jeudi 1 octobre 2009

La stratégie mondiale d’Obama

publié le mercredi 30 septembre 2009

Abdel-Moneim Saïd
Pour avoir une image complète des mutations actuelles internationales qu’on a surnommées le monde de Barack Obama ou l’après-11 septembre, il est nécessaire de faire le lien entre les événements internationaux, régionaux et même locaux pour en avoir une nouvelle relecture.

Cela après la politique internationale de George Bush et des néo-conservateurs aux Etats-Unis qui a entraîné la planète dans un état de crise et de tension et multiplié la violence et la contre-violence entre les différentes sociétés et à l’intérieur de chacune d’elles. La politique de Bush a attisé le conflit entre les cultures et a consacré la division au sein des coalitions historiques. La question qui se pose actuellement est de savoir s’il existe un lien entre ces différents événements, depuis la décision des Etats-Unis d’annuler son projet de bouclier antimissile qu’ils tentaient à installer en Pologne et en République tchèque et l’amorce des pourparlers du Moyen-Orient par la réunion tripartite tenue par Barack Obama avec Netanyahu et Abbass à New York. Viennent s’ajouter les négociations entre Washington et Téhéran sur les possibilités de la possession par l’Iran de l’arme nucléaire et la situation américaine en Iraq, en Afghanistan et au Pakistan et enfin la défaite de Farouk Hosni, ministre égyptien de la Culture, aux élections de l’Unesco et le succès de la candidate bulgare.

Tous ces événements ne doivent pas être conçus séparément, car ils coexistent tous dans un monde formulé par l’administration de George Bush. Cette dernière qui a imposé un déni planétaire des problèmes urgents du Moyen-Orient. Cette même administration estimait en effet qu’il existait des conflits et des causes dans l’Histoire qui ne connaissaient pas de solutions, à l’instar du conflit arabo-israélien. Dans ce même ordre d’idées, elle a vu que la Russie n’était pas un nouveau-né de l’ordre mondial de la fin de la guerre froide, mais qu’elle est le prolongement de l’Union soviétique sous d’autres formules ou encore de l’Empire russe sous de nouvelles formes. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui au centre de l’Europe imaginent que cela est vrai.

Cette même administration a fait de Téhéran, après l’Iraq et l’Afghanistan, un objectif pour donner naissance à un autre monde, dans lequel les pays arabes et musulmans subiront un changement semblable à celui de l’Est de l’Europe et certains pays d’Asie et de l’Amérique du Sud. Chaque ordre mondial est régi par une certaine théorie. Et l’ordre, qui a sévi tout au long des dernières années, était régi et orienté par la célèbre théorie du conflit des civilisations et peu importe si le monde l’acceptait ou non. Pour mieux comprendre le monde qui nous entoure, nous devons à notre tour faire le lien entre les différents événements. Pour résumer, nous dirons que ce qui se passe actuellement est une tentative des Etats-Unis de créer un nouvel ordre fait de superpuissances mondiales influentes, non pas uniquement pour diriger le monde mais également pour résoudre ses problèmes incurables depuis la crise économique jusqu’au dossier du Moyen-Orient. Il y a toujours une nouveauté qui apparaît. Mais puisque les Etats-Unis ne peuvent ni gouverner le monde ni organiser son économie, il est donc indispensable de mettre en place un bloc de forces dont l’ambition et les capacités sont suffisamment puissantes pour stabiliser le monde d’une part et régler ses litiges d’autre part. Mais n’était-ce pas là l’objectif des fondateurs des Nations-Unies lorsqu’ils ont accordé le droit de veto à 5 Etats uniquement ? Si nous retrouvons dans le monde d’aujourd’hui de nouvelles forces comme le Japon, l’Allemagne, le Brésil et l’Inde, pourquoi n’adhèrent-elles pas tous au club des grands sous de nouveaux regroupements, tels que le G20 ?

Le premier pas dans la mise en place du système commence toujours par le changement de pensée. L’administration Obama ne prend pas de positions unilatérales à l’encontre de celle de Bush dans les dossiers internationaux, mais elle a tendance à opter pour le multilatéralisme et œuvre toujours pour les concertations mondiales. Ceci s’est manifestement révélé pendant les réunions de la dernière Assemblée générale de l’Onu. Pour que le changement ne soit pas des mots creux, il faut qu’il soit suivi par des actes concrets, comme le fait d’annexer la Russie à la coalition internationale occidentale pour éviter qu’elle ne soit à l’origine de l’échec des efforts internationaux. L’incarnation de cette étape serait de mettre un terme au programme de boucliers antimissiles, car sa persistance prouve que la Russie fait toujours partie du camp des adversaires et non pas des amis.

Quels que soient les prétextes avancés, il n’en demeure pas moins que l’objectif essentiel est d’attirer la Russie et de l’intégrer au nouvel ordre en tant qu’allié et ami.

La décision américaine de rectifier le tir à l’égard de Moscou prépare le terrain à un dialogue stratégique entre les Etats-Unis et la Russie et à un rapprochement des points de vue. Ce qui contribuerait certes à sauvegarder la stabilité et la sécurité mondiale. D’ailleurs, l’administration Obama a besoin du soutien russe pour acheminer les aides vers l’Afghanistan, surtout avec les difficultés qu’affrontent les Etats-Unis en Afghanistan.

Un tel dialogue ira jusqu’à attirer Moscou à se ranger sur la position occidentale concernant la question du nucléaire iranien. Les Etats-Unis revendiquent vraisemblablement l’annulation de la vente des missiles S-300 antiaériens à Téhéran. Le déploiement de ces missiles dans l’océan des installations nucléaires iraniennes peut apporter de la protection à ces stations.

La stratégie d’Obama ne consiste pas uniquuement à attirer la Russie contre l’Iran ou à régler le problème de l’Afghanistan, mais elle se prolonge aussi à l’Iraq et à la paix au Moyen-Orient. L’important pour Washington est d’être le chef d’orchestre d’un groupe composé de musiciens talentueux et performants.

Ingrid, Gilad, Roman…..et Salah, et Salah, et Salah !

publié le mercredi 30 septembre 2009

Brahim Senouci
Une candidate colombienne ; Un tankiste israélien ; Un cinéaste polonais... Fançais aussi, ils bénéficient du soutien de la machine politico-économico-diplomatique de la France. Salah Hamouri lui est français, rien d’autre que français. Pourtant la machine politico-économico-diplomatique de la France exige de lui qu’il demande pardon pour un crime imaginaire.

Une candidate colombienne à l’élection présidentielle en Colombie est prise en otage par les FARC. Par bonheur, elle a aussi la nationalité française. Elle bénéficie ainsi du soutien de la machine politico-économico-diplomatique de la France ; fort heureusement, elle est libre aujourd’hui. Elle le doit en grande partie à cette machine.

Un tankiste israélien est capturé par des résistants palestiniens. Ce qui serait considéré comme un fait d’armes sous toutes les latitudes est appelé prise d’otage quand il s’agit d’un ressortissant israélien. Sa nationalité lui donne droit à l’extrême mansuétude de la France ; qui plus est, il se trouve qu’on découvre qu’il a aussi la nationalité française. Il est toujours prisonnier, au grand dam de la machine politico-économico-diplomatique de la France. Le Hamas ne comprend pas qu’il doit libérer son gentil prisonnier qui n’a pas réussi, pauvre enfant, à prendre part aux agapes organisées par son armée entre le 20 décembre 2008 et le 19 janvier 2009.

Un grand cinéaste polonais, convaincu de viol qualifié sur une mineure il y a plus de trente ans, vient d’être emprisonné en Suisse, à la demande des Etats-Unis, là où il avait sévi. Et la prescription ? La prescription existe aux Etats-Unis (moins de huit ans). Elle n’est plus valable pour celles et ceux qui ont fui la justice. Ce cinéaste a fui la justice. Son emprisonnement n’est donc pas contraire au droit. Du talent, il en a bien sûr. Mais surtout, il a aussi la nationalité française. Le ban et l’arrière-ban du monde du spectacle et de la politique se mobilisent. Le consul général de France lui rend visite dans sa prison suisse pour s’assurer… qu’il est bien traité ! Prudence salutaire : Qui ignore les penchants criminels notoires de la sombre Helvétie ? Extradition ou pas extradition aux Etats-Unis ? L’attente angoissante commence, sur fond de chœur accompagnant les ahanements de la machine médiatico-politico-économico-diplomatique.

Salah Hamouri est français, rien d’autre que français. Fils de Palestinien certes, mais ce n’est pas une nationalité que l’appartenance à un pays qui n’a pas d’existence. Il aimerait bien, lui aussi, se déclarer aussi de nationalité française. Il aimerait se présenter comme franco-palestinien et porter fièrement cette double appartenance. Salah est en prison. Il est en prison alors qu’il est innocent. Un jeu d’enfant, penserez-vous, pour la machine politico-économico-diplomatique de la France que de le tirer de son cachot ? Erreur. La machine politico-économico-diplomatique de la France exige de lui qu’il demande pardon pour un crime imaginaire. Ce n’est qu’à ce prix qu’elle fera un service minimum en demandant à ses geôliers la clémence.

La machine politico-économico-diplomatique de la France pourrait-elle nous expliquer pourquoi il est plus urgent de voler au secours d’un vieux violeur avéré que d’arracher son jeune ressortissant au sort indigne qui lui est fait dans la "seule démocratie de la région" ?

intro : CL, Afps

Comment les enquêteurs de l’ONU ont pris de vitesse Israël

publié le mercredi 30 septembre 2009

Robert James Parson
Anticipant une campagne de dénigrement, la Mission d’enquête a livré ses accusations de « crimes de guerre » à la presse bien avant le débat au Conseil des droits de l’homme.

Le rapport de la Mission d’enquête des Nations Unies sur l’attaque de Gaza n’était pas attendu si tôt ; son caractère explosif et dévastateur pour Israël n’en a été que plus affirmé. Et depuis mardi, le débat ne fait que gagner en ampleur et en virulence dans les coulisses du Conseil des droits de l’homme (CDH). Si la présentation du document aux médias était en avance d’une quinzaine de jours sur celle au CDH (qui l’avait demandé), c’est que le chef de l’enquête, le juge Richard Goldstone, a voulu, semble-t-il, prévenir une offensive en préparation par Israël et ses ONG affidées contre son travail (lire ci-dessous).

Le ton de cette attaque en règle avait été donné la semaine dernière à New York par l’ONG « Eye on the UN », qui avait qualifié par avance toute critique contre Israël de « calomnie onusienne sanguinaire contre l’Etat juif ». M. Goldstone y a fait allusion mardi, en remarquant que « d’habitude on parle de tuer le messager qui porte la mauvaise nouvelle. Ici, il s’agissait de tuer dans l’oeuf le message avant même qu’il ne soit entendu. »

Crimes et délits

Car le message, lui même, est des plus sombres. Le catalogue de crimes attribués à Israël – de guerres et éventuellement contre l’humanité –, ainsi que de violations du droit international, est long et détaillé. Et les responsabilités sont imputées aux dirigeants politiques et militaires. Prenant les déclarations officielles des autorités au pied de la lettre, le rapport constate que « les forces armées israéliennes ont une capacité significative à effectuer des frappes de précision (...) Compte tenu de la capacité de planifier, des moyens d’exécution des plans en utilisant la technologie la plus poussée qu’il soit, et des communiqués des militaires israéliens affirmant qu’il n’y eut presque aucune erreur, la mission conclut que les incidents et la configuration des événements examinés dans le rapport sont le résultat d’une planification et de décisions politiques délibérées. »

M. Goldstone a également déploré le refus de coopération des autorités israéliennes, qui a obligé la mission à tenir des auditions de Palestiniens et d’ONG israéliennes à Genève. « Israël ne se sentait pas à même de coopérer », réplique dans un communiqué la Mission diplomatique d’Israël, arguant que le mandat des enquêteurs « était manifestement partial et ignorait les milliers d’attaques par missiles du Hamas sur les populations civiles du sud d’Israël qui rendaient nécessaire l’opération à Gaza ».

Le poids du blocus

Pourtant, comme le rappellent les enquêteurs dans leur rapport, leur champ d’investigation incluait « toute action par toutes les parties qui aurait pu constituer des violations du droit international, des droits de l’homme ou du droit humanitaire international ».

Le problème, pour Israël, est simplement la béante disparité entre les dégâts causés par ces missiles artisanaux et la destruction colossale des infrastructures civiles. Le rapport mentionne entre autres que 14 466 maisons ont été endommagées – dont 3354 détruites – par les forces israéliennes. Pis, selon l’enquête, les autorités auraient appelé à la destruction de cent maisons pour chaque missile déjà tiré.

Les chiffres des victimes font écho à cette disparité. Du côté palestinien, le rapport estime les décès entre 1387 et 1417 morts (1444 selon l’Autorité palestinienne ; 1166 selon Israël). En face, l’Etat hébreux parle de quatre morts causées par des tirs de missiles dans le sud du pays. A Gaza, neuf militaires auraient péri, dont quatre victimes de tirs « amis ».

De surcroît, Israël doit trouver fort inquiétant le cadre temporel du rapport, qui commence le 19 juin 2008, moment où le gouvernement d’Ehoud Olmert et le Hamas concluent un cessez-le-feu. Le récit du conflit intègre donc le blocus et relève qu’il constitue une violation grave des Conventions de Genève.

Le rapport soulève aussi le problème du manque total d’enquête digne de ce nom de la part des autorités israéliennes, tant militaires que civiles. « La Cour suprême n’a jamais abordé les questions de droit international », a notamment déploré M. Goldstone, qui indique que « sur les centaines de cas très graves d’abus par les forces armées signalés aux autorités d’Israël », le seul qui ait abouti concerne un vol d’une carte de crédit. « Tous les autres ont été entourés du secret militaire absolu et classés. Pis, les autorités n’ont interrogé que les soldats, jamais les victimes. »

Saisir le Conseil de sécurité

Dans ses recommandations, le rapport souhaite l’intervention du Conseil de sécurité pour obtenir des deux parties la réalisation de vraies enquêtes. Sinon, martèle M. Goldstone, il faudra saisir la Cour pénale internationale.

Etant donné que les Etats-Unis siègent pour la première fois au CDH, le débat de la présentation officielle s’annonce houleux.

Un combat qui ne peut se permettre un déficit de solidarité

publié le mercredi 30 septembre 2009

Ronald Cameron
S’il est un combat qui ne peut se permettre un déficit de solidarité, c’est bien celui que poursuit le peuple palestinien.

L’agression perpétrée par l’armée israélienne en décembre dernier contre la population de Gaza a précipité nombre de prises de position et des mobilisations partout dans le monde. Mais la multiplication des initiatives, qui expriment certainement cette volonté d’accentuer la pression sur l’État israélien, cherche aussi à réduire l’écart qui s’est creusé avec les années entre les exigences au plan de la solidarité et l’isolement auquel fait face le peuple palestinien avec l’occupation militaire, ostracisme qui s’est nourri de la réduction de l’aide internationale et de son utilisation politique.

Si peu de choses ont changé du côté du gouvernement canadien, on peut constater, au Québec et au Canada, un nombre considérable d’initiatives qui témoignent certainement du sentiment d’ouverture pour la cause palestinienne, malgré les controverses suscitées par les campagnes politiques des lobbys pro-israéliens. Or, si toutes les initiatives sont justifiées, elles n’ont pas toutes le même impact et ne se développent pas toutes de la même manière, dans le temps ou selon le degré de prise de conscience en cours des les différents milieux sociaux.

Au delà des activités d’informations et de sensibilisation, toujours essentielles pour le succès des mobilisations de tout type, au delà des représentations politiques, des pétitions, des conférences d’études, des recours juridiques ou des enquêtes humanitaires qui exigent souvent une expertise singulière, deux initiatives, qui s’inscrivent dans le cadre de mobilisations internationales, permettent de poser des gestes concrets : il s’agit du Forum mondial en éducation qui se tiendra en Palestine en octobre 2010 et qui est appelé par le Comité international des Forums sociaux mondiaux d’une part, et de la campagne de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS), d’autre part.

Vers une délégation québécoise pour le Forum mondial en éducation en octobre 2010

En janvier 2009, à Bélem, dans le cadre de la déclaration à la mobilisation pour refuser les conséquences de la crise économique mondiale et dans une perspective de répondre aux enjeux les plus criants, un appel à se solidariser avec le peuple palestinien invitait les mouvements sociaux à constituer des délégations pour se rendre sur place dans les territoires occupés et pour exiger la levée du blocus de Gaza. C’est à cet appel que la Coalition québécoise pour la justice et la paix en Palestine (CJPP) a répondu en organisant une délégation en mai dernier qui a permis de mobiliser les énergies de plusieurs organisations. Or, dans la même déclaration, le projet de tenir, en Palestine, le prochain Forum mondial en éducation y prenait place.

Si des délégations internationales se font de plus en plus nombreuses, si une telle présence de visiteurs étrangers est ressentie comme un geste important de soutien par la population palestinienne, si le témoignage au retour des visiteurs demeure un puissant levier de mobilisation, le projet d’une rencontre internationale que peut constituer ce Forum mondial en éducation en octobre 2010 revêt un caractère politique singulier. Elle suggère, entre autres, une coordination des délégations internationales. C’est un défi à relever non seulement pour celles et ceux qui sont préoccupés par les questions d’éducation mais aussi pour tout le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien. Ce rendez-vous sera certainement un moment fort de mobilisation internationale.

Lors du prochain Forum social québécois, en octobre à Montréal, se tiendra une nouvelle rencontre du comité international du Forum social mondial. Le projet de Forum mondial en éducation sera un point important de la rencontre et la rencontre doit jeter les bases à une véritable coordination internationale pour cet événement.

Campagne BDS : La Norvège ne veut pas financer des entreprises qui contribuent à des violations du droit international

C’est en ces termes que le ministre des finances du gouvernement norvégien, Kristin Halvorsen, a motivé le 3 septembre dernier, la décision prise pour retirer le placement de 6 millions de $ du fonds public de retraite dans l’entreprise israélienne Elbit Systems, spécialisée dans les systèmes de sécurité. Plus récemment encore, le vendredi 11 septembre, le fonds de pension américain TIAA-CREF a aussi indiqué qu’il se retirait de la société « Africa Israel Investments », détenue par le milliardaire israélien Lev Leviev. Le montant demeure minime, 250 000$, mais le geste politique est significatif, surtout pour une société américaine. L’appel lancé en 2005 par la société civile palestinienne à une campagne de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS) a obtenu un écho fragile au début. Mais force est de constater qu’il bénéficie maintenant d’une légitimité plus grande, depuis l’agression israélienne à Gaza en décembre dernier, mais aussi d’un écho plus large autant au plan international qu’auprès de ressortissants israéliens. Dans les pays occidentaux et aussi latino-américains, des pressions plus fortes se font sentir.

Un événement qui a fait beaucoup de bruits, surtout au Canada, et qui se situe dans cette perspective est celui qui a eu lieu au Festival des films du monde alors qu’une cinquantaine de personnalités, dont Naomi Klein, Jane Fonda, Ken Loach et le réalisateur israélien Udi Aloni, ont refusé d’y participer pour dénoncer la complicité du festival avec la propagande israélienne.

On doit pouvoir obtenir que de tels gestes soient aussi posés ici au Québec. Parmi les cibles, il y a certainement le protocole de bons échanges commerciaux qu’a convenu le gouvernement du Québec avec Israël en septembre 2008, entente qui n’a pas fait rouspéter le gouvernement Harper pour les libertés que le gouvernement québécois a pu prendre au plan international. Mentionnons que dans les suites de cet accord, le comité Québec-Israël a organisé le 16 juin dernier une dégustation de vins israéliens pour les membres de l’Assemblée nationale, où on y retrouvait des représentants du PLQ, de l’ADQ et du PQ … soit Maka Koto, Sylvain Simard et Marie Malavoy. Aussi, un examen plus serré des relations commerciales entre des intérêts québécois devraient nous amener à définir des cibles qui peuvent exercer une pression afin qu’Israël respecte les droits reconnus à l’échelle internationale.

En positif au développement d’une telle campagne, on doit compter sur les prises de positions dans le mouvement syndical qui se font plus nombreuses. En effet, coup sur coup, le congrès du Syndicat des postiers en 2008 puis celui de la CSQ en 2009 ont décidé de d’appuyer une telle campagne BDS. Ces appuis sans précédents dans un pays occidental s’ajoutent à ceux de la FNEEQ (CSN), réitéré en 2009 et du SCFP ontarien. Celui-ci étudie actuellement le moyen d’approfondir sa prise de position en lien avec les fonds de pension détenus par les salariés qu’il regroupe.

Une controverse qui exige un travail permanent d’éducation

Dans une entrevue récente avec Naomi Klein et son éditrice israélienne, Yaël Lerer, la journaliste Cecilie Surasky du média alternatif Alternet signale avec justesse que Peu de campagnes pour la justice dans le monde sont plus polarisantes, voire plus explosives, que le recours au boycott international, au désinvestissement et aux sanctions pour presser Israël de mettre fin à une occupation des territoires palestiniens qui dure depuis 42 ans. (1er septembre 2009 – http://www.alternet.org/story/14234...).

Malgré l’évidence de la violation des droits humains, il est vrai qu’une telle campagne exige un travail de sensibilisation pour contrer les perceptions que les protagonistes sont à « armes égales » et démontrer une volonté de se démarquer de l’antisémitisme. D’où les hésitations des uns et des autres qui amènent ainsi une différentiation marquée dans l’action de solidarité et un engagement inégal, tantôt avec un pied sur l’accélérateur, tantôt sur le frein ! Puisque cette entreprise de pression sur l’État israélien risque de se compter sur plusieurs années, rappelons que la FTQ a adopté le boycott de l’Afrique du Sud 20 ans avant que ça se produise.

Ronald Cameron est membre de la Coalition pour la justice et la paix en Palestine

publié par Alternatives le 23 septembre

http://www.alternatives.ca/fra/jour...

http://www.france-palestine.org/article12735.html

Une nouvelle colonie pour 40.000 israéliens près de Bethléem

Ecrit par Leyla Jad
30/09/2009
BETHLEEM – Sous le titre «Projet: un grand quartier juif à Jérusalem-Est», le quotidien israélien en hébreu Maariv a publié la nouvelle aujourd’hui.
14.000 unités d’habitation pour des colons seront construites dans le village de Al-Walajah, entre Bethléem et Jérusalem, entre la colonie de Gilo et le bloc des colonies de Gush Etzion.

D’après Maariv, il s’agit du plus grand projet de construction de colonies à Jérusalem-Est depuis Gilo (qui a été construit sur les terres de Beit Jala dans le gouvernorat de Bethléem) Pisgat Zeev et Har Homa (construit sur le sommet du Jabal Abu Ghanaim à Beit Sahour).

La superficie de cette nouvelle colonie illégale sera de 3.000 hectares environ et pourra accueillir au moins 40.000 colons juifs. Si le ministre israélien de l’Intérieur approuvera le projet, il s’agira de la colonie la plus grande jamais construite d’un seul coup depuis 1967.

Le village d’Al-Walajah avait une riche histoire de résistance non violente contre la confiscation des terres, mais les manifestations se sont arrêtées depuis des années. Le comité populaire du village existe toujours et est soutenu par les partis israéliens de gauche, affirme Maariv.

Parmi les obstacles du projet, Maariv indique également «le grand nombre de maisons palestiniennes du village d’Al-Walajah bâties sans autorisation et qui seront détruites».

Cette nouvelle a été publiée après que le président Barack Obama ait affirmé, mardi 22 septembre, devant les délégations de Mahmoud Abbas et Benyamin Nétanyahou que «Les négociations sur le statut permanent doivent commencer, et elles doivent commencer rapidement». Même sans gel de la colonisation israélienne. (PNN)

Raid aérien à Rafah: 2 morts, 4 blessés et 5 disparus

Ecrit par Leyla Jad
30/09/2009
RAFAH – Deux Palestiniens ont été tués, quatre blessés et cinq sont toujours portés disparus après un raid israélien contre le sud de la bande de Gaza, a-t-on appris mercredi de source médicale palestinienne.
Trois blessés sont dans un état grave. Mohammad Jala Abou Seif, 45 ans, et Riziq Al-Masri, 28 ans, étaient morts à leur arrivée auprès l’hôpital Abou Yousef An-Najjar.

Le raid a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi: trois tunnels, situés à la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte, ont été visés.

Selon les sources israéliennes, les raids seraient une réponse au tir de deux roquettes mardi soir par des groupes armés palestiniens contre le territoire israélien, qui se sont abattues sans faire ni victime ni dégât au nord de la bande de Gaza. (PNN)

Les criminels de guerre ont peur

Publié le 30-09-2009


Le gouvernement israélien exerce un chantage sur l’Autorité Palestinienne, en bloquant l’octroi d’une licence à un deuxième opérateur de téléphonie mobile, tant que l’Autorité n’aura pas capitulé sur la question des plaintes pour crimes de guerre devant les juridictions internationales, a révélé le quotidien Haaretz.

A lire, ci-dessous, un article du correspondant du Monde en Israël, Laurent Zecchini.

Israël entrave un projet palestinien de téléphonie mobile

Il ne devrait y avoir a priori aucun lien entre le fait d’autoriser un second opérateur de téléphonie mobile en Cisjordanie et le rapport du juge Richard Goldstone sur l’opération israélienne "Plomb durci" à Gaza. Et pourtant...

L’Autorité palestinienne attend depuis 2007 que l’opérateur de téléphonie Wataniya Mobile reçoive les fréquences nécessaires pour opérer dans les territoires palestiniens occupés par Israël. Un seul opérateur, Pal-Tel, dispose actuellement de cette homologation. Wataniya s’est engagé à investir quelque 650 millions de dollars dans l’économie palestinienne et à embaucher 2 500 personnes. C’est donc un important projet pour contribuer au développement de l’infrastructure civile de la Cisjordanie, c’est-à-dire construire peu à peu les fondations d’un Etat palestinien.

Mais Israël traîne les pieds pour accorder le sésame, et les fréquences. A tel point que Tony Blair, émissaire spécial du Quartet pour le Proche-Orient, s’en est agacé, accusant l’Etat juif de saper les progrès économiques en Cisjordanie.

Le journal Haaretz du 27 septembre a ajouté un élément important à cette dispute en prêtant un curieux chantage au gouvernement israélien : l’Autorité palestinienne n’obtiendra pas gain de cause, tant qu’elle ne retirera pas la demande introduite auprès de la Cour internationale de La Haye, afin que celle-ci se penche sur les "crimes de guerre" commis, selon les Palestiniens (et le rapport Goldstone), par l’armée israélienne, lors de la guerre de Gaza.

C’est le général Gabi Ashkenazi, chef d’état-major de Tsahal, qui, selon Haaretz, aurait lui-même signifié ce donnant donnant à l’Autorité palestinienne. Ce qui n’est pas contestable, indique une source gouvernementale, c’est que l’armée et le gouvernement israéliens "sont furieux contre Mahmoud Abbas" à propos de cette démarche à La Haye. Ils accusent l’Autorité palestinienne de "duplicité et de double langage", dans la mesure où elle aurait discrètement incité Israël à annihiler le Hamas à Gaza pendant la guerre, pour ensuite se plaindre des méthodes employées par l’armée israélienne.

Coopérer ou non avec Israël

A Jérusalem, aucune source gouvernementale ne confirme l’existence d’un quelconque "chantage" du chef d’état-major et le ministère de la défense dément toute connexion entre les deux affaires. Mais plusieurs interlocuteurs officiels reconnaissent que "l’idée d’un tel marché circule" et qu’il serait "très raisonnable" de faire comprendre aux Palestiniens qu’ils doivent choisir s’ils veulent coopérer ou non avec Israël.

Le ministre palestinien des télécommunications, Machhour Abou Daqqa, assure qu’"Israël ne réussira pas dans ses tentatives de chantage et ne nous forcera pas à faire des concessions". "Nous persistons s’agissant du rapport Goldstone qui expose les crimes de guerre (...), et nous maintenons notre droit à obtenir les fréquences nécessaires pour Wataniya Mobile", ajoute M. Daqqa. Le "débat" se poursuit, avec une date butoir : si le projet de téléphonie mobile n’a pas abouti le 15 octobre, l’Autorité palestinienne devra acquitter une pénalité de quelque 300 millions de dollars à Wataniya Mobile.

Laurent Zecchini

Publié par CAPJPO-EuroPalestine

http://www.europalestine.com/spip.php?article4399

Communiqué de la délégation générale de Palestine en France

Publié le 30-09-2009


"Suite à l’agression préméditée des forces d’occupation israéliennes contre la Mosquée al-Aqsa et les fidèles palestiniens qui y priaient, le Premier ministre Dr. Salam Fayyad a appelé, lors de sa réunion à Ramallah hier avec les consuls et les chefs de missions arabes et étrangers, la communauté internationale à mettre fin aux pratiques israéliennes à Jérusalem Occupée qui sont contraires au droit international.

"La colonisation, les confiscations des terres et maisons, les retraits des cartes d’identité des citoyens palestiniens de la ville ainsi que les atteintes délibérées sur les lieux de cultes constituent des violations graves de toutes les normes et conventions internationales. Les pratiques de l’occupation israélienne à Jérusalem sont contraires aux valeurs humaines de cohabitation et de tolérance, une offense au patrimoine religieux de la ville et de son statut pluraliste.

"Il y a neuf ans presque jour pour jour, la visite du chef du Likoud Ariel Sharon à l’Esplanade de la Mosquée de Jérusalem, avait déclenché la 2ème Intifada. Depuis, le processus de paix n’a jamais été réellement relancé. La communauté internationale doit mettre fin au sabotage systématique par Israël de toute volonté internationale de réamorcer le processus de paix.

"Enfin la communauté internationale doit assumer pleinement ses responsabilités face aux violations par Israël de ses obligations vis-à-vis du droit international en tant que force occupante.

Fait à Paris, le 30 septembre 2009"

Publié par CAPJPO-EuroPalestine

http://www.europalestine.com/spip.php?article4398

Israel: la répression des manifestants anti-guerre de janvier continue

Publié le 30-09-2009


Plus de neuf mois après les manifestations non violentes de protestation contre la boucherie de Gaza, de nombreux citoyens de la minorité arabe (palestinienne) d’Israël sont encore en butte à la répression et emprisonnés, rapporte le journaliste Jonathan Cook (traduit de l’anglais par Carole Sandrel).

Nazareth, 28 septembre 2009 (par Jonathan Cook)

Neuf mois après avoir aidé à organiser une manifestation contre l’attaque d’Israël, Sameh Jabarine est assigné à résidence, à Jaffa, près de Tel Aviv, un bracelet électronique à la cheville pour avertir la police de ses moindres pas s’il franchit la porte.

A 40 ans, acteur et metteur en scène de théâtre, il fait partie de ces douzaines de militants politiques arabes en Israël a avoir affronté une peine de détention de longue durée pendant et depuis l’agression israélienne de cet hiver contre Gaza, - ce que les associations des droits de l’homme appellent intimidation politique et répression de la liberté de parole, conduites par les police et les tribunaux israéliens-.

Un rapport publié la semaine dernière par Adalah, association de défense des droits de l’homme en Israël, indique que 830 manifestants israéliens, dont une majorité écrasante de citoyens arabes, ont été arrêtés pour leur participation à des manifestations pacifiques au cours des 23 jours de l’opération contre Gaza.

Selon ce rapport, alors que c’est la police qui a eu le monopole de l’usage de la force, la plupart des manifestants se sont vu refuser leur liberté sous caution au cours des procès, en dépit de charges mineures.

Ce mois-ci, le rapport d’enquête des Nations Unies à Gaza, sous la conduite du juge Richard Goldstone, a consacré un chapitre aux évènements qui se sont déroulés à l’intérieur d’Israël, et a conclu pareillement qu’il y a eu répression à grande échelle contre des militants politiques, des organisations non gouvernementales et des journalistes d’Israël.

L’objectif, a déclaré la commission d’enquête, était de « réduire le droit de regard public sur la conduite d’Israël, tant au cours de ses opérations militaires à Gaza que sur les conséquences de ses opérations sur les habitants de Gaza.

Abir Baker, d’Adalah, affirme que la police et l’appareil judiciaire ont eu recours à des arrestations de masse et à une politique déclarée de « zéro tolérance » au titre des moyens les plus efficaces pour empêcher les manifestations pacifiques.

Selon les statistiques d’Adalah, un tiers des personnes arrêtées est âgé de moins de 18 ans, et contrairement aux procédure judiciaires normales, on a refusé à 80% d’entre eux la liberté sous caution pendant toute la procédure. La rétention est habituellement réservée aux gens considérés comme dangereux pour le public. La plupart des charges étaient liées à participation à un rassemblement interdit, ou trouble à la paix ou agression contre un officier de police. Des enfants ont été accusés d’avoir jeté des pierres.

Mme Baker précise que tous les détenus du nord d’Israël, où vivent la plupart des 1,3 millions de citoyens arabes, ont été maintenus en détention pendant les procédures, tandis qu’à Tel Aviv où ont eu lieu des manifestations conjointes de juifs et d’arabes, tous ceux qui ont été arrêtés ont été relâchés rapidement.

Elle a déclaré : « La police a utilisé son pouvoir d’arrestation non pour punir des conduites criminelles, mais comme arme pour décourager la population arabe d’organiser des manifestations totalement légales. C’est une tactique que nous avons déjà vu Israël utiliser dans le passé, surtout au cours de la première et de la seconde Intifada.

Elle souligne que cela rappelle les évènements d’octobre 2000, au début de la deuxième Intifada, quand les citoyens arabes avaient organisé des manifestations de solidarité avec les Palestiniens des territoires occupés. Treize manifestants sans armes avaient été tués et des centaines d’autres battus et arrêtés.

Plus tard une enquête officielle avait fustigé la police pour avoir traité la minorité arabe, un cinquième de la population israélienne, comme « un ennemi ». Contrairement à ce qui s’est passé en 2000, pourtant, les commandants de police n’ont pas cette fois utilisé de balles en caoutchouc ou de balles réelles.

M. Jabarine, figure politique éminente de Jaffa, a déclaré que durant l’assaut contre Gaza il avait été mis en résidence surveillée pendant trois jours et avait dû affronter une série d’interrogatoires au cours desquels on l’a averti qu’il serait emprisonné..

Trois semaines après la fin de l’agression contre Gaza, dans une petite manifestation au nord d’Israël, il a déclaré que la police l’avait piégé. « Quand je suis arrivé, le commandant de police savait clairement qui j’étais. Sept de ses hommes m’ont entouré. J’ai rapidement été jeté à terre et ils m’ont battu, frappé, et donné des coups de pied ».

M. Jabarine a été emprisonné trois semaines et assigné à résidence pendant huit mois. Il a dit que son traitement tranchait avec celui des Ultra Orthodoxes du quartier de Mea Sharim à Jérusalem qui se sont heurtés pendant des mois avec la police pour empêcher l’ouverture d’un parking le jour du Sabbat.

« On les a vus à la télé lançant des coups de poings contre la police et leur balançant des pierres. Il y a eu quelques arrestations, mais en dépit de leur très grande violence, ils ont presque toujours été relâchés le jour même ou le jour suivant. Comment puis-je être encore assigné à domicile depuis huit mois ? Il est clair qu’il y a des standards judiciaires différents »

Adalah a découvert qu’une nouvelle directive a été délivrée aux commandants de police sur la manière de s’y prendre avec les manifestations, bien que la police ait refusé d’en révéler le contenu. Mme Baker a dit qu’elle allait en appeler au procureur général pour obtenir des informations.

La Commission Goldstone a souligné les intimidations et les humiliations généralisées exercées contre les chefs de la communauté (arabe). Elle a aussi enregistré qu’au moins 20 leaders arabes ont été obligés de subir des interrogatoires illégaux de la part du Shin Bet qui les a questionnés sur leurs activités politiques.

La police a exigé qu’Ami Makhoul , coordinateur de l’ Ittijah (NdT : réseau d’ONG palestiniennes) en Israël, soit soumis à interrogatoire après un discours qu’il avait fait le 29 décembre à Haïfa. Après son refus, il a été escorté de force jusqu’au poste de police où il a été interrogé pendant des heures.

« Ils m’ont dit qu’ils me jetteraient en prison si je continuais mon activité politique et qu’ils pourraient s’arranger pour que je sois déporté à Gaza ».

La minorité arabe prépare une grève générale jeudi pour protester contre le climat croissant de durcissement.

CAPJPO-EuroPalestine

http://www.europalestine.com/spip.php?article4397

Carrefour Mulhouse: action boycott relayée par les médias

Publié le 30-09-2009

Une action d’information sur la campagne internationale de boycott des produits "made in Israël", menée à Mulhouse samedi dernier a été largement relayée par les médias régionaux. En plus de FR3 qui a fait un petit reportage, ci- dessous l’article publié dimanche par "L’Alsace".


"Le collectif Boycott 68 vide des rayons chez Carrefour à Illzach-Mulhouse"

Manifestation, L’Alsace du dimanche 26 septembre 2009 "Une vingtaine de personnes du collectif Boycott 68, qui milite en faveur du boycott des produits israéliens, se sont donné rendez-vous hier, sur le parking de l’hypermarché Carrefour à Illzach.

Sous la houlette de membres du Parti communiste français, des Verts et de membres de différentes associations mulhousiennes solidaires envers la Palestine, ils sont rentrés dans le magasin en tant que consommateurs, mais dans le but de vider certains rayons. Ils ont rempli leurs chariots de différents produits (lingettes de bébé, fruits), tout en expliquant leur acte aux clients autour d’eux. Ces militants, qui une fois dans le magasin avaient enfilé des tee-shirts de couleur verte, ornés du slogan « Palestine vivra — Boycott Israël », ont été rapidement invités à quitter les lieux par le service de sécurité.

Des gendarmes étaient également sur place pour constater ce rassemblement. « Tout s’est passé dans le calme, conclut Aline Parmentier. Nous avons tranquillement tracté et les gens nous ont écoutés… »

Source :L’Alsace du dimanche 26 septembre 2009

Les produits douteux au niveau de leur traçabilité ont été reconduits dans la réserve par les participants à l’action, qui ont demandé à rencontrer la direction.

Interrogé, le directeur du magasin n’a pas été en mesure de garantir que les produits étiquettés "Israël" ne venaient pas de colonies illégalement implantées dans les territoires palestiniens occupés.

CAPJPO-EuroPalestine


La tension reste vive

Palestine. La situation reste extrêmement tendue suite aux heurts israélo-palestiniens de dimanche dernier à Jérusalem et au blocage politique.


Un calme précaire est revenu à Jérusalem-Est après les heurts qui ont opposé dimanche dans la Vieille ville des Palestiniens et des policiers israéliens et qui ont fait plusieurs blessés de part et d’autre. Lundi matin, les magasins ont été rouverts après une grève partielle du commerce de la veille en protestation contre l’intervention de la police israélienne sur l’Esplanade des mosquées. Les premiers heurts avaient éclaté dans la matinée de dimanche sur l’Esplanade, lorsque environ 150 musulmans avaient attaqué à coups de pierres un groupe constitué de fidèles juifs venus y prier par provocation. Une version israélienne qui reste à prouver. La police israélienne a assuré pour sa part qu’il s’agissait de touristes, mais depuis plusieurs jours, le Waqf (l’office des biens musulmans) se plaignait de visites d’ultranationalistes israéliens sur le site. Dans la partie orientale de la ville, de jeunes Palestiniens ont ensuite affronté les forces de l’ordre déployées en nombre dans les rues étroites de la Vieille ville en leur jetant des pierres, les policiers répliquant avec des grenades assourdissantes. Les affrontements ont fait une dizaine de blessés parmi les manifestants et la police israélienne a procédé à 11 arrestations.

Suite à ces incidents, l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbass a accusé les autorités israéliennes de « crime nécessitant l’intervention immédiate de la communauté internationale » et averti que de telles actions « détruisaient tous les efforts pour ramener la paix et établir un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem pour capitale ». « Nous réagissons (à ces événements) avec beaucoup de colère parce qu’ils constituent un nouvel épisode d’une série de crimes et d’abus commis par les Israéliens contre le peuple palestinien », a fustigé le ministre palestinien des Affaires religieuses, Mahmoud Habbache.

De son côté, le mouvement islamiste Hamas, qui a dénoncé un « crime sioniste », a organisé des manifestations de protestation dans la bande de Gaza qui ont rassemblé plusieurs milliers de personnes. D’autres islamistes à Gaza ont appelé à un soulèvement en guise de représailles.

Malgré le retour au calme, la situation reste explosive. Les incidents de dimanche dernier rappellent en effet ceux de septembre 2000, lorsque la visite à Al-Aqsa d’Ariel Sharon, alors premier ministre israélien, avait provoqué de graves violences à l’origine de la seconde Intifada (soulèvement) palestinienne. Or, aujourd’hui, la situation n’est guère meilleure. Les Palestiniens sont de plus en plus frustrés et désespérés par le blocage dans le processus de paix, et l’Autorité palestinienne, impuissante, perd de sa crédibilité auprès de son peuple. Seul le Hamas continue à avoir la cote.

Recul américain

Face à l’intransigeance israélienne et l’incompétence américaine dans le dossier proche-oriental, le président Mahmoud Abbass se trouve dans une situation bien délicate. D’autant plus que l’enthousiasme généré par l’arrivée au pouvoir au début de l’année de Barack Obama s’est dissipé. Et l’espoir d’une reprise des négociations de paix s’amoindrit comme une peau de chagrin.

Les affrontements de cette semaine sont en effet intervenus quelques jours après le sommet tripartite du 22 septembre, tenu à New York entre Mahmoud Abbass, Benyamin Netanyahu et Barack Obama. Un sommet qui ne s’est soldé sur rien de concret. Et l’expression « gel de la colonisation » aura été absente au cours de cette rencontre. Elle n’a été prononcée ni par Barack Obama, qui a fait une courte allocution devant les deux hommes, ni par George Mitchell, le négociateur américain, qui s’efforce depuis janvier de créer les conditions favorables à la reprise du processus de paix. Depuis des mois pourtant, l’administration américaine essayait d’obtenir l’arrêt, au moins temporaire, des constructions en Cisjordanie, dont la partie palestinienne avait fait un préalable. En recevant le premier ministre israélien, au mois de mai, M. Obama l’avait réclamé. La secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, l’avait répété. En vain.

Quant à M. Abbass, il continue de plaider pour un gel de la colonisation dans les territoires occupés, avertissant que sa poursuite anéantirait toute chance de paix avec Israël. Et il continue à faire preuve de bonne volonté. « Je redis l’attachement de l’OLP, seul représentant légitime du peuple palestinien, de parvenir à une paix juste et durable basée sur les résolutions internationales », a-t-il dit face à l’Assemblée générale des Nations-Unies.

S’agit-il là d’un échec de la diplomatie américaine ? Tout porte à le croire puisque les efforts de la Maison Blanche pour tenter de convaincre le gouvernement de Benyamin Netanyahu de stopper la colonisation n’ont abouti à aucun résultat. Pire encore, au grand dam des Palestiniens, Washington semble désormais mettre de l’eau dans son vin. Plutôt que de faire pression sur les Israéliens, ce sont les Américains qui ont, semble-t-il, fléchi devant les pressions du gouvernement israélien. A l’Assemblée générale de l’Onu, M. Obama a appelé à la reprise des négociations sans conditions préalables entre Israéliens et Palestiniens. Un pas en arrière puisque c’est une manière d’esquiver la question de la colonisation. L’administration américaine semble vouloir maintenant inclure ce sujet parmi les questions à aborder lors des négociations, alors qu’elle réclamait tout simplement, il y a quelques mois, le gel des activités de colonisation.

Mais Washington tente tant bien que mal de poursuivre ses efforts. La diplomatie américaine veut que les alliés arabes des Etats-Unis s’impliquent pour aider à la reprise des négociations au Proche-Orient, a indiqué samedi le département d’Etat. La secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, a défendu ce point de vue lors d’une rencontre en marge de l’Assemblée générale de l’Onu, avec ses homologues des six monarchies pétrolières du Golfe (Conseil de Coopération du Golfe, CCG), auxquels se sont ensuite joints les ministres iraqien, jordanien et égyptien. « Nous voudrions voir des signes tangibles montrant le sérieux avec lequel les Arabes voient le processus (de paix), afin d’aider à établir en Israël le climat politique adéquat pour les négociations », a déclaré à New York Jeffrey Feltman, secrétaire d’Etat adjoint chargé du Proche-Orient. Selon M. Feltman, les Etats-Unis espèrent que ces pays, tous proches alliés de Washington, trouveront aussi « un moyen de soutenir le président (palestinien) Abbass et son équipe quand ils iront négocier ».

L’on se demande cependant comment il est possible de relancer le processus de paix dans de telles conditions. Les deux parties ne discutent plus aujourd’hui que de la reprise ou non des discussions. Celle-ci se heurte au refus israélien d’arrêter complètement la colonisation en Cisjordanie, et à celui du président palestinien Mahmoud Abbass de discuter dans de telles conditions. Une impasse qui risque de durer encore longtemps.

Abir Taleb

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2009/9/30/marab0.htm

Déception palestinienne à l’Onu

ONU. Le processus de paix palestino-israélien a été le parent pauvre de la session de l’Assemblée générale de l’Onu. Israël persiste à dresser les obstacles face à une administration américaine peu énergique.


C’était, dit-on, l’occasion de la dernière chance. Il s’agit de cette réunion de l’Assemblée générale de l’Onu, où tout le monde aspirait d’entendre la nouvelle d’une relance du processus de paix au Proche-Orient. Mais c’est une occasion ratée comme bien d’autres qui l’ont précédée. Et selon les termes même de Mahmoud Abbass : « La voie est à présent bloquée ». Resté lettre morte depuis le 29 décembre 2008, date de l’agression israélienne contre la bande de Gaza, que subsiste-t-il du processus de paix ? Il devient, en fait, un terme qui perd avec le temps de l’éclat voire de son sens même.

l’Autorité palestinienne, qui envisageait de saisir le Conseil de sécurité de l’Onu et l’Assemblée générale pour faire arrêter la colonisation israélienne, est rentrée les mains vides. C’est la poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est qui se dresse aujourd’hui comme la principale pierre d’achoppement empêchant la reprise des négociations de paix. Le discours d’Obama à l’Onu, selon ses termes, paraît ambitieux. Le président américain déclare que « l’Amérique n’accepte pas la légitimité de la poursuite de la colonisation israélienne » et qu’« il est temps de relancer, sans conditions préalables, les négociations portant sur les questions du statut final : la sécurité pour les Israéliens et les Palestiniens, les frontières, les réfugiés et Jérusalem », a-t-il ajouté. « L’objectif est clair : deux Etats vivant côte à côte en paix et en sécurité. Un Etat juif d’Israël, offrant une réelle sécurité à tous les Israéliens, et un Etat palestinien viable, indépendant et disposant d’un territoire contigu mettant fin à l’occupation israélienne qui a commencé en 1967 ». Et ensuite ? Le processus de paix d’Obama, comme toujours, ne semble mener nulle part.

L’administration Obama a épuisé ses huit premiers mois à négocier avec Israël sur un gel des colonies, mais toujours sans résultat. Le sommet tripartite à New York, regroupant Obama avec le premier ministre, Benyamin Netanyahu, et le président palestinien, Mahmoud Abbass, en marge de l’Assemblée générale de l’Onu, n’était qu’un événement médiatique. Il n’a accouché de rien de plus que d’une poignée de main devant les caméras. On dit même que ce show était l’objectif même de ce sommet. Puisque les deux parties se sont réunies sans préparation et sans compromis précis à prévoir. En fait, cet échec de ce sommet a été précédé par un autre, une semaine avant la séance de l’Onu. La tournée de quatre jours de l’envoyé spécial américain au Proche-Orient, Georges Mitchell, faisant la navette entre les Palestiniens et les Israéliens a confirmé bien ce blocage et Mitchell a quitté la région sans aucun espoir d’une relance des négociations.

Pour les Palestiniens, les négociations ne reprendront pas tant que la colonisation n’est pas arrêtée. Quant à Netanyahu, son gouvernement n’envisage pas le « gel » de la colonisation, mais seulement un « ralentissement » de la construction limité à plusieurs mois.

L’origine de tous les maux

En fait, la création d’un Etat palestinien est minée par la colonisation. Ce rythme actuel accéléré de la colonisation, du gouvernement de droite de Netanyahu en Cisjordanie occupée, risque d’anéantir les chances de création d’un Etat palestinien. Des travaux sont en cours pour la construction d’une soixantaine de logements juifs dans le quartier de Arab Al-Sawahra d’Al-Qods. Ils visent à compléter la ceinture des quartiers juifs qui entourent la partie orientale arabe d’Al-Qods.

3 000 logements dans des implantations de la Cisjordanie occupée sont en cours.

Selon Abdel-Qader Yassine, écrivain palestinien qui vit en Egypte, il n’existe pas aujourd’hui ce qu’on appelle un processus de paix. « Le différend qui paraît sur la surface entre l’administration Obama et Israël n’est qu’illusoire. Obama veut seulement prouver au monde qu’il déploie des efforts pour la paix. Mais au fond, il soutient cette intransigeance d’Israël. S’il est vraiment sérieux, pourquoi ne parle-t-il pas du même ton que celui qu’il utilise quand il s’agit du nucléaire iranien ? », s’interroge-t-il. Il ajoute que c’est seulement des manœuvres pour tenter d’obtenir des Etats arabes qu’ils normalisent leurs liens avec Israël. « Sous prétexte d’infléchir les positions israéliennes, le président américain incite les pays arabes vers une normalisation des relations diplomatiques avec l’Etat hébreu ».

Mais en fait, les divisions interpalestiniennes assument aussi une part de la responsabilité.

Selon Mohamad Abdel-Salam, politologue au Centre d’études politiques et stratégiques d’Al-Ahram, la position du Hamas paraît comme s’il veut que le processus face marche arrière. Ismaïl Haniyeh, chef du gouvernement à Gaza, a déclaré que « personne n’avait de mandat pour négocier les droits du peuple palestinien ». Autrement dit, Mahmoud Abbass n’a pas la légitimité pour aller à New York. Le Hamas doit répondre cette semaine à la proposition du Caire pour la réconciliation avec Fatah. « Des entraves dans la réconciliation interpalestinienne veulent dire des entraves dans la relance du processus du paix, ce qui verse dans le camp d’Israël qui profite bien de ce différend et parle d’un manque d’interlocuteur » conclut Abdel-Salam.

le processus de paix au Proche-Orient, tel que conçu par l’Accord d’Oslo en 1993, est-il encore en mesure de servir de base à la recherche d’un règlement global de la question de Palestine ? Les faiblesses de la session de l’Onu sont représentatives de toutes les difficultés présentes.

Aliaa Al-Korachi

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2009/9/30/leve2.htm

L’épouvantail iranien

ONU. L’Assemblée générale, devant débattre d’une multitude de questions vitales, s’est trouvée sous les feux des discours occidentaux contre le nucléaire iranien. Le Proche-Orient et les problèmes du Sud ont été relégués au second plan.


Une assemblée générale placée sous le signe de l’attente ? C’est ce qu’ont affirmé de nombreux analystes. Mais quelles expectatives exactement et pourquoi accorde-t-on plus d’intérêt à cette manifestation annuelle en 2009 en particulier ? Certes, il y a les dossiers chauds mais ils ont toujours existé, qu’il s’agisse du nucléaire, du climat ou de la question proche-orientale. Somme toute, c’est le fait que ce soit la première réunion avec la participation du président américain Barack Obama que l’on a tenté d’y voir de nouveau un changement. Le nouveau locataire de la Maison Blanche est crédité depuis son élection d’une volonté de changement après les années Bush, où cette superpuissance mondiale a accumulé toutes sortes d’erreurs rendant plus compliqués l’ensemble de la donne politique internationale et de nombreux conflits régionaux. A ceci s’ajoutent la crise économique mondiale et la détérioration de l’environnement.

Mais Obama tient-il une baguette magique ? Quoi qu’il en soit, les regards ont été portés sur lui et l’on constate de prime abord un nouvel ordre de priorité qui place le nucléaire en tête des préoccupations mondiales, un nucléaire où sur le banc des accusés se trouvent deux Etats : l’Iran et la Corée du Nord, mais avec une diabolisation accrue du rôle de Téhéran et de son président, lui aussi présent à New York suscitant des réactions souvent proches d’un public du théâtre de boulevard. Si une ligne rouge est franchie, on quittera l’hémicycle, ont crié les pays occidentaux. La ligne rouge c’est évidemment tout ce qui concerne Israël.

Cette affaire du nucléaire iranien a éclipsé tous les dossiers d’autant plus que le ton occidental, y compris celui de l’Amérique d’Obama, a dépassé alors la vraie ligne rouge avec une probabilité d’usage de la force. On a vu ainsi la vision, voire le souhait suprême d’Israël, prendre forme pour la première fois.

Obama devant plus de 120 chefs d’Etat et de gouvernement a dit : « Nos actions ne sont pas au niveau de l’ampleur des défis auxquels nous sommes affrontés » et « il est désormais temps pour chacun d’entre nous de prendre sa part de responsabilité dans la réponse globale aux défis mondiaux », et de mettre en garde l’Iran et la Corée du Nord. « Dans leurs actions jusqu’à présent, les gouvernements de Corée du Nord et d’Iran menacent de nous entraîner sur une pente dangereuse ». Et plus précis encore comme menace : « Si les gouvernements d’Iran et de la Corée du Nord choisissent d’ignorer les règles internationales, si ces pays placent la recherche d’armes nucléaires avant la stabilité régionale et la sécurité, s’ils ignorent les dangers d’une course aux armements nucléaires en Asie de l’Est et au Moyen-Orient, alors ils devront rendre des comptes ».

Dans ce même contexte, on a vu aussi le président français, Nicolas Sarkozy, adopter la même attitude, voire utiliser les mêmes expressions à peu près. « Je veux dire aux dirigeants iraniens qu’en misant sur la passivité de la communauté internationale pour poursuivre leur programme nucléaire militaire, ils commettraient une tragique erreur ».

Or, le plus grave c’est que responsables et experts ont commencé à débattre les profits qui pourraient résulter d’une éventuelle offensive militaire contre l’Iran. Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a jugé vendredi qu’une éventuelle offensive militaire contre l’Iran ne ferait que faire « gagner du temps » aux Etats-Unis et à leurs alliés et retarderait le programme nucléaire de Téhéran « d’un à trois ans ». Une opération peu rentable donc ? L’administration Obama, a poursuivi M. Gates, n’exclut certes pas le recours aux armes pour forcer la République islamique à suspendre l’enrichissement d’uranium. Certes il a dit que « le temps est toujours à la diplomatie », mais il est évident que c’est l’une des fois où la tribune de l’Onu censée rapprocher entre les peuples et les Etats soit placée de manière quasi intense sous le signe de la guerre et des menaces.

D’autant plus que le ton du président américain monte depuis le sommet du G20 de Pittsburgh (Pennsylvanie, est), M. Obama a refusé d’écarter l’option militaire, tout en continuant à privilégier la diplomatie face à l’Iran, alors que dans la matinée, lui et ses partenaires britannique et français, en affirmant même que l’Iran développait un site secret, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, leur a rétorqué que ce site était « parfaitement légal » et qu’il avait informé l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) de son existence à l’avance.

Somme toute, on joue dangereusement avec le feu et vu d’Egypte et du monde arabe, on déplore que finalement le dossier palestinien a été relégué quasiment au deuxième rang. Voire on soupçonne Israël d’être à l’origine de cette montée des menaces guerrières. D’une part, l’Etat hébreu reste sur ses positions et refuse un gel des colonies, alors que le président Obama avait bien relevé dans son discours qu’elles étaient illégales. L’affaire iranienne, une bonne couverture donc d’autant plus qu’Israël garde un secret de polichinelle sur son arsenal nucléaire, le seul réel dans cette région du Moyen-Orient.

D’ailleurs, le Conseil de sécurité a adopté parallèlement, sous la présidence de l’Américain Barack Obama, une résolution appelant à l’instauration d’un monde dénucléarisé.

La résolution 1887, rédigée par les Etats-Unis, appelle les Etats signataires du Traité de Non-Prolifération nucléaire (TNP) à respecter leurs obligations et les autres à le rejoindre au plus tôt en tant qu’Etats non-dotés (de l’arme atomique), afin de le rendre universel. Or, de source diplomatique égyptienne, tout en rappelant que l’Egypte a toujours plaidé pour un Moyen-Orient dénucléarisé, on regrette que cette résolution n’ait pas mentionné Israël comme puissance nucléaire.

Une ouverture possible sur le PO ?

Faut-il cependant croire en une marginalisation du dossier proche-oriental ? Obama est resté ferme sur son attitude qui est tout à fait à l’opposé de la vision israélienne des choses. « L’objectif est clair : deux Etats vivant côte-à-côte en paix et en sécurité. Un Etat d’Israël juif offrant une réelle sécurité à tous les Israéliens et un Etat palestinien viable, (Lire page 5) indépendant et disposant d’un territoire contigu mettant fin à l’occupation israélienne qui a commencé en 1967 », a encore dit M. Obama.

L’Autorité palestinienne s’est aussitôt félicitée de ces propos.« Nous apprécions énormément et sommes encouragés par les déclarations du président Obama sur l’illégitimité des colonies et l’appel à la fin de l’occupation qui a commencé en 1967 », a déclaré le négociateur palestinien en chef, Saëb Erakat, présent à New York.

Netanyahu a lui aussi salué le discours du président américain, omettant toutefois de réagir spécifiquement sur ses propos concernant la colonisation.

Les questions restées en suspens, ou du moins qui ont paru au-delà d’un règlement simple fait de négociations, d’accord et de résolutions, sont multiples. Et Obama, qui reste un peu le principal orateur du cénacle, a voulu relever que l’Amérique ne pourrait assumer à elle seule la responsabilité de ce monde. Un aveu important qui répond un peu aux attentes ? Mais pour des analystes, il s’agit d’une répartition des rôles. L’Amérique distribue à chacun sa partition. C’est ce que le président américain appelle « agir dans un cadre multilatéral face aux défis du monde ».

Obama a offert d’ouvrir une nouvelle ère de coopération, après les années de Bush faites d’une volonté d’hégémonie, et a posé l’un des grands principes de sa diplomatie : les Etats-Unis font leur part du travail, à vous de faire la vôtre. L’administration américaine comptait ainsi sur la semaine onusienne pour fortifier le front international qui pourrait les soutenir. Le discours d’Obama a été ponctué des phrases les plus persuasives. « Nos actions ne sont pas au niveau de l’ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés » et « il est désormais temps pour chacun d’entre nous de prendre sa part de responsabilité dans la réponse globale aux défis mondiaux ».

De belles paroles, mais comme on a vu, la réalité est venue réduire l’euphorie de certains. Et tous les problèmes des pays du sud se sont trouvés remis aux calendes grecques.

A l’exemple du Proche-Orient, la question du réchauffement climatique a paru faire barrière aux espoirs. Obama n’attendait pas de miracle. Il a dû reconnaître que le plus difficile restait à faire pour parvenir à un accord avant la conférence de Copenhague en décembre prochain. Pas plus que lui, le président chinois, Hu Jintao, — les deux représentent les deux plus gros pollueurs de la planète — n’a pas offert de moyens concrets pour débloquer le débat.

Les scientifiques rappellent inlassablement les données de l’équation : pour tenter de limiter le réchauffement de la planète à +2 degrés, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent cesser d’augmenter en 2015.

Si l’enjeu est clair, les échéances donnent le tournis : à 70 jours du début du « rendez-vous de la planète » dans la capitale danoise (7 au 18 décembre), il reste seulement trois semaines de négociations formelles (deux à Bangkok et une à Barcelone) et un texte de quelque 200 pages, plus proche d’un catalogue de revendications que d’une déclaration consensuelle.« Ce texte est un bazar intégral. Les traducteurs ont renoncé à le traduire en faisant valoir qu’il n’a aucun sens », confie, amer, Yvo de Boer, le plus haut responsable du climat aux Nations-Unies.

« Il y a toujours un petit jeu tactique, comme dans les courses-poursuite à bicyclette, où on fait du surplace pendant un certain temps pour que l’autre avance et se découvre le premier », résume Brice Lalonde, ambassadeur français pour les négociations sur le climat. Mais on pourrait élargir son point de vue à toutes les questions débattues à l’Onu.

Ahmed Loutfi

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2009/9/30/leve1.htm

mercredi 30 septembre 2009

Le criminel de guerre Ehud Barak bientôt inculpé ?

mardi 29 septembre 2009 - 20h:57

Al Jazeera


Un groupe de familles palestiniennes tente de faire en sorte qu’Ehud Barak, ministre israélien de la défense, soit l’objet de poursuites en Grande-Bretagne pour crimes de guerre dans la bande de Gaza, ont déclaré les avocats à Al Jazeera.

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Le criminel de guerre Ehud Barak

Un avocat travaillant pour les familles va présenter leur plainte à une cour de justice à Londres ce mardi, et les juges britanniques décideront s’ils sont compétents pour trancher l’affaire.

Barak est attendu en Grande-Bretagne mardi pour répondre à une invitation à une réunion des « Travaillistes amis d’Israël » d’Israël, en marge de la conférence annuelle du parti au pouvoir. Les familles espèrent qu’un mandat d’arrêt sera émis au cours de sa visite.

Michel Massih, l’avocat basé au Royaume-Uni, à déclaré en portant l’affaire devant la cour, qu’il estimait que le gouvernement britannique était obligé « de poursuivre activement les personnes soupçonnées d’être impliquées dans des crimes de guerre ».

« Il ne faut pas, à ce stade, proposer plus d’un cas et la suggestion serait que Barak était certainement dans une position où il devra répondre à certaines des allégations à propos des ordres donnés pour les crimes commis par les troupes israéliennes, » a-t-il déclaré à Al Jazeera à Londres.

Bombardement de Gaza

Plus de 1400 Palestiniens, dont au moins un tiers de femmes et d’enfants, ont été tués dans l’offensive israélienne offensive dans la bande de Gaza en Décembre et Janvier derniers.

Israël a prétendu que l’agression aérienne, navale et terrestre contre le territoire visait à enrayer les tirs de roquettes par des combattants palestiniens.

Massih dit aussi que l’affaire s’appuie sur un certain nombre de sources disponibles, y compris les rapports d’Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits humains ainsi que sur l’enquête des Nations Unies [rapport Goldstone].

Après la publication du rapport de la Commission des Nations Unies aux droits de l’homme, rédigé par Richard Goldstone, juge en Afrique du Sud, Barak a condamné ses conclusions comme politiques et reproché la méthode adoptée.

« Même si je suis indigné par le rapport de Goldstone, je dois avouer que je n’ai pas été surpris », écrit-il dans The Wall Street Journal. « Il correspond, plus que toute autre chose, à une déclaration politique - pas à une analyse juridique ».

« Collectivement punis et terrorisés »

Le rapport Goldstone déclare que l’offensive israélienne avait « puni [collectivement] et terrorisé » les civils palestiniens et que les troupes avaient omis de prendre des précautions pour minimiser les pertes parmi les civils et les ont dans certains cas délibérément attaqués.

Le rapport a également accusé les combattants palestiniens d’avoir commis des crimes de guerre et crimes possibles contre l’humanité en tirant des fusées artisanales [de malheureuses pétoires qui atterrissent dans les champs dans la très grande majorité des cas- N.d.T] vers le sud d’Israël.

« Si les tribunaux israéliens faisaient eux-mêmes ces enquêtes, il n’y aurait pas besoin d’avoir recours à des tribunaux internationaux », a déclaré Massih à Al Jazeera. « Il y a des allégations de crimes de guerre, il y a des familles qui cherchent à obtenir réparation et parce que ces familles veulent réparation, elles ont demandé l’avis d’avocats en Palestine qui ont demandé l’avis d’avocats au Royaume-Uni. »

En 2005, les groupes de défense des droits humains avaient critiqué les autorités britanniques pour avoir omis d’arrêter Doron Almog, un général de l’armée israélienne contre lequel un mandat d’arrêt pour crimes de guerre présumés avaient été émis, lorsque son avion a atterri à Londres.

Almog était resté dans l’avion à l’aéroport d’Heathrow après avoir apparemment été informé qu’il pourrait être arrêté puis il a été autorisé à retourner en Israël.

28 septembre 2009 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduction : Info-Palestine.net