lundi 14 juillet 2014

Ecrivain jordanien : Le Caire ne veut pas que le Hamas ressorte victorieux

L’écrivain jordanien, Arib Rantawi, a affirmé que le Caire a traité l’agression actuelle sur la bande de Gaza avec une froideur inhabituelle, et un intérêt sans précédent pour une intervention dans le but d’arrêter le massacre. Le niveau dépasse à peine la solidarité officielle et populaire, même si l’ont compare à ce qui se passait à l’époque de Moubarak.
Dans un article publié dimanche dans le journal jordanien Dustoor, Rantawi a établi une comparaison entre les positions de l’Egypte concernant l’offensive sioniste sur Gaza à l’époque de Moubarak, Morsi et Sissi. Il a déclaré : « Au temps du président destitué (Moubarak), la diplomatie (services de renseignements) agissait avec la plus grande rapidité et volonté face à l’agression, pour contenir les retombées, et parvenir au plus vite à un cessez-le-feu. Les convois humanitaires et les délégations populaires avaient l’autorisation d’entrer à Gaza, y compris des délégations non égyptiennes. De même que le passage de Rafah était ouvert aux malades, blessés et voyageurs en général, même si les relations entre le Hamas (la résistance palestinienne en général) et l’ancien régime [de Moubarak] n’étaient pas au beau fixe. Cependant le gouvernement était détesté par le peuple, voire très isolé, alors par crainte des retombées sur l’opinion publique égyptienne de l’offensive sur Gaza, les autorités agissaient rapidement et efficacement sur plus d’un niveau. »
Il a ajouté : « Durant la présidence de Morsi, les renseignements égyptiens ont continué leur rôle habituel dans des situations similaires, avec davantage de solidarité populaire. Le degré d’intérêt était plus élevé en raison de la proximité idéologique entre le nouveau régime égyptien (issu des Frères musulmans) et le mouvement du Hamas. Nous avons vu les manifestations remplissant les rues du Caire, des sit-in devant l’ambassade israélienne, et nous avons vu le président s'est précipité à envoyer le chef de son gouvernement et plusieurs ministres à la bande de Gaza, en signe de solidarité et de soutien. Nous avons aussi vu des efforts acharnés aboutissant à l’accord de Novembre 2012 pour un cessez-le-feu, avec des évolutions ultérieures (dont la visite de Mechaal à la bande de Gaza). »
Quant à l’ère de Sissi, Rantawi écrit : « Aujourd’hui, la situation est très différente, les renseignements égyptiens agissent avec froideur vis-à-vis de l’agression, et la déclaration du ministère égyptien des Affaires étrangères s’avère sans précédent concernant sa responsabilité dans le sang des Palestiniens qui se répand dans les rues de Gaza et ses quartiers étroits. Nous avons vu une solidarité populaire au plus bas niveau dans les rues du Caire, Alexandrie et d’autres villes. Nous avons vu le passage de Rafah ouvrir timidement et par intermittence. Nous avons vu des décisions interdisant les délégations de solidarité et les convois humanitaires d’entrer dans la bande. Nous avons aussi vu des médias qui affichent sans complexe leur participation à l’agression contre Gaza. »