mercredi 17 février 2010

Le mufti d’Al Qods lance un SOS : « La mosquée d’Al Aqsa est en danger »

publié le mardi 16 février 2010
Hassan Moali

 
C’est un véritable SOS qu’a lancé hier à partir d’Alger le mufti d’Al Aqsa, d’Al Qods aux musulmans en général et aux Arabes en particulier pour sauver la sainte mosquée d’une destruction certaine.
L’imam Youcef Djemaâ Salama qui était hier l’invité du centre des études stratégiques d’Echaâb, a appelé les dirigeants arabes à faire de Jérusalem la « question centrale » du prochain sommet de la ligue arabe qui se tiendra en mars en Libye. Durant près de deux heures, le grand mufti a disséqué, preuves à l’appui, les plans israéliens visant à détruire la sainte mosquée et à « judaïser » Al Qods. Pour Youcef Djemaâ, « jamais cette ville n’a fait face à un tel danger, y compris quand les extrémistes israéliens eurent incendié la sainte mosquée en 1969 et même quand Ariel Sharon eut profané l’esplanade des mosquées en 2000 ». L’orateur qui a donné un long aperçu sur « des dangers et défis auxquels fait face la ville sainte », en veut pour preuve la poursuite des creusements dans le sous-sol de la mosquée Al Aqsa qui « menacent toute la structure ».
Signe que Israël envisage sérieusement d’ « en finir » avec ce symbole de l’Islam et des musulmans, le guide touristique officiel de la ville d’Al Qods diffusé par l’Etat hébreu ne situe même pas la mosquée d’Al Aqsa sur la carte ! En revanche, le temple de Salomon est bien mis en exergue. Le grand mufti a affirmé qu’Israël a arrêté trois scénarios pour s’approprier les lieux. D’abord diviser la sainte mosquée qui s’étale sur 144 000 m2, la détruire par le moyen de secousses artificielles ou solution rapide et radicale, la réduire en poussière par un tir de missile…Parallèlement à cette « profanation », les autorités israéliennes s’activent, d’après lui, à judaïser Al Qods en encourageant notamment l’expropriation des Palestiniens ou l’achat de leurs maisons à coups de millions de dollars.
Plan d’occupation du sol…
Aussi, l’administration occupante accorde des autorisations à tour de bras aux colons israéliens pour construire de nouvelles cités sauvages au nez et à la barbe de la communauté internationale. Les Palestiniens, eux, sont poussés en dehors de la ville, surtout depuis la construction du mur de séparation qui a forcé des milliers d’entre eux de se retrouver de l’autre côté de la barrière… de leur ville. L’objectif, d’après Youcef Djemaâ Salama, est d’aboutir à une supériorité démographique des juifs dans la ville sainte. Mais l’orateur rassure que malgré toutes ces mesures, 280 000 Palestiniens continuent encore de vivre dans la vieille ville et résistent vaillamment au « plan d’occupation du sol » de l’Etat hébreu. Mais la population israélienne a augmenté sensiblement pour atteindre 180 000 personnes en 2010.
Le mufti de d’Al Qods, a, par ailleurs, dénoncé le silence de l’Unesco sur ce « crime culturel » commis par Israël sur la mosquée d’Al Aqsa. Il s’est demandé également pourquoi les chrétiens observent le silence alors que les symboles de leur religion (l’église de la Nativité) sont situés à Al Qods. « Où est donc ce dialogue des religions et des civilisations dont on se gargarise ! », s’écrie Youcef Djemaâ Salama.Ce personnage charismatique, ancien ministre des Affaires religieuses de la Palestine, s’étonne de ce que le monde occidental se soit ému du fait que les talibans aient ciblé la statue de Bouddha en Afghanistan et se taisent dans cette entreprise de destruction de la mosquée d’Al Aqsa. « Il est tout de même curieux de constater que la statue de Bouddha a fait bouger le monde mais pas la grande mosquée ! », s’exclame l’orateur.
Ultimes recommandations du cheikh à Fatah-Hamas d’abord : « Réconciliez-vous avant le sommet de la Ligue arabe ». Aux arabes et musulmans : « Al Qods n’a pas besoin de soutien émotionnel ! »