vendredi 12 mars 2010

La fin de la politique américaine au Moyen-Orient ? Bilan & perspectives (de 2003 à nos jours)

publié le jeudi 11 mars 2010
Vincent Fromentin

 
Cet article est le quatrième volet consacré à la politique américaine au Moyen-Orient de 1919 à nos jours. Le premier volet (1919-1979) analyse la progressive mainmise américaine sur les anciennes possessions européennes et la confrontation au bloc soviétique ; le deuxième volet (1979-1991) se consacre à l’effondrement de l’influence de l’URSS au Moyen-Orient et le contrôle total américain sur les ressources énergétiques régionales ; le troisième volet (1991-2003) analyse la politique progressivement unilatérale américaine face à la montée du terrorisme international.
Si les États-Unis annoncent la fin des combats majeurs en Irak en mai 2003, le « bourbier irakien » perdure encore jusqu’à l’élection présidentielle de Barak Obama en janvier 2009. Cet enlisement du conflit constitue une aubaine stratégique pour l’Iran qui, en juin 2005, élit un président plus radical et en profite pour nouer de fortes relations avec les chiites irakiens, avec la Turquie et plus officieusement avec le Hamas et le Hezbollah en contribuant à la vente d’armes.
Politiquement, les États-Unis se sont discrédités dans le monde arabe par les motivations controversées du recours à la guerre contre l’Irak, par l’usage de la torture et de la violence (Guantanamo) et par leur soutien à la politique extrémiste israélienne. Ce discrédit met en péril leur projet de « Grand Moyen-Orient » lancé en 2004. En outre, en juillet 2006, l’attaque israélienne, soutenue par les États-Unis, contre le Hezbollah au sud Liban contribue à affaiblir l’État libanais, symbole de la démocratisation depuis le retrait syrien d’avril 2005. Enfin, la non-reconnaissance de la victoire du Hamas en janvier 2006 aux élections du Parlement palestinien et la campagne d’isolement dramatique du Hamas à Gaza par les États-Unis et ses alliés européens entachent la volonté américaine de développer les processus de démocratisation.
La politique américaine de « Grand Moyen-Orient » souffre de profondes contradictions et a vraisemblablement perdu l’initiative. L’élection d’Obama en 2009 marque-t-elle son regain ou sa fin ?

1. De la « guerre contre le terrorisme » à un remodelage du Grand Moyen-Orient (2003-2004)

Le jugement défavorable porté par l’opinion publique des pays arabes ne cessent de croître depuis l’invasion de l’Irak en 2003, malgré une inflexion en 2009. L’université du Maryland (pr. Zogby) publie chaque année un sondage très intéressant et détaillé réalisé auprès de 6 pays arabes : 64% de l’opinion publique jugeait les États-Unis défavorablement en 2007, 83 % en 2008, et 77% en 2009. Sans être plébiscité majoritairement (45%), Barak H. Obama augure d’un changement favorable de la politique américaine pour le Moyen-Orient.
En 2004, cependant, face à sa perte de popularité tant au Moyen-Orient qu’auprès des américains eux-mêmes, Bush modifie sa tactique et propose une solution de dialogue, de partenariat et de dissuasions pour enclencher le « cercle vertueux » de la démocratisation.
D’une logique sécuritaire immédiate à des visées plus réalistes à très long terme
Ce brusque revirement d’une « guerre globale contre la terreur » à un large partenariat suscite des réticences, des méfiances quant à la sincérité du projet. De fait, l’idée d’un Grand Moyen-Orient, évoquée initialement à Washington en février 2003 puis développée plus avant en mai à l’Université de Caroline du Sud, subit des transformations et des adaptations.
Déjà, en décembre 2002, le Département d’État lance le Middle-East Partnership Initiative (MEPI) dans le but de « soutenir la participation politique, renforcer la société civile et l’autorité de la loi, encourager la participation des femmes et de la jeunesse, susciter des partenaires éducatifs et favoriser les réformes économiques ». Dans cet esprit, les États-Unis proposent le Great Middle East Initative (GMEI).
Ce plan n’emporte pas l’enthousiasme et il est modifié pour être présenté à Davos par Dick Cheney en janvier 2004 puis au sommet du G8 en juin à Sea Island. La tactique change : « aider les peuples du Moyen-Orient à surmonter leur « déficit de liberté » est, en fin de compte, la clé pour remporter la guerre globale contre le terrorisme ». L’attitude vibrionnante américaine, si elle obtient une adhésion formelle des partenaires, ne parvient pas à se concrétiser par la suite : c’est un échec diplomatique pour Washington.
Les raisons sont simples à comprendre puisque, si les intentions du projet sont louables et réussissent à emporter une adhésion de principe, l’Europe y voit la mise en péril de son Partenariat Euro Méditerranéen (PEM) proposé par l’OTAN dès décembre 1994 et lancé à Barcelone l’année suivante. De surcroît, les pays arabes voient dans l’extension de l’influence américaine sur le Maghreb une nouvelle volonté impérialiste.
Néanmoins, cette initiative américaine contribue à impulser des décisions politiques en faveur d’un processus de démocratisation régional. En mars 2004, la Ligue Arabe, réunie à Alexandrie, s’engage à tenir un plan de démocratisation et de développement social et économique (appelé document d’Alexandrie), réaffirmé au Sommet de la Ligue Arabe en mai à Tunis. Le Maroc, à ce titre, après avoir accueilli son premier « Forum sur l’avenir », a bénéficié en 2004 du qualificatif d’allié majeur non-OTAN des États-Unis (Major Non-Nato Ally), à l’égal du Pakistan et du Koweït.
La globalisation de la notion de terrorisme
« Notre guerre contre la terreur commence avec Al Qaida mais ne s’arrête pas là. Elle ne s’achèvera pas avant que tous les groupes terroristes de portée mondiale n’aient été trouvés, arrêtés et vaincus. »
George W. Bush, 20 septembre 2001
Qu’en est-il alors de la lutte contre le terrorisme initiée en 2001 ?
Nous pourrions prendre en contrepoint la phrase d’Oscar Wilde dans le Déclin du Mensonge (1889), « Sans doute y eut-il à Londres des brouillards depuis des siècles, mais personne ne les voyait, de sorte que nous n’en savions rien. Ils n’eurent pas d’existence tant que l’art ne les eut pas inventés », pour parler d’al Qaïda… La focalisation médiatique sur al Qaïda contribue à instaurer une menace globale.
Ainsi, les États-Unis profitent de cette menace globale médiatique pour intégrer, dans la liste des menaces terroristes établie par le Département d’État, des organisations qui n’ont aucun rapport avec un quelconque fondamentalisme ou islamisme : en 2004, on y trouve, entre autres, l’Armée de Libération du Rwanda, l’Armée Rouge Japonaise, l’Irish Republic Army, le Parti Communiste du Népal, le Parti Communiste de l’Union Indienne, la Résistance Antifasciste du Premier Octobre, le Tunisian Combattant Group, etc. Quatre pays sont étiquetés « États sponsorisant le terrorisme » (« State Sponsors of Terrorism ») : le Soudan, la Syrie, l’Iran et … Cuba !
Sur le plan intérieur, le 24 octobre 2001, immédiatement après les attentats, les États-Unis votent l’US Patriot Act, loi provisoire et circonstancielle, qui réduit considérablement les libertés individuelles séculaires du Bill of Rights. La loi antiterroriste permet, pour les personnes suspectées d’accointance avec le terrorisme, de les placer sur écoute, de s’introduire grâce à des logiciels espions (baptisés Carnivore) dans les messageries informatiques. Le Patriot Act II, voté en novembre 2003, permet au FBI de s’introduire dans les systèmes informatiques pour récolter des informations personnelles sans contrôle judiciaire. En 2004, le président demande au Congrès de rendre permanente cette loi. En mars 2010, elle vient juste d’être reconduite pour un an supplémentaire, suite à l’attaque manquée sur le vol Amsterdam-Detroit.
Ces digressions ne sont pas sans intérêt pour comprendre le discrédit américain qu’utilisent certaines voix dans les pays arabes pour rejeter les plans américains.

2. Les obstacles au projet de Grand Moyen-Orient (2004-2009)

La montée en puissance de l’Iran
L’Iran a profité de la chute de l’Irak pour encourager l’arrivée au pouvoir des chiites, notamment grâce à la milice Badr basée en Iran jusqu’en 2003, et renforcer les liens existants avec eux. Ces éléments constituent un levier puissant au sein de la coalition chiite. L’élection d’un laïc radical, Mahmoud Ahmadinejad, le 24 juin 2005, balayant son adversaire modéré Ali Akbar Hachemi Rafsandjani, fait craindre à Washington la mise en péril du processus de démocratisation et la poursuite du programme nucléaire.
De plus, ayant tout intérêt à voir les États-Unis s’embourber en Irak, l’Iran intervient militairement en 2007 sur le territoire irakien.
D’un point de vue économique également, l’Iran bénéficie de l’augmentation du prix du baril (notamment en 2003 et 2007) en raison du flux constant en provenance du Golfe. De surcroît, les capitaux iraniens affluent dans les villes saintes chiites du Sud de l’Irak comme Karabala et Al Najaf, renforçant les liens directs avec l’Irak.
Tous ces éléments contribuent à donner à Téhéran une grande influence auprès de Bagdad. Néanmoins, cette communauté de croyance n’implique en rien une soumission ou une dépendance de la minorité chiite irakienne à Téhéran. Un amalgame géopolitique est rapidement fait pour insister sur la montée en puissance d’un « arc chiite » qui, en réalité, est, certes, une communauté religieuse, mais traversée, tant à Téhéran qu’à Bagdad, de profondes divergences internes.
Le double jeu de la démocratie
Le premier point surprenant dans cette quête de démocratisation du Moyen-Orient est le redéploiement des alliances stratégiques : malgré leur rôle ambigu dans le terrorisme ou la prolifération nucléaire, le Pakistan, l’Arabie Saoudite ou la Libye redeviennent des États coopérant dans la lutte contre le terrorisme après les crispations diplomatiques du 11 septembre 2001. D’un autre côté, d’autres états ne bénéficient pas de ce même régime de faveur : frappes contre le Soudan, sanctions contre l’Iran, pressions sur la Syrie1
Le deuxième point est le soutien indéfectible des États-Unis à leur allié israélien. A partir d’avril 2005, il est sensible que les États-Unis, voulant parvenir rapidement à un accord politique sur le conflit israélo-palestinien, cherchent à faire accepter de « nouvelles réalités » par rapport aux propositions de Clinton, c’est-à-dire à abandonner l’idée d’un retour aux frontières de 1967. Autrement dit, progressivement, le discours américain tente de faire admettre l’état de fait de la colonisation. Même si la thèse de deux États reste d’actualité, la pression internationale ne suffit pas à empêcher la reprise des chantiers de colonisation (gelée par Rabin en 1992) du gouvernement de droite israélien.
Une paix médiatique ?
En 2005, le projet de Grand Moyen Orient de Bush emporte malgré tout un relatif enthousiasme occidental en raison de plusieurs avancées :
-  + Après le décès de Yasser Arafat, Mahmoud Abas, déjà présent aux négociations d’Oslo et considéré comme un « interlocuteur valable » par les États-Unis et Israël, élu le 9 janvier 2005, permet un rapprochement sensible entre l’Autorité Palestinienne et l’Etat hébreu. De son côté, Ariel Sharon promet le démantèlement de 21 colonies juives de la bande de Gaza ainsi que de 4 colonies de Cisjordanie.
-  En janvier 2005, les élections en Irak, malgré les menaces d’attentats, se déroulent correctement avec une participation inattendue (60%) : le kurde Djalal Talabani à la présidence intérimaire de l’Irak et le chiite Ibrahim al-Djaafari au poste de premier ministre augurent d’une démocratisation sur la bonne voie.
-  En Égypte, Hosni Moubarak promet la tenue d’élections multipartites.
-  En Arabie Saoudite, également, l’élection des conseillers municipaux se tient par un vote populaire (la population masculine).
Néanmoins, même si les États-Unis, après la réélection de Bush en 2004, infléchissent leur stratégie et si les media euphorisent sur l’élan démocratique, le retrait en Irak des troupes américaines est toujours périlleux en raison des fortes violences qui perdurent.
De plus, en Égypte, les élections multipartites reconduisent Moubarak pour un cinquième mandat après l’emprisonnement infondé de son rival Ayman Nour pour fraudes électorales.
Enfin, à Gaza, en janvier 2006, face à un Fatah désorganisé et corrompu, le Hamas parvient en remporter la majorité des sièges au Conseil législatif palestinien ; les États-Unis et l’Europe n’ont pas reconnu l’élection d’une organisation, considérée comme terroriste. Dès après, le Hamas est victime d’une campagne d’isolement et de sabotage, les États-Unis et ses alliés (notamment l’Égypte) soutenant les actions de la Fore de sécurité préventive (FSP) de Mohammad Dahlan, figure du Fatah et allié inconditionnel des États-Unis. Suite à l’enlèvement de Gilad Shalit, un soldat israélien, le 25 juin 2006, Israël arrête et retient en otage une grande partie des membres élus du Hamas. L’affrontement ouvert entre Fatah et Hamas à Gaza tourne à l’avantage de ce dernier en juin 2007 qui, malgré les bombardements israéliens, maintient sa mainmise sur Gaza. Face à cet imbroglio, Mahmoud Abas, soutenu par les américains et plusieurs états arabes (comme l’Arabie Saoudite, la Jordanie et l’Égypte), en appelle à la communauté internationale en affirmant un lien, contesté, entre le Hamas et al Qaïda et décrète l’état d’urgence le 15 juin 2007 nommant à la tête d’un nouveau gouvernement un économiste pragmatique, Salam Fayyad. Mais la situation ne se stabilise pas car le Conseil législatif palestinien est bloqué, du fait de l’emprisonnement de ses membres élus du Hamas et de profondes divisions qui minent le Fatah.
La conférence d’Annapolis le 27 novembre 2007 se révèle être le symbole de la médiatisation de la politique américaine et de sa réelle incapacité opérationnelle à appliquer son projet de démocratisation. Effectivement, si les États-Unis ont réussi à convier autour de la table de discussion un large éventail de dirigeants arabes (dont l’Arabie Saoudite et la Syrie), les interlocuteurs présents sont incapables d’agir sur le terrain. L’obstination israélienne sur le maintien de la colonisation est un revers sonnant pour les américains et révèle finalement leur incapacité à infléchir la politique de leur allié. Mahmoud Abbas est confronté à une contestation de son pouvoir à Gaza avec le Hamas alors que sa réelle autorité repose sur des 7 territoires, émiettés et encerclés par les murs et les voies de contournement israéliens.
La crise de la légitimité politique dans les pays arabes révèle le fossé entre les peuples et les gouvernants.

3. En quête d’un nouveau départ pour la stratégie américaine ?

des annonces médiatiques et pleines d’espoir : le discours du Caire (4 juin 2009)
L’élection de Barak H. Obama relance l’espoir pour le Moyen-Orient. Avec la secrétaire d’État, Hillary Clinton, les États-Unis s’engagent à remodeler la région. Le Président a choisi le Caire, lieu controversé pour son autocratie et son immobilisme, mais allié et considéré encore comme un relais culturel et médiatique dans la région. Dans son discours, il fait preuve d’une grande ouverture et d’une grande compréhension des enjeux. Il souhaite s’adresser au monde musulman et modifier sa perception des États-Unis. Son approche et consensuelle et multilatérale. Mais cela suffit-il pour lancer un « nouveau départ » ?
Tout d’abord, sa rencontre avec Netanyahou, en mai 2009, démarque Obama de ses prédécesseurs dans sa fermeté affichée à l’égard du processus de colonisation israélien et également de la création d’un État palestinien (dont Israël réclame qu’il soit dénué de toute souveraineté dans le domaine militaire et le contrôle de ses frontières).
l’essoufflement de la politique américaine
En septembre 2009, les États-Unis appellent Abbas et Netanyahou autour de la table de négociation alors que l’émissaire spécial américain, Georges Mitchell, n’était parvenu à aucun accord substantiel. Mais les pourparlers n’aboutissent pas et Barak H.Obama, après s’être impatienté, reconnaît au Time le 21 janvier 2010 la difficulté de négocier dans ces discussions : « Je pense que nous avons surestimé notre capacité à les convaincre de dialoguer. »
De surcroît, Mahmoud Abbas est visiblement affaibli par l’impasse de ces négociations et perd l’assise auprès de son peuple, renforçant le décalage entre peuple et gouvernants et alimentant les frustrations et les possibilités de violences.
Depuis février 2005 et l’assassinat de Rafik Hariri, les États-Unis avaient rappelé leur ambassadeur en Syrie. Fin juin 2009, un nouvel ambassadeur est nommé à Damas. Cette nomination marque une volonté de réchauffer les relations avec un acteur clé de la région alors même que les relations entre Syrie et Israël sont très tendues ces derniers temps. En Iran, même si Obama a infléchi les objectifs de Washington en permettant la possibilité de nucléaire civil sous conditions, Mahmoud Ahmadinejad joue de chantages pour conforter sa position.
De son côté, l’Égypte n’est plus un levier diplomatique aussi puissant qu’auparavant car le pouvoir aux mains de Moubarak depuis 1981 est sclérosé et la récente mesure pour couper les tunnels sous la frontière avec Gaza (un mur métallique a été construit sous terre) a rendu le régime impopulaire dans le monde arabe et obéré les possibilités de libération du soldat israélien Gilad Shalit. Autre point de remodelage diplomatique, la récente reconnaissance par les États-Unis du génocide arménien a froissé l’allié turc.
le spectre de la sécurité nationale toujours présent
Sur la plan intérieur, les États-Unis ont différé les mesures promises (notamment la fermeture de Guantanamo) en raison des menaces de décembre du vol Amsterdam/Detroit et des failles constatées du système actuel de sécurité et de prévention. Malgré des annonces symboliques, les mesures se sont même renforcées pour améliorer l’efficacité de la sécurité nationale. Les États-Unis auront certainement beaucoup de mal à se défaire de leurs peurs séculaires et du traumatisme causé par le 11 septembre.
les perspectives : la fin des projections militaires américaines ?
La diplomatie forte de Barak H.Obama, si elle s’essouffle au fur et à mesure de ses confrontations avec le terrain, doit aussi composer avec la marge de manœuvre imposée par le Congrès. Néanmoins, les interventions militaires américaines directes déstabilisent l’ensemble régional ; comme le montre l’exemple du Yémen, les politiques américaines semblent évoluer vers une coopération avec les polices locales (Irak, Afghanistan) et vers une dissuasion (nucléaire iranien). Pour autant, le déploiement dans le Golfe Persique d’importants moyens militaires (notamment des missiles Patriot) considérés comme « défensifs et dissuasifs » font redouter malgré tout des opérations militaires d’ampleur contre l’Iran2.
En occupant l’Irak, les États-Unis ont ouvert une boîte de Pandore dangereuse. S’il est encore trop tôt pour tirer un bilan positif des élections irakiennes, la forte participation des électeurs malgré les menaces d’al Qaïda est encourageante. De là à conclure à un échec du terrorisme et à l’essor de la démocratie vertueuse… La politique américaine au Moyen-Orient d’Obama a bénéficié d’un lancement médiatique mais souffre dorénavant d’une sclérose de ses alliés (l’Égypte, l’Arabie Saoudite), ou de leur entêtement incontrôlable (Israël). En outre, le décalage de plus en plus criant entre les gouvernants et la population, appelant une nouvelle génération de dirigeants, contribue à nourrir la désillusion des peuples3.Une nouvelle génération est-elle en marche marquant le déclin de la politique américaine ? Ou l’impasse d’une « solution » d’apaisement régional poursuivra-t-elle les iniquités actuelles ?