vendredi 10 juillet 2009

5ème anniversaire de la décision de la Cour internationale de Justice sur le mur d’Israël

jeudi 9 juillet 2009 - 16h:05

BADIL



Les boycotts, désinvestissements et sanctions contre Israël doivent se poursuivre jusqu’à ce que le mur soit démoli et que ses victimes aient obtenu réparation.

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Le mur à Bethléhem (photo 136è mission civile CCIPPP)

Ce 9 juillet 2009 marque le cinquième anniversaire de l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice sur la légalité du mur de 724 kilomètres qu’Israël continue de construire à travers la Cisjordanie.

La décision de la CIJ était claire et sans ambiguïté : la construction du mur est illégale ; Israël doit immédiatement y mettre fin, démanteler les sections déjà construites et restituer les propriétés confisquées ; et les Palestiniens spoliés par la construction doivent être indemnisés. La Cour déclare en outre que tous les Etats ont l’obligation de ne reconnaître aucune situation illégale résultant de sa construction et de n’accorder aucune aide, ni prêter assistance, à la situation créée par une telle construction.

La décision de la CIJ devrait avoir été une victoire pour les forces qui exigent le respect et l’application du droit international. Au lieu de cela, elle est devenue un symbole du non respect par Israël de ce droit international et de la carence de la communauté internationale à tenir Israël pour responsable de ses crimes ; malgré les conséquences désastreuses d’une telle impunité sur la vie des Palestiniens qui continuent d’être expulsés de leur patrie.

Le mur a créé de façon nette six ghettos à travers les territoires palestiniens occupés, comprenant 98 enclaves et 312 810 Palestiniens qui sont entourés de fils de fer barbelés, de murs et de miradors. Il y a au moins 14 364 personnes qui ont été transférées depuis les 145 localités que traverse le mur, avec quelque 90 000 Palestiniens menacés directement de transfert si la construction du mur va à son terme.

A défaut de recours à un mécanisme compétent non partisan pour mettre en application la décision de la CIJ, les Palestiniens n’ont guère d’options pour défendre leurs droits et résister à leur transfert. Alors que les manifestations populaires se poursuivent chaque semaine dans certains villages comme Bil’in, Ni’lin et Ma’sara dont les terres continuent d’être volées, les Palestiniens ont manqué jusqu’ici des forces d’appui suffisantes pour résister à la puissance militaire israélienne et à l’impunité qui l’accompagne, impunité qui est assurée à Israël par la communauté internationale.

Dans ce contexte, rien ne peut remplacer l’indispensable promotion du combat d’une société civile internationale, large, pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions contre Israël, auxquels appelle la société civile palestinienne depuis 2005 (Voir notamment le site des Missions civiles). Une telle campagne a l’autorité et la force morales de faire contrepoids aux forces qui soutiennent l’apartheid israélien. Ceux qui paient leurs impôts à des gouvernements qui soutiennent Israël, ceux qui se servent des produits israéliens, soit pour les revendre, soit pour les consommer, et ceux qui s’engagent dans des forums universitaires, culturels et sportifs qui normalisent le régime d’occupation israélien, son colonialisme et son apartheid, tous ont entre leurs mains la force d’arrêter la machine qui fait que l’apartheid israélien est politiquement viable, et profitable matériellement.

9 juillet 2009 - BADIL (Centre de documentation sur les droits de citoyenneté des Palestiniens et sur les droits des réfugiés palestiniens) - Bethléhem occupée. - BADIL - traduction : JPP