mardi 16 février 2010

L’enfant Ghazala attend toujours ses parents enfermés par les occupants israéliens

[ 15/02/2010 - 23:53 ]
Palestine – CPI

Les noms de son père palestinien Ibrahim et de sa mère d’origine ukrainienne Irina sont sur la liste des captifs à échanger avec les occupants israéliens. Ghazala les attend avec la grande innocence et l’impatience d’une enfant de neuf ans. Je ne sais pas s’ils sortiront tous les deux, dit-elle, ma mère et mon père. Elle n’a plus confiance. Chaque fois, cela se passe de la même manière, on déclare une libération et rien ne se passe.
Sa mère s’appelait Irina Bolitchdik. Après son mariage avec son père Ibrahim, Irina a adopté l’Islam comme religion. Depuis, elle porte le voile islamique. Au tribunal, on disait qu’elle serait devenue proche du mouvement du Djihad Islamique. Le 22 mai 2002, elle et son mari ont été interpellés, accusés d’avoir transporté le Palestinien qui avait exécuté une opération martyre près de la ville de Tel Ar-Rabi (Tel-Aviv).
La petite Ghazala vit actuellement avec sa grand-mère Zaynab Sarahina. Sa sœur, son aînée d’un an, vit avec sa grand-mère maternelle en Ukraine.
Hadja Zaynab, la grand-mère paternelle de Ghazala, dit qu’elle s’occupe de la petite depuis qu’elle était nourrisson d’un an et quatre mois, une semaine après l’arrestation de son père et de sa mère. En fait, elle est restée une semaine avec sa mère dans le centre d’enquête d’Al-Maskobiyya, dans la ville d'Al-Quds.
Au début, les occupants israéliens n’ont pas permis au bébé de rendre visite à sa mère dans la prison. C’est après l’intervention de la Croix-Rouge qu’elle a commencé à la voir, dit la grand-mère. L’enfant, loin de sa mère, ne l’acceptait pas jusqu’il y a un an. Maintenant qu’elle le souhaite, ce sont les occupants israéliens qui mettent des bâtons dans ses roues, sous prétexte qu’elle ne porte pas de carte d’identité, ni palestinienne ni israélienne. Ils la bloquent sur leurs barrages.
« Le mois dernier, raconte la petite Ghazala, les larmes aux yeux, j’ai pleuré sur le point de passage de Tarqoumia. J’ai voulu retourner à la maison, parce que les femmes soldats m’avaient obligée à me déshabiller et à me déchausser pendant l’interrogation ».
Ghazala raconte comment elle se prépare pour aller rendre visite à sa mère. Elle se réveille à trois heures du matin, car le car part à quatre heures pour aller vers la prison des femmes Hecharoun. Elle essaie de faire ses devoirs dans le bus.
Enfin, elle exprime son grand souhait de voir sa sœur Yasmine vivant en Ukraine et parlant le russe. Ghazala connaît quelques mots russes, dit-elle.