jeudi 23 juillet 2009

Israël et les États-Unis semblent s’acheminer vers une « collision »

23/07/2009

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exclu tout démantèlement de la barrière de séparation érigée par Israël en Cisjordanie.                       Ammar Awad/Reuters
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exclu tout démantèlement de la barrière de séparation érigée par Israël en Cisjordanie. Ammar Awad/Reuters
PROCHE-ORIENT Les experts de l'Institut d'études sur la sécurité nationale, lié à l'Université de Tel-Aviv, publient leur rapport annuel.

Israël et les États-Unis s'acheminent vers « une collision » en raison de l'impasse où se trouve le processus de paix avec les Palestiniens et la Syrie, ont estimé hier des chercheurs du principal institut israélien d'études stratégiques.
« Ni l'accord conditionnel du Premier ministre Benjamin Netanyahu à la création d'un État palestinien ni les ententes partielles entre Israël et Washington sur le dossier du nucléaire iranien ne suffisent à empêcher les deux pays de se retrouver sur la voie d'une collision », ont estimé dans leur rapport annuel les experts de l'Institut d'études sur la sécurité nationale (INSS), lié à l'Université de Tel-Aviv.
Pour éviter une impasse prolongée et une confrontation avec Washington aux conséquences stratégiques « graves » pour Israël, ils préconisent qu'Israël « lance ses propres initiatives » tout en considérant que l'idée d'une « paix économique » prônée par M. Netanyahu ne pouvait constituer une solution. Selon eux, ces initiatives doivent viser de « nouveaux accords intérimaires avec les Palestiniens », dans la perspective d'un règlement global à plus long terme, compte tenu de l'impossibilité à court terme de surmonter les divergences de fond et de la fracture du camp palestinien entre l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas et le Hamas qui contrôle la bande de Gaza.
« La perspective d'une collision avec Washington est très préoccupante, les responsables du département d'État en sont déjà à évoquer de possibles sanctions économiques », a affirmé à l'AFP l'un des auteurs du rapport, le général de réserve Shlomo Brom. Mardi, un porte-parole du département d'État avait jugé « prématuré » de parler de pressions financières sur Israël pour obtenir un gel de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est sans exclure totalement cette possibilité.
Tout en estimant que les « divergences avec Washington ne mettaient pas en question l'engagement fondamental des États-Unis pour assurer la sécurité d'Israël », Shlomo Brom a relevé leur impact négatif sur la coopération stratégique entre les deux pays. Selon lui, ces tensions pourraient avoir pour conséquence un refus américain d'accéder à la demande d'Israël d'installer des systèmes d'avionique israéliens sur des avions F-35 qu'Israël veut acquérir aux États-Unis. « Le dialogue stratégique entre les deux pays est au point mort », dans la mesure où ce dialogue se déroule entre le président américain Barack Obama et M. Netanyahu, a poursuivi ce chercheur.
Concernant le conflit avec le Hamas, l'INSS estime que l'offensive israélienne du début de l'année dans la bande de Gaza a apporté à Israël une « stabilité relative » basée sur la dissuasion. Mais, selon Shlomo Brom et d'autres chercheurs, ce résultat aurait pu être atteint sans avoir recours à une guerre (qui a fait plus de 1 400 morts palestiniens) ou du moins par une opération plus brève et moins meurtrière. La chercheuse Anat Kurz a envisagé pour sa part « une forme de dialogue avec le Hamas », en vue de « consolider le cessez-le-feu » tout en excluant des négociations de paix avec une organisation qui prône la destruction d'Israël.
Un autre chercheur, Ephraïm Kam, a pour sa part totalement exclu qu'Israël attaque les installations nucléaires iraniennes sans le feu vert des États-Unis.
l'orient le jour