mai à Jérusalem à l’âge de 86 ans. Il a été ministre des Affaires Juives dans le gouvernement de l’Autorité Palestinienne sous les ordres de Yasser Arafat.
Né à New York, il avait rapidement gravé les échelon au sein de Natorei Karta, grâce peut-être, à son mariage avec la fille du fondateur et dirigeant du groupe, le rabbin Aaron Katzenellenbogen. Après avoir fait ses étude dans une Yéshiva (école religieuse) du New Jersey et être devenu rabbin, il avait transféré sa résidence à Jérusalem, ville envers laquelle les membres de Natoreil Karta ressentent une dévotion extrême, mais il n’avait pas accepté la citoyenneté israélienne.
Hisrch et le petit groupe de membres de Natorei Karta (les affiliés estiment leur nombre à 5000 à Jérusalem et 5000 dans le reste du monde, principalement à New York et Londres) a jouï d’une certaine notoriété à la fin des années 1970 en raison de son soutien à l’Ayatollah Khomeini.
Hirsh affirmait que les Juifs avaient provoqué le Holocauste par leur péchés et leur appui au sionisme. Il a même participé à une conférence à Téhéran parrainée par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, à l’issue de laquelle on en est arrivé à conclure que le Holocauste n’avait pas existé.
Il affirmait aussi qu’Israël organisait des attentats contre les Juifs dans le monde entier pour favoriser l’émigration vers l’État sioniste. Il faisait preuve d’une grande affection envers Yasser Arafat.
En 1998, après que l’Autorité Palestinienne ait voté en faveur d’une coexistence avec Israël, renonçant à soutenir la nécessité de le détruire, Hirsch se maintenait fermement sur ses positions : “à mon avis, il faut les rejeter à la mer”, déclarait-il, parlant des Israéliens.
Il avait un oeil de verre et pouvait à peine voir de l’autre, car un agresseur inconnu lui avait lancé de l’acide sur le visage. Il a vécu ses dernières années à la retraite à Méa Sharim, le quartier ultra-orthodoxe de Jérusalem.
Il a été enterré dimanche au cimetière du Mont des Oliviers au cours d’une cérémonie à laquelle ont participé des représentants de l’Autorité Palestinienne. Un groupe d’activistes de la droite israélienne a tenté d’interrompre l’enterrement et a proféré des insultes contre le défunt et ses disciples.
6 mai 2010 - El Païs - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elpais.com/articulo/Necr...
Traduction de l’espagnol : Sami Zannad
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8721