mardi 24 novembre 2009

Nouvelle Intifada : le vote de la diaspora et des réfugiés palestiniens ?

lundi 23 novembre 2009 - 07h:15

Hugo van Randwyck
The Palestine Telegraph

La diaspora et les réfugiés palestiniens peuvent jouer un rôle dans les options pour la paix et les solutions. Les élections palestiniennes à venir peuvent être les Elections de l’Unité, et être l’occasion pour les réfugiés et la diaspora de rejoindre la Cisjordanie et la bande de Gaza, dans ce qui serait vu et entendu par le monde, à travers les urnes, comme une nouvelle forme d’Intifada.

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Les Palestiniens qui vivent en dehors de la Terre sainte pourraient avoir sur leur carte électorale leurs villes et leurs circonscriptions électorales d’origine.


Le moment est-il venu pour une nouvelle Intifada ? Pour essayer quelque chose de neuf ? Que se passerait-il si la diaspora et les réfugiés palestiniens votaient ensemble avec les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza ? Le moment est-il venu pour eux de faire entendre leurs voix par les urnes ? Et à travers le monde ? Les prochaines élections palestiniennes pourraient être celles de tous, les Elections de l’Unité. Etre l’expression de tous ceux qui n’ont pu revenir dans leurs foyers et villages, et qui n’ont jamais pu s’inscrire pour voter dans un isoloir.

Les Israéliens et les Etats-uniens ne semblent pas modifier leurs actes sur le terrain. La situation politique montre un Hamas et un Fatah à la recherche d’idées unitaires. En incluant la diaspora et les réfugiés palestiniens, les Palestiniens auraient une expression plus complète et aussi des élus qui auraient reçu le soutien direct des réfugiés.

Les Israéliens qui ont des passeports américains peuvent voter aux élections américaines, à des milliers de milles de chez eux, pourquoi les réfugiés palestiniens au Liban, en Jordanie, en Syrie et en Egypte ne voteraient-ils pas aux élections palestiniennes ? L’expulsion d’un peuple en 1948 et en 1967 peut également être considérée comme l’expulsion d’électeurs.

La Première Intifada : elle a conduit à la mise en place de nouvelles institutions, notamment d’une Commission électorale indépendante.

La Deuxième Intifada : elle a conduit à ce que plus de peuples dans le monde sachent ce qui se passait, cependant elle a conduit aussi à la construction du mur.

Une nouvelle Intifada : avec la diaspora et les réfugiés palestiniens qui voteraient, et qui voteraient le même jour que les électeurs de Cisjordanie et de la bande de Gaza, cela permettrait aux Palestiniens à travers le monde de se rassembler aussi en faveur de leurs élus pour qu’ils les reconnaissent comme électeurs, et aussi qu’ils les rattachent à leurs villes d’origine.

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L’expulsion d’un peuple en 1948 et en 1967 peut également être considérée comme l’expulsion d’électeurs.

Les Palestiniens qui vivent en dehors de la Terre sainte pourraient aussi avoir sur leur carte électorale leurs villes et leurs circonscriptions électorales d’origine, par exemple : Haïfa, Acre, Beisan, Safed, Nazareth, Tulkarem, Jaffa, Jénine, Tibère, Ramallah, Naplouse, Ramleh, Hébron, Gaza, Jérusalem, Beer Sheva. Donc ils pourraient entrer dans des bureaux de vote et mettre leur bulletin dans l’urne, tamponné avec leur ancienne circonscription électorale, par exemple, Jaffa, Haïfa - et les télévisions feraient connaître les procédures du vote à travers le monde. Une Intifada, ça peut être beaucoup de choses.

Ils pourraient voter pour des candidats de leur circonscription électorale d’origine et ainsi avoir des élus qui parleraient de ces secteurs, et de ce que ces réfugiés et cette diaspora aimeraient comme solutions et comme choix. D’autres options sont encore possibles, notamment d’organiser des référendums pour des solutions aux réfugiés et à la diaspora.

La Commission centrale des élections palestiniennes comprend de nombreux membres qualifiés et formés, respectés internationalement : voir son site : Commission centrale des élections - Palestine.

La plupart des réfugiés vivent dans la région et sont tous informés des diverses agences avec tous les détails, il leur serait aisé de les consulter pour voter. Les premières élections palestiniennes, en 1996, ont demandé 10 semaines de préparation, dont l’inscription de un million d’électeurs. Aujourd’hui, les équipes sont mieux formées et plus expérimentées.

Existe-t-il un processus internationalement reconnu pour que les réfugiés puissent voter dans leur pays d’origine ? oui. Il s’appelle Out Of Country Voting (OCV), (Voter en dehors de son pays), ou encore, « vote par correspondance ».

La diaspora et les réfugiés palestiniens possèdent beaucoup de compétence et d’énergie, ils pourraient être mieux organisés avec des représentants librement élus et lancer des initiatives nouvelles pour augmenter le nombre d’élus dans le monde qui auraient un regard sur les réalités et comprendraient que les gouvernements doivent changer de politique. Les électeurs en Cisjordanie ont le pouvoir de révoquer le gouvernement et de le remplacer par de nouveaux dirigeants. Ils ont aussi la liberté d’organiser des rassemblements en faveur de la démocratie, appelant à la reconnaissance des votes de la diaspora et des réfugiés palestiniens.

Peut-être faut-il revoir aussi la durée du mandat, entre chaque élection. Que penser par exemple d’un mandat de deux ans, permettant ainsi aux représentants politiques d’avoir une réflexion rétroactive sur leurs réalisations sur une durée plus courte... Des sièges supplémentaires pourraient être ajoutés pour les secteurs dans l’Israël d’avant 1967.

Quel que soit le choix retenu, en organisant les élections tous les deux ans, voire un an après les Elections de l’Unité, les élus auront eu la possibilité d’écouter ce que veulent les gens et les différentes options.

Alors, que pourraient faire les élus aux premières Elections de l’Unité ?

Premièrement, un recensement complet des Palestiniens - oui, avec les enfants et les petits-enfants de ces déplacés, étant donné qu’ils vivraient probablement toujours en Terre sainte, ou s’ils avaient vécu ailleurs, ils auraient la double nationalité.

Deuxièmement, élaborer le cadre politique pour le gouvernement.

Troisièmement, mieux représenter tous les Palestiniens à l’étranger, ceux de Cisjordanie, de la bande de Gaza, les réfugiés et ceux de la diaspora.

Quatrièmement, d’autres idées peuvent venir probablement.

La diaspora et les réfugiés palestiniens peuvent jouer un rôle dans les options pour la paix et les solutions. Les élections palestiniennes à venir peuvent être les Elections de l’Unité, et être l’occasion pour les réfugiés et la diaspora de rejoindre la Cisjordanie et la bande de Gaza, dans ce qui serait vu et entendu par le monde, à travers les urnes, comme une nouvelle forme d’Intifada, leur « voix d’électeur » s’y étant exprimée, et aussi comme de nouvelles idées pour la paix.

Royaume-Uni, le 22 novembre 2009 - The Palestine Telegraph - traduction : JPP