vendredi 26 mars 2010

L'UE stimule ses liens avec Israël, ignore les colonies et l'occupation

Ecrit par Electroniq Intifada / traduction : Monique Poupon
25/03/2010
BRUXELLES / Les diplomates représentant l'Union Européenne (UE) ont dessiné un nouveau plan pour renforcer leurs relations avec Israël malgré l'expansion des colonies illégales dans les Territoires Palestiniens Occupés.
L'Espagne, l'actuel détenteur de la présidence rotative de l'UE, a hâte que son travail procède en une promotion formelle des liens politique et commerciaux de l'Union avec Israël pour les mois à venir.

Alors qu'à la fois l'UE et Israël ont accepté d'assumer les étapes désignées pour intégrer Israël dans l'économie de l'Union , le travail sur ce dossier a en parti calé du fait de la guerre ultérieure à Gaza. Mais un papier confidentiel écrit par les officiels Espagnols suggère que des discussions fraîches devraient bientôt être ouvertes avec Israël afin que le processus de promotion puisse regagner son dynamisme.

Le papier, vu par l'IPS, est daté du 9 mars, le même jour où Israël était critiquée lourdement pour avoir utilisé l'occasion de la visite du Vice-Président Américain Joe Biden pour annoncer que 1600 nouvelles maisons seraient construites à Ramat Shlomo, une colonie ultra-Orthodoxe Juive à Jérusalem Est. Un jour plus tôt, le Ministère de la Défense d'Israël avait publié des plans pour 112 appartements à Beitar Illit, une colonie dans la Cisjordanie occupée.
Le papier était tenté originalement pour l'approbation à une rencontre générale entre Avigdor Lieberman, le Ministre des Affaires Etrangères Israélien, et son homologue Européen le 23 mars. Encore, cette rencontre a été annulée à la dernière minute.
Les officiels de Bruxelles ont ont cherché à minimiser la signification de l'annulation et disent que la rencontre serait reprogrammée pour avril ou mai. Une source proche de Catherine Ashton, le chef de politique des Affaires Etrangères de l'UE, a noté qu'elle avait rencontré Lierberman durant son voyage au Moyen orient les semaines précédentes. "Nous ne voulons pas une répétition exacte" des pourparlers tenus ensuite, dit al source, insistant sur le fait que l'annulation n'était "pas une réaction diplomatique" à la croissance des colonies Israéliennes.
Bien que Ashton ait décrit les colonies à Jérusalem Est comme "illégales", le papier Espagnol se réfère à elles comme "peu coopératives", faisant écho au langage modéré que Hillary Clinton, la Secrétaire d'Etat Américaine, a quelquefois utilisé en parlant de ce problème. Le document Espagnol "note positivement" aussi les enquêtes qu'Israël a menées sur le comportement de ses troupes durant leurs attaques à Gaza à la fin de 2008 et plus tôt l'année dernière.
En contraste, de nombreuses organisations des Droits de l'Homme se sont plaintes que ces enquêtes n'étaient pas conformes aux termes d'une résolution passée par l'Assemblée Générale des Nations Unies en nvembre de l'année dernière. Pendant que l'assemblée demandait que les enquêtes sur la guerre, qui a laissé plus de 1 400 Palestiniens morts, devrait être indépendante et crédible, Israël a seulement condamné un soldat à propos du vol d'une carte de crédit.
Plus tôt ce mois, le Tribunal de Russell en Palestine, "une cour du peuple" montée par une alliance d'activistes politiques, a conclu que l'UE n'avait pas honoré ses obligations sous la loi internationale de tenir Israël pour rendre compte des atrocités commises par ses troupes à Gaza. Franck Barat, un coordinateur du tribunal, a dit que les enquêtes par Israël avaient "plutôt été un blanchiment".
Il a souligné que l'accord d'association entre l'UE et Israël qui est entré en effet en 2000 requière que les deux côtés respectent les Droits de l'Homme. Aussi loin que l'UE a refusé de suspendre l'accord ou de révoquer les préférences commerciales qu'il a accordées à Israël en manifestation à la cruauté rencontrée par les Palestiniens. "Cette impunité appréciée par Israël est fantasmagorique", a ajouté Barat.
Maysa Zorob, un représentant du groupe des Droits de l'Homme Palestinien Al-Haq, a dit que la volonté de l'Espagne d'approuver les enquêtes d'Israël sur la guerre à Gaza était "très dangereuse pour la crédibilité et l'engagement de l'UE pour les Droits de l'Homme."
"L'Espagne est très acharnée à propos du fait de mettre la promotion de nouveau sur la table", a-t-elle ajouté. "Pourquoi l'Espagne est si acharnée est vraiment quelque chose d'incompréhensible pour moi. Je ne peux pas imaginer la motivation derrière cela."
Quelques observateurs sentent qu'une fois que la promotion sera complète, Isrël serait état membre de facto de l'UE. Dans une visite d'adieu au Moyen Orient avant de se retirer comme premier chef de la politique des Affaires Etrangères de l'UE l'année dernière, Javier Solana a dit qu'Israël apprécie des relations plus proches avec l'Union qu'avec n'importe quel autre pays en-dehors du continent Européen. Israël participe déjà à une variété large de programmes Européens, s'étendant de l'archéologie à la navigation par satellite.
Raji Sourani, directeur du Centre Palestinien pour les Droits de l'Homme à Gaza, a appelé l'UE à repenser à sa politique de réponse aux violations par Israël de la loi internationale avec ce qu'il a appelé "une diplomatie calme".
Dans une lettre envoyée à Ashton au courant de la semaine passée, Sourani a écrit : "Il est peut-être approprié de paraphraser un vieux proverbe : 'la folie fait la même chose de la même façon et attend différents résultats'. Le moment d'une nouvelle approche est venue. Cette approche doit être fermement fondée sur les règles de loi internationale."
"Si la position internationale de l'UE doit être préservée, l'Union ne peut plus continuer à exsuder un double standard quand cela vient à l'Etat d'Israël. Ce double standard n'est pas seulement une violation des propres obligations de l'UE, par son inaction l'UE devient également complice de politqiue d'Israël d'indifférence à l'égard des Droits de l'Homme fondamentaux et ses violations de la loi internationale."