lundi 25 janvier 2010

George Mitchell échoue dans ses négociations au Proche-Orient

publié le dimanche 24 janvier 2010
Le Monde avec AFP

 
La rencontre entre l’émissaire américain George Mitchell et le président palestinien Mahmoud Abbas a pris fin, vendredi 22 janvier, sur un constat de désaccord, comme la veille avec les Israéliens, dans un climat de scepticisme général quant à une relance du processus de paix.
"Nous voulons reprendre les négociations sur la base d’une délimitation des frontières d’un Etat palestinien sur toutes les terres palestiniennes occupées depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, et d’un arrêt total de toutes les activités de colonisation", a déclaré le négociateur palestinien Saëb Erakat aux journalistes à l’issue de trois heures d’entretien.
"La partie américaine veut maintenant reprendre les discussions sans demander un gel complet des colonies", a constaté M. Erakat, soulignant que le président américain Barack Obama restait toutefois engagé dans le règlement du conflit israélo-palestinien. M. Mitchell n’a fait aucun commentaire. Dans une interview publiée jeudi par l’hebdomadaire Time, le président Obama a lui-même reconnu avoir mal évalué les possibilités de paix au Proche-Orient. "Je pense que nous avons surestimé nos possibilités de les convaincre [Israéliens et Palestiniens]" d’engager des négociations de paix, a-t-il avoué candidement. "C’est un problème inextricable", a-t-il estimé, en renvoyant Israéliens et Palestiniens dos à dos.
"ISRAËL NE POSE AUCUNE CONDITION À LA REPRISE DES POURPARLERS"
Côté israélien, l’heure est aussi au pessimisme sur une reprise rapide des négociations de paix suspendues il y a un peu plus d’un an. "Les chances d’une reprise du processus de paix sont minces", a déclaré un ministre israélien au quotidien Haaretz, estimant sous couvert de l’anonymat que la mission Mitchell est vouée à l’échec. Palestiniens et Israéliens se sont rejetés la responsabilité du blocage, s’accusant mutuellement de poser de nouvelles conditions à la reprise du dialogue.
"Israël ne pose aucune condition à la reprise des pourparlers. Les Palestiniens torpillent cette reprise en fixant des conditions qu’ils n’avaient auparavant jamais exigé d’aucun gouvernement israélien", a commenté le premier ministre Benyamin Nétanyahou [1] L’envoyé spécial américain pour le Proche-Orient avait rencontré jeudi les principaux dirigeants israéliens, dont M. Nétanyahou et le ministre de la défense Ehoud Barak, sans la moindre avancée apparente après ces entretiens.
Sur le fond, les positions entre les deux parties sur les grands dossiers d’un règlement de paix – frontières d’un futur Etat palestinien, colonisation israélienne, Jérusalem-Est, réfugiés – apparaissent très éloignées. L’Autorité palestinienne de M. Abbas refuse de reprendre le dialogue sans un gel total de la construction dans les implantations juives en Cisjordanie occupée. Israël, de son côté, a accepté de freiner la construction dans les colonies pendant dix mois mais ce moratoire ne concerne pas Jérusalem-Est, à majorité arabe et annexé après la guerre des Six-Jours en juin 1967.
[1] le cynisme de cet individu n’ a pas de limite. Qui a des exigences ? Selon l’AP relayée par Yahoo, le 21 janvier :"

Nétanyahou souhaite une présence israélienne en Cisjordanie même après un accord de paix

Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou s’est prononcé mercredi en faveur d’une présence israélienne en Cisjordanie, même après la conclusion d’un accord de paix avec les Palestiniens.
Il a souligné que les tirs de roquettes sur le territoire israélien depuis les frontières du Liban et de la Bande de Gaza nécessitaient qu’Israël soit en mesure d’empêcher l’importation de telles armes dans un futur Etat palestinien en Cisjordanie.
"Dans le cas d’un futur règlement avec les Palestiniens", l’accord "exigera une présence israélienne dans la partie est d’un éventuel Etat palestinien", a-t-il dit sans autre précisions.
C’est la première fois que le Premier ministre israélien formule une telle exigence.
Le négociateur en chef palestinien Saeb Erekat a rejeté l’appel de Benyamin Nétanyahou à une présence israélienne dans un futur Etat palestinien.
Les Palestiniens souhaitent créer un Etat indépendant en Cisjordanie, dans la Bande de Gaza et à Jérusalem Est, sans présence israélienne, militaire ou civile. AP".http://fr.news.yahoo.com/3/20100120...