mardi 22 septembre 2009

Obama réunit Netanyahu et Abbas pour un sommet sans illusions

22/09/2009

Une vue générale de la colonie Kokhav Hashahar en Cisjordanie. La colonisation israélienne constitue l’un des principaux obstacles à l’avancée des pourparlers de paix. Baz Ratner/Reuters
Une vue générale de la colonie Kokhav Hashahar en Cisjordanie. La colonisation
israélienne constitue l’un des principaux obstacles à l’avancée








des
pourparlers de paix. Baz Ratner/Reuters
Israéliens et Palestiniens affichent leur scepticisme sur les chances d'une rapide relance des négociations de paix à l'issue de la réunion d'aujourd'hui à New York.
Le président américain Barack Obama ne place pas « d'attentes grandioses » quant aux résultats de son entretien d'aujourd'hui avec Mahmoud Abbas et Benjamin Netanyahu, a dit hier le porte-parole de la Maison-Blanche. Barack Obama entend profiter de cette réunion avec le président de l'Autorité palestinienne et le Premier ministre israélien pour « continuer à consolider les progrès » sur les pourparlers de paix au Proche-Orient, a ajouté son porte-parole Robert Gibbs.
L'entrevue, qui réunira les trois dirigeants pour la première fois, aura lieu aujourd'hui à New York en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. Les États-Unis tentent en vain d'obtenir d'Israël un gel total des colonies en Cisjordanie, principal obstacle à une reprise des négociations de paix interrompues lors du déclenchement de l'offensive israélienne sur la bande de Gaza, en décembre dernier. Washington se heurte au refus du gouvernement israélien, qui a offert à l'émissaire de Barack Obama dans la région, George Mitchell, un moratoire de neuf mois sur la construction de nouveaux logements. Mitchell demandait un an renouvelable. Lundi, le porte-parole de Benjamin Netanyahu a prévenu que le Premier ministre israélien défendrait sa position lors de la réunion tripartite. « Vous n'avez jamais entendu le Premier ministre indiquer qu'il gèlerait les constructions. C'est l'inverse qui est vrai », a dit le porte-parole Nir Hefetz à la radio militaire israélienne. « Les conditions ne sont pas mûres pour une relance des négociations formelles, mais cette rencontre va dans la bonne direction », a de son côté affirmé hier matin le secrétaire du gouvernement Zvi Herzog à la radio militaire. « Ce n'est pas un hasard si, depuis des années, toutes les tentatives pour arriver à un accord ont échoué. Le sujet est compliqué. Tous ceux qui s'impliquent de loin dans ce processus comprennent qu'il n'y a pas de raccourci », a expliqué M. Herzog, un proche collaborateur de M. Netanyahu, qui s'est envolé dans la journée à destination de New York.
Le vice-ministre des Affaires étrangères, Dany Ayalon, s'est lui aussi efforcé de tempérer les attentes concernant le sommet tripartite de New York. « L'aspect le plus important de cette rencontre, c'est qu'elle a lieu », a-t-il souligné. « Il y a une limite à l'implication américaine. Le président (Obama) ne peut vouloir davantage la paix que les parties impliquées. Ce constat concerne surtout les Palestiniens qui ont adopté des positions maximalistes », a déclaré M. Ayalon à la radio publique.
Hier, à Jérusalem, des représentants des colons israéliens ont pour leur part érigé une tente près du bureau de M. Netanyahu afin de protester contre un éventuel gel de la construction dans les implantations de Cisjordanie. « Nous sommes venus dire à Netanyahu qu'il doit expliquer à Obama que le peuple juif est depuis toujours en Judée-Samarie (Cisjordanie) et qu'il le restera après lui (Obama) », a déclaré à l'AFP le maire de la colonie de Beit Arie, Avi Naim.
Du côté palestinien, le ton n'est guère plus encourageant. « Il s'agira d'une rencontre formelle, car nous n'avons pas voulu décevoir l'administration américaine qui demandait sa tenue », a affirmé ce week-end à l'AFP un haut responsable palestinien sous le sceau de l'anonymat. « Cela ne signifie pas une reprise des négociations de paix parce que celles-ci dépendent de l'arrêt de la colonisation » israélienne en Cisjordanie occupée, a-t-il répété. « La voie est à présent bloquée », avait estimé M. Abbas à l'issue d'un entretien avec le président égyptien, Hosni Moubarak, le week-end dernier au Caire.