mercredi 17 février 2010

Sur la scène internationale, "Israël" est face à une forte attaque contre sa légitimité

[ 17/02/2010 - 03:37 ]
Palestine – CPI

L’institut israélien Raout (la vision) est chargé de soutenir la décision stratégique des gouvernements israéliens dans tous les domaines, vitaux pour l’avenir de l’Etat, pour sa sécurité et pour son épanouissement. Un rapport de cet institut a attiré l’attention du gouvernement israélien sur le fait qu’"Israël" soit actuellement le sujet d’une vaste attaque sur la scène internationale pour la priver de toute légitimité.
Il a appelé le gouvernement à traiter cette menace comme il traite toute menace stratégique. Si elle continuait à s’élargir, elle pourrait devenir une menace existentielle pour "Israël", avertit le rapport.
Dans ce contexte de gel politique avec une "Israël" isolée, la campagne vise à rendre illégitime l’Etat hébreu en tant qu’« Etat juif ».
Sur tous les niveaux se situe l’attaque visant à priver "Israël" de sa légitimité. L’attaque a atteint son maximum, l’année dernière, avec le rapport de Goldstone, qui avait enquêté sur les violations de la guerre israélienne menée contre Gaza. Ainsi, la place d’"Israël" dans le monde est tant délabrée que même son existence était en jeu.
Toujours selon le rapport, un réseau d’hommes et d’organisations porteur d’une même idéologie travaille partout dans le monde pour nier le droit d’"Israël" à exister et pour la montrer comme un Etat pourri.
Il prévient de l’effondrement de la solution de deux Etats pour les deux peuples, une solution pour le conflit israélo-palestinien. Cet effondrement permettra de se conforter de la solution d’un seul Etat.
En outre, dit le rapport, résoudre le conflit n’arrête jamais cette campagne souhaitant dépouiller "Israël" de sa légitimité. Le réseau trouvera d’autres affaires pour continuer. Leur prochaine cause à défendre sera celle des Palestiniens de 1948.
Londres,  Bruxelles, Madrid, Toronto, San Francisco et l’université de Berkeley seront les centres les plus importants.
La plupart des activistes sont des jeunes, des anarchistes, des immigrés, des personnes d’extrême gauche. Leur nombre n’est pas important, mais l’effet de leurs activités est palpable. Ils font des campagnes publiques bien organisées, avec un écho médiatique bien adéquat.
Le réseau reçoit, continue le rapport, le soutien de ces organisations qui critiquent la politique d’"Israël" dans les territoires palestiniens occupés en 1967, à l’instar d’Amnesty International et d’autres organisations des droits de l’homme. Toutefois, ce réseau élimine les frontières entre la critique d’un projet et la privation de la légitimité.
Selon le rapport, ce réseau international prend l’Afrique du Sud comme exemple pour ses activités. C’est pour cette raison qu’il utilise les termes comme « l’apartheid ». Les activistes adoptent des symboles et des héros communs comme l’enfant palestinien Mohammed Al-Dora.
Le centre principal pour priver "Israël" de sa légitimité sera Londres, dit le rapport. L’ambassadeur israélien à Londres Ron Prosor dit que Londres devient un tel centre parce que cette ville rassemble une minorité musulmane, une gauche extrémiste et un centre universitaire international.
L’ambassadeur reconnaît qu’il est confronté, lorsqu’il donne des cours dans des universités britanniques, à des manifestations de protestations contre "Israël". Il a alors ordonné aux fonctionnaires de l’ambassade de se présenter nombreux dans ses cours pour faire face aux manifestants. Ce qui se passe dans les universités de Londres se passera également dans les universités des Etats-Unis, dans cinq ans seulement, croit-il.
L’institut affirme dans son rapport qu’"Israël" n’est pas prête à affronter la menace illégitimité. Son ministère des affaires étrangères n’a rien pour affronter cette campagne et pour protéger les diplomates israéliens qui supportent des campagnes de protestations plus que les autres.
Ce ministère ne possède ni les budgets, ni les personnels, ni une théorie d’action diplomatique pouvant faire face à ce phénomène qui n’arrête pas de prendre de l’ampleur.
Le rapport conseille de traiter de façon forte les chefs de la campagne. Il conseille aussi de mettre en place, dans les capitales concernées, un contre-réseau dans lequel les ambassades israéliennes seront le fer de lance.
Il conseille aussi d’attaquer ceux qui portent l’étendard de la privation de la légitimité. Il faut cependant faire la distinction entre ceux-là et ceux qui critiquent légitimement "Israël". Ces derniers, il faut les contenir, non les boycotter, dit le rapport.
Ary Chbitt, du journal Haaretz, croit que la mission du ministère des affaires étrangères consiste à freiner de telles campagnes. Mais la chance de réussir de cette mission est très mince, avec l’existence de Liberman à la tête du ministère des affaires étrangères.
Il note que le monde arabe méprise Liberman. L’Europe le prend comme une copie du Français Le Pen. Et les Etats-Unis voient en lui un perturbateur.
Le monde voit dans le président Pérez le beau visage d’Israël, en même temps qu’il voit en Liberman le visage hideux. Ce dernier, avec sa mauvaise langue et sa mauvaise conduite, ne fait qu’aggraver la crise d’"Israël". Il offre un soutien concret à toute personne voulant montrer "Israël" comme un Etat discriminatoire qui a déjà perdu la raison.
Article paru dans le journal hébreu Maariv, dimanche 14 février 2010 Traduit et résumé par le CPI