vendredi 26 mars 2010

Qui est donc ce fameux clebs britannique?

jeudi 25 mars 2010 - 16h:16
Gilad Atzmon
Des responsables israéliens gouvernementaux et parlementaires ont sévèrement critiqué l’intention du gouvernement britannique d’expulser un ‘diplomate’ israélien ‘sans le nommer’, en réponse à l’utilisation de ses passeports dans l’assassinat, à Dubaï, du Combattant pour la Liberté du Hamas, Mahmoud al-Mabhouh.
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Le parlementaire à la Knesset Aryeh Eldad (du parti de l’Union nationale) ne fait pas montre de beaucoup de respect envers les Britanniques, qu’il compare à des chiens : « Je pense que les Britanniques se comportent de manière hypocrite et je ne veux pas offenser les chiens, à ce propos, car certains chiens sont on ne peut plus loyaux », a-t-il déclaré à la chaîne Sky News.
Un autre député à la Knesset, Michael Ben-Ari, est allé encore un peu plus loin : « Si, les Britanniques sont sans doute des chiens, sauf que ça n’est pas à nous qu’ils sont fidèles, mais bien plutôt à un système antisémite... » Ces deux parlementaires sionistes, Eldad et Ben-Ari, semblent tomber d’accord sur le fait que les Britanniques sont des clebs, mais ils sont, quelque part, froissés par la déloyauté de leurs fidèles compagnons envers l’Etat juif. L’on peut se demander pour quelle raison les Israéliens attendent de leurs « clébards british » qu’ils soient fidèles ? La réponse est simple : parce que les hommes (et les quelques femmes) politiques britanniques leur sont extrêmement « fidèles » et ce, depuis belle lurette.
Depuis des années, le gouvernement travailliste est soutenu financièrement par des mécènes sionistes, sous la houlette de Lord Levy. En retour, le gouvernement britannique a lancé une guerre israélienne illégale (contre l’Irak). Il n’a cessé de soutenir la barbarie israélienne de A jusqu’à Z, Tony Blair ayant notamment manifesté son soutien honteux aux crimes perpétrés par Israël au Liban (en été 2006). Tony Blair est « un véritable ami de l’Etat d’Israël », affirmait le Premier ministre israélien de l’époque, Ehud Olmert.
Mais il est aussi possible que Ben-Ari et Eldad ne fassent pas allusion aux Britanniques en général. Ils ne font peut-être même pas référence au parti Travailliste. Ils font peut-être allusion à une personne en particulier qui, pour une raison ou une autre, aurait dérogé à leur exigence absolue d’allégeance générale. Comme mes lecteurs le savent, cela fait pas mal de temps que j’insiste sur le fait que des mesures sérieuses doivent être prises afin de vérifier et de passer au peigne fin les liens de David Milliband avec Israël. Le ministre britannique des Affaires étrangères Miliband est listé sur un site officiel de propagande israélienne en tant qu’auteur de bourrage de crânes sioniste (hasbara). Ce même Miliband déployait hier encore des efforts énormes pour modifier la loi de Juridiction universelle britannique à seule fin de faciliter aux criminels de guerre israéliens leur shopping sur Oxford Street à l’occasion des soldes du Boxing Day.
Quelques semaines à-peine après que « Tsahal » eut lancé son agression génocidaire contre la population de Gaza, le même Miliband visitait Sderot « afin de montrer sa solidarité » avec les Israéliens. Voici ce qu’il a trouvé le moyen de déclarer alors : « Il est très important que des pays tels que le mien et d’autres montrent leur solidarité avec les habitants de Sderot ». Cette déclaration idiote, fait par un ministre lige de premier plan, fut évidemment interprétée comme un feu vert leur permettant de réduire Gaza à un tas de gravats.
David Miliband, qui n’a cessé d’être extrêmement loyal envers Israël, a dû sentir le vent du boulet. Il a dû renoncer à un trophée politique. Conformément à la culture de l’embobinage travailliste, il a expulsé un diplomate israélien « non nommé ». Miliband a peut-être réussi à se payer la tête de Ben-Ari et d’Eldad, mais à moi, il ne la fera jamais. Etant un interventionniste droit-de-l’hommiste, Miliband n’a pas cessé d’être un adepte de la pire idéologie existant sur terre, j’ai nommé le sionisme.
Les British ont intérêt à piger qu’Israël a utilisé non moins de quinze passeports britanniques falsifiés. Les Israéliens, à l’évidence, étaient persuadés qu’ils feraient leur coup comme si de rien n’était. Avec un auteur de bourrage de crânes sioniste patenté à la tête du Foreign Office et la moitié des ministres du cabinet fantôme appartenant aux Amis Conservateurs d’Israël, le (kangourou) Mossad avait toutes les raisons de croire qu’il avait effectivement la politique britannique dans la poche.
Si Miliband veut nous convaincre qu’il est fidèle à son Royaume et à ses concitoyens, il ferait mieux de nommer le diplomate « non nommé » qu’il vient de décider d’expulser. Il ferait mieux aussi de nous filer la liste des Sanayim (les agents sionistes dormants kollabos) opérant au sein du ministère britannique de l’Intérieur, qui ont rendu possible cette entourloupe.
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* Gilad Atzmon est écrivain et musicien de jazz, il vit à Londres. Son dernier CD : In Loving Memory of America.
http://www.gilad.co.uk/writings/who...
Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8414