vendredi 7 août 2009

Washington négocierait un gel d’un an de la colonisation

07/08/2009

Ce Palestinien, membre de la famille Hanoun, dort dans sa voiture dans la rue, après avoir été expulsé par la police israélienne de sa maison située dans le quartier Jarrah à Jérusalem-Est.Ahmad Gharabli/AFP
Ce Palestinien, membre de la famille Hanoun, dort dans sa voiture dans la rue, après avoir été expulsé par la police israélienne de sa maison située dans le quartier Jarrah à Jérusalem-Est.Ahmad Gharabli/AFP
ISRAËL « Le problème, c'est l'Iran et non les colons juifs », estime le numéro deux du Parti républicain.

Les États-Unis ont demandé à Israël de s'engager à geler pendant un an toute activité de colonisation en Cisjordanie afin d'inciter les pays arabes à prendre des mesures en vue d'une normalisation de leurs relations avec l'État hébreu, a rapporté hier le quotidien Haaretz. Le journal précise que cette proposition a été formulée par l'émissaire spécial de Barack Obama pour le Proche-Orient, George Michell, lors d'un entretien avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu la semaine dernière à Jérusalem. Opposé à un arrêt pur et simple de la colonisation en Cisjordanie, comme le stipule la feuille de route pour la paix adoptée en 2003, Israël préférerait que le gel des activités soit limité à six mois plutôt qu'un an, ajoute Haaretz.
Le ministre de la Défense, Ehud Barak, s'est refusé à tout commentaire sur cette information lors d'interviews accordées à deux radios israéliennes. Mais il a déclaré qu'une « tentative pour parvenir à des accords » avec Washington sur la question du gel des colonies était menée en parallèle à des efforts pour persuader les pays arabes de consentir à des gestes d'ouverture envers Israël. « Tout cela s'inscrit dans le cadre d'un large plan pour un accord régional complet qui prend apparemment forme à l'initiative du président Obama avec les Palestiniens pour objectif principal », a-t-il déclaré, précisant que la « porte restait ouverte » à la Syrie et au Liban.

Cependant, un porte-parole de la présidence du Conseil, interrogé par l'AFP, a affirmé qu'il n'était « pas au courant des informations » publiées par le Haaretz et qu'il s'agit de « pures spéculations médiatiques qui font malheureusement surface trop souvent ».
Les négociations vont se poursuivre dans les prochaines semaines, notamment lors d'une rencontre prévue entre MM. Netanyahu et Mitchell le 26 août à Londres, à l'occasion d'une visite du Premier ministre dans la capitale britannique, a poursuivi le journal. George Mitchell et Benjamin Netanyahu avaient fait état la semaine dernière de progrès dans leurs discussions, mais aucun n'a clairement évoqué la question des colonies dans ses commentaires. Ce dossier a provoqué les plus vives tensions depuis dix ans dans les relations américano-israéliennes.
De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré qu'il refusait de reprendre des négociations avec Israël, suspendues depuis l'intervention israélienne à Gaza en décembre, tant que la colonisation n'aura pas cessé.
Ehud Barak, qui a également rencontré l'émissaire américain la semaine dernière, a déclaré mardi dernier que les États-Unis dévoileraient « dans les semaines à venir » un plan de paix pour le Proche-Orient. Il a invité son pays à l'accepter. Le dirigeant travailliste a évoqué la possibilité d'un accord en vertu duquel Israël devrait geler sa politique de colonisation, mais serait autorisé à achever les projets en cours en échange de gestes de paix des États arabes.
Par ailleurs, Eric Cantor, numéro deux du Parti républicain à la Chambre des représentants américains, a appelé hier, à Jérusalem, la communauté internationale à stopper ses pressions sur Israël à propos de la colonisation et à faire face aux menaces du nucléaire iranien.
« J'ignore pourquoi l'attention se focalise sur la question des colonies (...) Je crois qu'il faudrait surtout se préoccuper de la menace existentielle que l'Iran ferait peser sur Israël s'il était doté de l'arme nucléaire », a estimé M. Cantor à la radio publique israélienne. Selon lui, ce sont les Palestiniens - et non les colonies - qui font obstacle à la reprise du processus de paix au Proche-Orient, parce qu'ils refusent de reconnaître le caractère juif de l'État d'Israël.
l'orient le jour