mercredi 22 juillet 2009

Les colonies sauvages israéliennes bientôt rasées ?


22/07/2009

Des Palestiniens de Burin, dans le nord de la Cisjordanie, inspectent un champ d’olivier détruit par des colons installés dans les environs.                         Jaafar Ashtiyeh/AFP
Des Palestiniens de Burin, dans le nord de la Cisjordanie, inspectent un champ d’olivier détruit par des colons installés dans les environs. Jaafar Ashtiyeh/AFP
ISRAËL Après les États-Unis, l'UE, la Russie et la France font pression sur l'État hébreu.

L'armée israélienne prépare une « opération coup de poing » pour raser en une journée les 23 colonies juives sauvages de Cisjordanie que l'État juif s'était engagé auprès de son allié américain à démanteler il y a déjà huit ans, a rapporté hier le quotidien Haaretz.
L'article du journal de centre gauche n'avance pas la date d'une telle opération, mais précise que l'armée s'est livrée la semaine dernière à une répétition générale pour se préparer à l'évacuation de force des 8 000 colons installés dans ces « avant-postes » jamais autorisés par les autorités.

Ces préparatifs ont été menés par l'armée en étroite liaison avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a promis au président américain Barack Obama la destruction de ces colonies sauvages en contrepartie de la poursuite de « l'extension naturelle » des colonies existantes.
Des porte-parole du chef du gouvernement et de l'armée ont refusé de commenter l'article paru dans Haaretz sous la signature d'un éditorialiste auquel l'ancien Premier ministre Ariel Sharon, toujours dans le coma, avait confié son intention d'évacuer la bande de Gaza, ce qui fut fait en 2005.
Pinhas Wallerstein, un des dirigeants des colons, a qualifié l'information du journal de « complètement délirante », bien que le vice-ministre israélien de la Défense Matan Vilnaï ait déclaré il y a deux mois que ce dossier était prioritaire pour le nouveau gouvernement Netanyahu, dominé par la droite. Mais, au micro de la radio de l'armée, il n'a pas exclu que les colons soient amenés à conclure avec les autorités des « accords douloureux », tout en excluant qu'ils résultent de pressions américaines. Le ministère israélien de la Défense s'est refusé à dévoiler la liste des implantations visées, pour se ménager un effet de surprise.
Parallèlement, l'UE, la France et la Russie ont joint leurs voix hier à celle des États-Unis pour amener Israël à stopper sa politique de colonisation de Jérusalem-Est, accentuant la pression internationale sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu qui a refusé jusqu'à présent de plier.
Usant d'un langage assez sévère, la présidence suédoise de l'Union européenne a enjoint Israël de s'abstenir de toute action « provocatrice » à Jérusalem-Est. Catégorie dans laquelle elle a rangé les « démolitions » de maisons palestiniennes et les « évictions » des familles y habitant qu'entraînera la construction du nouveau quartier de colonisation auquel la municipalité israélienne a donné son feu vert.
Washington a déjà demandé à Israël de stopper son projet de construction de 20 logements juifs à Jérusalem-Est, une demande rejetée pour l'instant par le Premier ministre israélien.
La France a convoqué au Quai d'Orsay l'ambassadeur israélien à Paris, Daniel Shek, afin de réclamer à Israël l'arrêt de cette colonisation, a indiqué hier le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, quelques jours après une mesure similaire des États-Unis.
La Russie enfin a aussi appelé hier Israël à « stopper immédiatement » la construction du nouveau quartier de colonisation à Jérusalem-Est, selon le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Andreï Nesterenko.
Israël a toutefois rejeté les appels des États-Unis, de la France, de l'Union européenne et de la Russie à geler la colonisation à Jérusalem-Est.
Par ailleurs, les États-Unis pourraient réduire d'un milliard de dollars les garanties bancaires accordées par le Trésor américain à des emprunts d'Israël pour compenser les investissements dans les colonies, a indiqué un quotidien économique israélien.
Dans ce contexte tendu entre les deux pays, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates compte effectuer lundi prochain une courte visite en Israël, alors que l'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell se rendra dans la région d'ici à la fin de la semaine.
l'orient le jour